mardi 13 décembre 2011

Victorian Undead

Sous titré Sherlock Holmes Contre Les Zombies, Victorian Undead pourrait être un parfait comics de série B. Sherlock Holmes va se donner une nouvelle fois au grand jeu de qui va sauver le monde.

Tout est là, un certain Dr Watson, médecin et ancien militaire dans les armées de sa majesté, Mycroft, le grand frère de Sherlock qui lui travaille directement pour la reine dans un bureau obscure à une fonction tout aussi obscure, et l'inspecteur Lestrade est aussi du côté des gentils. Vous croiserez naturellement le professeur Moriarty et son acolyte Sebastian Moran, comme vous le voyez toute la petite famille est là.

Côté scenario, je ne gâcherais rien en vous expliquant qu'il parle très basiquement de zombies assez standards, des cadavres animés par le seul besoin d'alimentation et strictement bornés au régime d'Hannibal Lecter.

Là où l'oeuvre est sympathique c'est par sa réalisation, un Sherlock Holmes très holmesque avec ses petits jeux d'énigmes et sa déduction efficace, un Watson pas trop bloqué dans une fonction décorative et humoristique. L'histoire est plutôt bien mise en oeuvre et racontée, c'est un plaisir à lire. Le dessin est un des points positifs de l'oeuvre, Davide Fabbri a un trait réaliste et bien colorisé, et cherche à apporter un grand soin à la mise en scène.

Victorian Undead sur Amazon, contrairement au titre indiqué il ne s'agit pas que du tome 1, mais d'une histoire complète. Je vous conseille d'acheter plutôt l'ouvrage en librairie, le prix éditeur indiqué au dos est de 13 € au lieu des 13,30 € d'Amazon


mardi 6 décembre 2011

Andy Clark - Natural-Born Cyborgs: Minds, Technologies, and the Future of Human Intelligence

Il y a des livres qui change votre manière de voir le monde, ce livre d'Andy Clark en est un.

Clark commence son ouvrage par une approche visant à identifier une spécificité de l'humain à savoir son affinité naturelle à concevoir des outils et les utiliser pour interagir avec son environnement. Il arrive à obtenir très vite une maîtrise importante des outils qu'il conçoit et les utilise avec une dextérité équivalente à celle qu'il a à l'usage de ces propres membres. En d'autres termes, il en arrive à faire de ces outils une extension de son corps, un constat qu'il est beaucoup plus simple de partager lorsque l'on considère des outils dont peut avoir oublié la nature : le langage, l'écriture, une montre. Je vous invite à ouvrir le livre pour voir quelques arguments structurés autour de tout cela.

Le reste des développements du livre donne un aperçu des possibilités que pourraient offrir la technologie à l'humanité et son implication sur sa nature intrinsèque. L'auteur est évidemment plutôt optimiste face à la technologie, mais on appréciera sa capacité importante à étayer un argumentaire sur des considérations aussi poreuses que l'impact des développements technologiques récents sur ce qu'est l'humanité. La variété et le caractère inattendu des exemples donnés confère au livre un intérêt vraiment important pour tous ceux qui s'intéressent aux développements récents de la science et de la technologie.

Je vous conseil la lecture de l'ouvrage, malheureusement, il n'est disponible qu'en anglais.


jeudi 1 décembre 2011

Ce que les réseaux sociaux et donc Facebook savent de vous

Quelque chose d'hyper tendance en ce moment c'est la notion de la vie privée autour des réseaux sociaux (yeah Facebook lui-même).

Pour moi, il y a trois niveaux de préoccupation à avoir là-dessus :

  • Ce qui peut être fait ;
  • Ce que les réseaux sociaux souhaitent faire (pour leur business, ceci en tenant compte des contraintes de leurs utilisateurs) ;
  • Ce que la loi autorise.
On peut également ajouter :
  • Ce qui peut être fait techniquement ;
  • Ce qui peut-être fait scientifiquement ;
  • Ce que les gens pensent qu'ils donnent comme données ;
  • Ce que les gens donnent factuellement comme données ;
  • Ce qui est accepté sociétalement ;
  • Ce qui ne l'est pas.
Je pense que l'on se focalise un peu trop sur l'aspect légal puisque cela sous tend que :
  1. Tout le monde respecte la loi ;
  2. Que le législateur a une compréhension si ce n'est complète, au moins superficielle du problème.
On peut se permettre de douter du point 1, on peut également de douter du point 2.

Je souhaite donner quelques éclairages sur ce que l'on peut savoir lorsque l'on s'appelle Facebook aujourd'hui.

Premièrement de part les informations que vous avez mis et simplement vos amis Facebook peut avoir une idée assez pertinente de qui vous êtes. Oui, grâce à ce que vous y avez mis volontairement, mais également grâce à ce qu'ont mis vos amis, voir les amis de vos amis. Par exemple, si vous avez omis de renseigner votre religion, Facebook connait certainement quelques algorithmes plutôt efficace pour compléter ce champs manquant (savoir s'ils sont utilisés en pratique est une autre paire de manches). On peut naturellement s'en servir sur des sujets beaucoup moins polémiques et beaucoup plus utiles commercialement pour connaître par exemple vos marques préférés ou vos goûts musicaux.

Deuxièmement Facebook peut avoir une idée très précise d'où vous êtes, et, si cela est mis en relation avec la connaissance et votre réseau social, pratiquement d'avec qui vous travaillez où vivez. Tout simplement avec l'usage de votre adresse IP pour déterminer où vous êtes et en me disant que si je vous vois derrière la même IP que Martine pratiquement tous les jours à la même heure, alors vous êtes certainement une connaissance de Martine. Si en plus je vois que vous avez dans vos amis le petit ami de Martine : jackpot !


Plus marrant (et troisième point au passage), Facebook sait exactement ce que vous faîtes en ligne, à chaque fois que vous voyez un bloc pour commenter sur Facebook, à chaque fois que vous voyez un bouton "like" (ou "j'aime" pour les frenchies), à chaque fois qu'un bout de Facebook vous apparait sous le nez. Facebook peut (et le fait certainement) mettre en lien le compte sous lequel vous êtes connectés et la page que vous avez visité. "Tiens voilà Michel, en général après sa lecture du Figaro et de La Croix il fait un saut sur des sites porno avant d'aller écrire un article pour Famille de France", notre ami Michel fait donc parti des psychorigides avec potentiel d'amusement. Virtuellement, sur ce type de tracing, vous êtes tracés ainsi à peu près sur la totalité des sites en vogue en dehors de Wikipedia (qui n'intègre pas Facebook). Pour information, des fois que l'information manque, lorsque vous arrivez sur une page, la page courante peut également transmettre la page depuis laquelle vous venez.

Rien à foutre ? vous connectez également en "navigation privé" ? Et bien quatrième point coco ! Quand tu es chez toi sur ton ordinateur et que tu te crois super malin parce que tu as pensé à passer en navigation privée tu n'es peut-être pas aussi "incognito" que tu le crois, tu as toujours la même adresse IP, tu as peut-être toujours le même navigateur et très certainement le même système d'exploitation... Bref, on peut également relié cela à ton compte. Dans l'hypothèse où ça ne suffirait pas, tu es traçable par le biais de Flash et de ses cookies LSO.

Cet article s'est borné à évoquer des possibilités, je pense que même un géant comme Facebook n'a peut-être pas les ressources nécessaires pour réussir à mettre tout ce que j'ai évoqué en place, mais je pense que le groupe ne se prive pas sur les parties qui ne sont pas illégales.

Personnellement, je vis avec, mais si vous le souhaitez voici un moyen simple et propre de couper efficacement Facebook. Editez votre fichier hosts (avec blocnote, notepad,  textedit, gedit ou équivalent) :
  • Sur Mac et Linux : /etc/hosts
  • Sur Windows XP, Vista and Windows 7 : C:\WINDOWS\system32\drivers\etc\hosts
Vous rajoutez à la fin de ce fichier les lignes suivantes pour couper Facebook purement et simplement (il vous suffira de les retirer pour que cela fonctionne de nouveau).

# Block Facebook
127.0.0.1 www.facebook.com
127.0.0.1 facebook.com
127.0.0.1 static.ak.fbcdn.net
127.0.0.1 www.static.ak.fbcdn.net
127.0.0.1 login.facebook.com
127.0.0.1 www.login.facebook.com
127.0.0.1 fbcdn.net
127.0.0.1 www.fbcdn.net
127.0.0.1 fbcdn.com
127.0.0.1 www.fbcdn.com
127.0.0.1 static.ak.connect.facebook.com
127.0.0.1 www.static.ak.connect.facebook.com

Ceci aura pour effet de rediriger toutes les connexions depuis votre machine vers Facebook sur une adresse IP erronée.


Pour ceux que ça intéressent les algorithmes cités sont ceux dits de propagation d'étiquettes (label propagation)
Ma source pour la liste de domaines à bloquer
Vous n'aimez pas être surveillé ? Vous trouverez dans les spyfiles de Wikileaks des documents et des noms d'entreprises qui participent à la surveillance généralisé des citoyens par les états


dimanche 27 novembre 2011

Les révolutions de demain

Article écrit il y a quelques mois à présent (mars 2011 peut-être).

Il y a quelques semaines, j'ai eu le plaisir de voir un reportage à faire vomir Pernault, j'entends pas là, qu'il ne comportait de mention à une région paumé de la France et ne concernait pas un espèce d'artisan/paysan consanguin qui complète son revenu en travaillant ; les aides pour la relance des régions en pleine effondrement économique ne représentant que 80% de son revenu.

Ce reportage concernait les révolutions qui secouent actuellement le monde arabe et font souffler un vent d'espoir sur l'avenir de l'humanité et la capacité des peuples à se soulever contre l'oppresseur.

L'élément le plus caractéristique était le récit d'une perquisition de la police Égyptienne avant la chute de Moubarak où les agents du dictateur bienveillant ne cherchaient pas les dirigeants des mouvements insurgés, ni même des armes, mais les outils de communication : ordinateurs / téléphones portables.

Cette communication est la clé, elle est la seule qui permettent de coordonnées des milliers de personnes... La force armée n'est d'aucun secours quand il s'agit d'un jeu beaucoup plus politique et quand tirer sur les foules ou remplir les prisons ne conduisent qu'à exciter la ire et la désapprobation internationale, pour peu que vous ayez le cul sur du pétrole on vous enverra presque l'aviation.

Par ailleurs, l'armée qui doit tirer sur les foules, pas de bol, est souvent issue des mêmes foules, et en général, on a beau être militaire ça fout un peu les nerfs de massacrer la famille.

Facebook est devenu plus important que les armes, l'information circulant plus vite et mieux, les foules deviennent moins manipulables. Les mouvements arabes sont pour moi la meilleure des illustrations autour de l'émergence de l'intelligence collective (j'y mettrais bien des guillemets tant je sais qu'il est cavalier de faire des parallèles entre des pays où les situations sont radicalement différentes et les populations variant d'un endormissement religieux consanguins à une éducation et une ouverture au monde plutôt importante).

Clairement si hier, les révolutions se jouaient à coup de force armée, les exemples tunisiens et égyptiens montrent que dorénavant ce n'est plus l'armée qui a les cartes en main. Les armes de demain concerne selon moi la fiabilité des réseaux et donc des thèmes comme la cryptographie, la redondance des moyens de communication, la fiabilité des réseau et leur tolérance à la faille.


jeudi 17 novembre 2011

Aidons l'argent ou le grand combat du bien et du mal (et d'Eva Joly peut-être) contre la réalité

Dans certains pays du tiers monde, les observateurs dénoncent la corruption qui dilapide l'action publique. Heureusement dans nos contrées développées, ces problèmes n'existent pas. Le principale problème que l'on peut voir autour de l'action de l'état n'est pas la manière dont il dépense l'argent mais bien la manière dont on peut se subtiliser à sa collecte.

Et oui chers ami, la célèbre évasion fiscale, en déclarant moins ou pas, en s'exilant dans des paradis fiscaux. L'évasion fiscale pour refuser de participer au pot commun, pour refuser d'aider les moins chanceux. L'évasion fiscale est le cancer de notre société pendant que la faim ronge les pays du sud.

Voici en ces quelques paragraphes un résumé de ce que je pense être le fond des campagnes douteuses d'Aidons l'argent ou encore d'Eva Joly, qui raffole décidément des débats manichéens bien abordables par le crétin des mortels et qui en éprouve la même attirance qu'un député à l'égard d'une idée d'une nouvelle subvention.

Enfin, c'est vrai que moi-même ai du mal à appuyer l'évasion fiscale tant il me semble que rien que penser la défendre est illégal. Pour vous montrer ma bonne volonté je vous propose même de regarder un petit spot du gouvernement italien (pour ceux qui ne comprennent pas l'italien, il suffit de retirer les a, les o et les e en fin de mot).



Bah oui, franchement, comment les italiens peuvent autant fuir le percepteur fiscal ? Ne voient-ils pas tout ce que l'état leur apporte ? Ne voient-ils pas ces chantiers tellement colossaux qu'ils n'ont jamais pu être bouclés ? Ne voit-il pas le zèle mis dans les campagnes visant à l'adoption massive du tri des déchets en agglomération napolitaine ? Ne voient-ils pas ce gouvernement intègre qui se saigne à blanc pour le pays ?

Non, les évadés fiscaux n'ont aucun sentiment.

Note : suivez les liens dans le paragraphe qui suit sinon cela va vous paraitre un peu terne.

En France, c'est pire. Ne voient-ils pas ce que le gouvernement fait pour l'avenir des jeunes ? Ne se sentent-ils pas impliqués dans sa lutte farouche et sans pitiée contre les quelques brebis galeuses qui sont dans les instances de la République ? Comprennent-ils le soin particulier apporté à la valorisation des éléments qui contribuent à son patrimoine et par là à celui de tous les français ? Ignorent-ils ces attentions quasi paternalistes sur les questions ardues qui visent à équilibrer santé publique et budget ? Ne respectent-ils pas cette implication désintéressée dans les instances gouvernementales ? Ne savent-ils pas apprécier le financement au plus juste d'une culture accessible à tous ?

Trêve de questionnement. Eviter l'évasion fiscale, dans les paradis fiscaux ou ailleurs ce n'est pas aller nourrir des petits africains, comme aimerait le suggérer le site de notre organisation altermondialiste préférée (EDIT : humanitaire en réalité, mais j'étais énervé).


Même si l'enfant en train de crever devant une bande de bobos crétins effarés avait le bide d'un supporter du PSG, ça ne pourrait rien y changer. Eviter l'évasion fiscale, c'est juste chercher à drainer un peu plus de fonds dans les mains de ceux qui le dilapident si bien. Bien qu'il soit aisé de le voir ainsi, celui qui ne paye pas l'impôt, aussi riche soit-il, ne devient pas un voleur, l'argent qu'il refuse de donner il l'a tout de même gagner infiniment plus que ceux qui se proposent d'en faire l'aumône à sa place.

Posons donc bien les alternatives, je vous prie :
  • Fuir l'impôt et garder son argent pour soi, certainement au mépris de ceux qui le payent, peut-être aussi parce que 7 millions c'est mieux que 4.
  • Ou bien payer jusqu'au dernier centime, se sentir une victime de plus de ce racket qui finance petits fours et populisme avec la même hargne que le réveil encourage le grattage testiculaire. Les poches vides mais au fond du coeur, cette satisfaction morbide de voir que le ventre des africains l'est aussi.


mardi 8 novembre 2011

H. P. Lovecraft - Les mythes de Cthulhu

Plaçons nous au début du siècle dernier, à la belle époque, oublions donc nos connexions internet, réduisons la voiture à l'état d'une innovation récente, le téléphone s'étend fragilement dans les pays civilisés. Nous sommes hors de tout contexte géopolitique,  nous nous intéressons à des sujets plus anciens qui se lient à des peurs plus anciennes. L'enjeu se place sur l'humanité entière, sur des peurs vieilles comme l'humanité à propos de créatures plus anciennes que la planète.

Il s'agit de peurs cachées dans l'ombre de nos subconscients, de choses dont peu de gens osent parler de peur d'attirer l'attention ou bien de peur d'éveiller des malheurs comme l'humanité ne sauraient en supporter. Les aventures livrées éparses dans l'oeuvre de Lovecraft sont à propos de ces choses dont on ne sait rien, dont on ne saura jamais rien car on a trop peur de les observer.

L'auteur manie avec une dextérité peu commune l'esprit de son lecteur pour décrire l'indescriptible et susciter la peur à partir de ce qui ne peut être ressenti ou compris par l'esprit humain. J'aurais des difficultés à nommer une oeuvre qui aurait la primeur sur les autres parmi les quelques nouvelles que j'ai lu autour de Lovecraft et ce qui constituent le Mythe de Cthulhu, un ensemble de nouvelles et de légendes plus ou moins connexes à une divinité anciennes éponymes qui dormirait dans une cité immergée au fond d'un des océans de ce monde.

Je peux cependant vous conseiller :
  • L'Appel de Cthulhu
  • L'Affaire Charles Dexter Ward
  • Les Montagnes hallucinées
  • La Couleur tombée du ciel
J'avais longtemps vu des oeuvres de ce Lovecraft dans un rayon science fiction, c'était un inconnu, aujourd'hui après avoir eu le plaisir d'emprunter un ouvrage de la bibliothèque d'un ami, c'est toujours un inconnu. Voici un auteur qu'il est difficile de décrire, malaisé de cerner, puisqu'il a créé un genre totalement nouveau, reprit par de nombreux autres pour créer des jeux, de nouveau textes.

Méfiez vous cependant ! Des éditions vendent des recueils composés d'une nouvelle de Lovecraft et d'oeuvres connexes, ce n'est pas l'idéal si vous souhaitez découvrir l'auteur.


lundi 31 octobre 2011

Philip K. Dick - Le Maître du Haut Château

Lire un livre, c'est bien, le comprendre c'est mieux. Dans son roman Le Maître du Haut Château, Philip K. Dick décrit une uchronie dans lequelle l'Axe aurait gagné la seconde guerre mondiale. Le roman se déroule dans un monde où ce qui était les Etats-Unis sont en réalité partagés entre les Japonais et l'Allemagne nazie.

Ces premières briques posées l'auteur mène quelque réflexions intéressantes par le biais de différents personnages sur les conséquences d'une telle situation : poursuite du génocide, développement d'une guerre froide où les principaux acteurs ne serait plus les occidentaux et les soviétiques mais bien un triptyque Japon, Allemagne jouxtée une Italie fasciste.

Dans un effet de mise en abîme, ce monde héberge un auteur qui a écrit une uchronie décrivant une situation proche, quoique légèrement différente de la réalité que nous connaissons. Cet ouvrage intitulé La Sauterelle se lit en sous main car il est peu approuvé par les forces en présence puisqu'elle s'y voit réduite à l'état de peuples occupés.

Les histoires de différents personnages se croisent s'en pour autant se rencontrer. Certaines amènent le lecteur à s'interroger sur la situation des peuples ayant perdu la guerre et vivant sous une occupation, d'autres présentent la géopolitique du monde tel qu'il aurait pu être, un monde où les vainqueurs finissent bien par être obligés de se trouver un nouvel ennemi.

Ce qui m'a manqué dans cet ouvrage c'est le moment que l'on attend bien souvent au détour de ces chemins croisés où l'on comprend pourquoi ils devaient se croiser. Seulement voilà : "go fuck yourself !", y'en a pas. Je vous invite donc à reboucher le champagne et ranger les petits fours, pas d'apothéose au menu de ce soir, merci, bonne soirée.

J'ai eu du mal à aller au-delà de cette fin, de ce rendez-vous manqué, j'ai eu du mal à essayer de donner un autre sens à ce livre. Et Philip K. Dick ayant un talent certain pour l’insensé, je m'étais résigné à accepter l’inacceptable d'une histoire au sens profond qui était absent ou m'étais inaccessible. J'ai cependant eu le plaisir de compléter ma lecture avec l'analyse présente sur Wikipedia (à lire après l'oeuvre) petit réconciliation de dernière minute avec l'ouvrage au moment de l'écriture de cet article.

Ce que j'apprécie énormément dans K. Dick ce sont ces mondes qui décrivent des situation étrange, invitant à la réflexion, ce que j'aime moins ce sont ces passages difficiles à lire, ces intrigues qui ne mènent à rien, j'ai l'impression d'être inviter au restaurant et d'attendre pour l'éternité des plats qui n'en finissent par d'arriver.


jeudi 20 octobre 2011

Stéphane Hessel - Indignez-vous ! C'est fait, merci !

Voici peut-être un des ouvrages dont on a le plus parlé ces temps-ci... N'imaginez pas un pavé, Indignez-vous ! fait 11 pages hors fioritures.

Que dire de celà, sinon du fait que j'ai été effectivement indigné. Pas vraiment par les quelques mots qui expliquent que ce n'est pas en restant silencieux que le monde changera, indigné peut-être par le message de fond ce livre, indigné peut-être parce qu'avant de "protester" j'aurais suggéré de penser, indigné peut-être parce qu'à la réflexion il est effectivement plus vendeur de dire "indignez-vous !" que "geignez !" même si le sens reste le même.

Cette absence de réflexion, je la ressens tout d'abord par les biais d'informations du texte. C'est aisé de présenter la Résistance comme une oeuvre de bien absolue dont De Gaulle incarnerait Dieu le père et le nazisme l'incarnation du mal. Il faudra considérer que le point des camps de concentration était inconnu durant la guerre, on avait donc simplement un envahisseur de plus. Ça, on oublie !

C'est élégant de critiquer nazisme allemand, communisme soviétique et fascisme italien, voici l'offre tant vantée de la Résistance :

«Une organisation rationnelle de l'économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général [...]»

Bref ... la même soupe.

C'est également facile de faire croire que toute les français étaient unis comme un même homme derrière la Résistance, mais si cela avait été le cas, j'imagine que les allemands auraient eu plus vite fait de vitrifier le pays que d'essayer de l'occuper.

Parenthèse humoristique.

Continuons sur la résistance, M. Hessel se complait à nous dépeindre la Résistance comme une oeuvre humaniste, on doit bien également à quelques uns de ces gens des procès sommaires à la Libération, la tonte de femmes ayant couchés avec les allemands ? Ça, on oublie !

Parmi les oublis, je vous épargnerais ici un allumage en règle du système de retraite et de la sécurité sociale français, ça nous fera un peu de redite.

On continue sur autre chose alors ? C'est facile de regarder et de présenter la situation israelo-palestinienne sous le prisme "enculés d'israeliens" en omettant toute mention au fait que le Hamas soit un mouvement aux pratiques douteuses et je doute que son seul crime soit de "n'avoir pas su réussir à empêcher des tirs de roquets". Ça, on oublie ! French touch certainement.

Pour finir, vous vous en douterez bien, après les juifs israéliens, les banquiers et l'accroissement des inégalités tout ça. J'ai vraiment beaucoup de mal à pleurer quand on m'explique l'accroissement des inégalités, en m'informant que des vivent avec moins de deux euros par jour en faisant totalement abstraction du fait qu'ils ne payent certainement pas leur baguette 0,90 € et que de ce fait les deux euros ne signifient rien. Peut-on faire mieux en matière d'information biaisée ?

Travail d'ambassadeur exige, je juge rhétoriquement parfait cet oubli subtil, léger et discret de toutes les ignominies que l'on peut mettre sur le dos de l'Etat français et de la république du général.

Nouvel interlude humoristique.

Dois-je parler de la corruption ? Dois-je parler du tout Etat ? Dois-je parler de ces syndicats véreux qui ne représentent rien ni personne et ont encore tout pouvoir ? Dois-je parler de cette Sécurité Sociale (gérés par les mêmes syndicats) qui nous arrachent les tripes et offrent en échange une opération de l'appendicite gratuite (uniquement chez les médecins assermentés) ? Dois-je parler de l'ingérence sélective dont fait preuve l'Etat français pour la gestion de son "rayonnement à l'international" sous réserve que cela arrange Total ou un autre ? Ça, on oublie : concentrons-nous sur la financiarisation !

Je ne peux même pas me retrouver dans la mise en avant de la non-violence dans l'essai : présentée comme un autre dogme, ça perd de sa saveur. Surtout quand finalement il ne s'agit que d'imposer une autre vision par la voie légale. Pour ma part, j'ai choisis d'élargir la non-violence à la non-coercition.

S’indigner peut-être. Réfléchir certainement. Bêler avec le troupeau jamais.


lundi 10 octobre 2011

Si l'Etat français était un de ses contribuables

Si l'Etat francais était l'un de ses contribuables il prendrait un crédit à la consommation à chaque fin de mois pour réussir à payer son accès internet, son alimentation et son loyer. Cette situation perdurait depuis 40 ans. Chaque mois, son plus gros budget serait le remboursement de ses crédits.

Le problème de la dette c'est celui-là ; chaque année on creuse un peu plus le trou à l'aide d'un déficit de plusieurs milliards, et on ne creuse pas ce trou parce qu'on investit. Si l'investissement en était la cause ce ne serait pas un problème si important, car pour commencer à rembourser la dette, il suffirait que notre contribuable cesse de placer en bourse ou d'acheter de l'immobilier. Le problème c'est que dans son état actuel, si notre contribuable-état veut arrêter d'emprunter il faut qu'il arrête de manger.

Les espoirs sur la dette ?

La croissance : que notre contribuable arrive à avoir une augmentation salariale sans rien consommer de plus.

L'inflation à travers l'impression monétaire : que notre contribuable se mette discrètement dans sa cave à imprimer des petits billets, environ l'équivalent de son salaire annuel, pour satisfaire ses créanciers.

Dans la réalité ?

L'hypothèse de croissance signifierait que la France devrait viser la croissance chinoise. Ça signifierait un léger changement de paradigme par rapport à la situation actuelle ; comme au gouvernement et ailleurs on n'envisage la croissance que comme le fruit d'un plan quinquennal vertueux, on poposerait donc de tripler le problème de la dette avant de le résoudre (oui c'pas facile à saisir conceptuellement).

La création monétaire, ça revient globalement à léser les créanciers : ils n'aiment pas trop. Si la quantité monétaire augmente pour une même quantité de biens, le prix des biens augmentent. Si votre baquette coute 3€, c'est moins drôle de revoir les 20€ que vous avancez à votre voisin à l'époque où la baguette coutait 0,80€.

Hypothèse non-envisagée

Si notre contribuable regarde un petit peu son style de vie, il peut s'apercevoir qu'il s'achète des sous vêtements Versace, qu'il donne tous les jours 2€ au clochard qui est au pied de l'immeuble où il travaille, qu'il achète 15 DVD par mois et que son alimentation foie gras/caviar laisse à désirer.

S'il pratique la méthode de l'administration française, il vous expliquera que le prix de ses slips ne représente que 3% du problème. Un peu plus tard, le sujet de l'alimentation viendra, certes c'est 10% des dépenses mais ça en impose autour de lui. Quand on parlera du sujet des DVDs, il s'étendra sur l'importance de son rayonnement culturel auprès des pecnos qui, comme lui, vivent au-dessus de leur moyens. Sur le point de la charité il sera intraitable, son statut d'être humain en dépend et lui interdit d'ignorer son prochain.

Notons que ce contribuable aurait la délicatesse, à la différence de l'Etat, de ne payer ces extravagances qu'avec son propre argent.

Illustration trouvée ici


mardi 4 octobre 2011

Réseau : le prochain blocage technologique

L'économie peut-être parfois vue comme un jeu subtil dont les rouages semblent inintelligibles jusqu'à ce que l'on puisse observer une situation a posteriori.

Un des exemples parlant qui me vient à l'esprit est l'explosion des applications sur mobile. Avant l'iPhone tout était pratiquement là : des appareils suffisamment puissants, de surcroit connectés, des outils de développement existant sur des technologies répandues.

Ils manquaient plusieurs choses mais qui à l'époque ne signifieraient rien : de la qualité pour l'utilisateur. Pourquoi améliorer l'expérience utilisateur dans les applications et sur le web si les utilisateurs ne s'en servent pas. Arrêtons nos considérations ici le serpent pourrait se manger la queue.

Apple a offert aux utilisateurs une navigation de qualité et des applications propres et surtout simples à installer. Sur le fond, aucune avancé technologique majeure n'a été effectué, l'avancé était de rendre la technologie transparente et orientée vers un usage.

Toutes ces applications qu'elles soient sur mobile ou de plus communes applications web souffrent d'une faiblesse qui vient de leur plus grande force : la connectivité. En effet la connectivité consomme de la bande passante et demande que l'utilisateur ait accès au réseau. Tout ce monde d'innovation a une épée de Damoclès au-dessus de sa tête : le réseau et ses contraintes.

Les opérateurs fournissant le réseau sont arrivés à un stade où leur capacité à créer de la valeur est en train de s'effondrer. Le produit qu'ils fournissent n'est plus un produit fini, c'est un produit intermédiaire "avoir le téléphone" n'est plus une finalité de premier rang, s'y sont substituer "lire ses emails", "consulter wikipedia" et "se connecter sur Skype" pour lesquels le raccordement à un réseau est une condition nécessaire mais pas suffisante. Innover pour eux ne signifie pas toucher de nouveaux marchés, mais faire plus vite et moins cher. "Produire moins cher" a le gros défaut de signifier également à marge réduite. Oubliez la Orange TV, l'octuple play et autres consoles incorporées dans une box, ce ne sont que des symptômes du présent propos : des tentatives de repenser un métier qui s’essouffle.

Les opérateurs ne vivent encore correctement que parce que le service qu'ils produisent s'appuie sur des investissements colossaux et freine donc l'arrivée de nouveaux entrants et par là l'intensité concurrentielle. Le réseau français est saturé ? C'est catastrophique pour ceux qui souhaitent s'appuyer dessus, mais ça permet de justifier des prix élevés. Désaturer le réseau, c'est une solution inintéressante, car les opérateurs savent bien qu'ils ne vendront pas plus de nouveaux forfaits en baissant les prix.

Le taux d'équipements des ménages est à 100% pour le mobiles, personne ne veut se passer de son mobile. Ce que gagne un opérateur il le prend soit à un autre, soit à une autre industrie en diminuant la part de budget restant au consommateur, aucun incitation à la baisse de coût n'est visible. Si l'industrie s'entend correctement sur les tarifs alors pourquoi baisser les prix ? Diviser le prix de l'abonnement internet par deux n'augmentera pas d'un iota le nombre desdits abonnements.

Ce frein à l'innovation est déjà palpable. Notre cher et tendre fleuron France Telecom est un des premiers acteurs du marché africain où l'on essaye d'interdire au mieux la VOIP de peur certainement de ne plus vendre de minute de communication à des prix exhorbitant... une version malgâche de l'internet par Orange certainement. Le PDG de France Telecom, quasi filiale du ministère de l'économie fait usage de sa charge pour défendre a mainte reprise la non neutralité du net.

Petite question si vous avez suivi quelque peu : comment lancerez vous le service de demain si la moitié de vos utilisateurs potentiels ne peuvent pas l'utiliser ? Les levées de fonds en France devront-elles servir à financer un achat de droit pour une entrée dans un France Telecom World quelconque ?

Au milieu de celà, il faut considérer que si les opérateurs n'avancent pas d'eux-mêmes ce sont les géants du web qui abattront ce mur anti-innovation. Si personne ne veut donner à leur client un accès de qualité à leur service, ils le donneront eux-mêmes.

Illustration prise ici


mercredi 28 septembre 2011

Alessio Rastani : l'image d'un monde pourri ?


Je fais une petite cure de désintoxication à l'actualité en ce moment, j'essaye donc de lever le pied sur la dose et rentre en contact avec les buzz quelques jours après la vague. Ces quelques jours nous mènent à peu près au moment où, toi, consommateur assidu de réseaux sociaux, Twitter, et Google News tu commences à ne même plus te rappeler le phénomène qui te créait des palpitations trois jours plus tôt.

Ce phénomène en question s'appelle Alessio Rastani, un trader qui a donné une interview dont un extrait est publié ci-dessus. Sa diffusion traduite durant une émission française a pu briser la barrière de la langue et de la culture pour parvenir jusqu'aux oreilles des fabricants de fromage, de pinard de Renault, de plan de relance foireux et de politiques merdiques de régulation des prix de l'immobilier. Oui, ... La France itself.

L'homme explique froidement qu'il est trader, que son métier c'est de gagner de l'argent indépendamment de la situation économique. Celle-ci est pourrie, ce serait stupide de sa part d'agir avec la conviction de l'inverse. A ce point là, certains s'offusquent déjà, comme si la finance de marché pouvait redresser l'économie, comme si poursuivre encore quelques années le doux rêve de dépense qui berce nos énarques serait autre chose qu'une nouvelle fuite en avant.

Les rêves de l'individu incluraient même une récession. On a presque l'impression d'y voir un crime de lèse-majesté, ce serait pratiquement pire que d'affubler Sarkozy d'autres titres que ceux qu'à bien voulu lui donner le Pape. L'individu rêve d'une chose contraire au gentil ordre moral, c'est une chose que l'on accepte pas.

On ne l'accepte pas, mais, en revanche le premier péquenaud réchappé de lobotomie qui parle de démondialisation est pris pour un génie transfiguré. Rétablir les frontières et les barrières douanières pour laisser les pays pauvres crever dans leur merde, payer nos chaussettes à 40 € la paire tout en favorisant les usines et les bleus de travail chez les ch'timi ; voilà un fantasme humaniste tendance, moralement acceptable et récitable en diner mondain.

L'image d'un monde pourri, c'est l'image de cette foule qui vomit son horreur devant la dernière démonstration de franchise qu'on a pu voir passer sur une télé à heure de grande écoute, et encore, on a été obligé d'aller la ramasser à l'étranger. Cette foule écervelé gémit sa peur d'une réalité qu'elle ne veut toucher, elle préfère rester grise de ses illusions, grise de ses principes qu'elle se refuse d'appliquer à elle-même et de son égocentrisme plébéien.


jeudi 15 septembre 2011

Gouvernance mondiale : que l'humanité accepte sa liberté

Il est un mot qui court dans beaucoup de bouche en ces temps de mondialisation. Il est un mal qui veut se faire croire un bien et entrer dans les chaumières par la porte du libre échange.

Ce mal c'est la "gouvernance mondiale", c'est l'idée de donner sur toute la planète une seule voie pour répondre à des problèmes qui occupent l'humanité. Qu'il s'agisse de finance, de censure de l'internet ou de pédophilie, j'y mettrais plus ou moins de verves mais ma réponse sera toujours non.

Car quel que soit le sujet, j'ai le sentiment que l'homme est faillible, un groupe d'hommes ne l'est pas moins, un groupe d'idiots n'a jamais reçu à sa tête un homme sain d'esprit par fortune. Par ailleurs, je pense qu'il est aisé de concevoir que toute extase devant un des systèmes sociétaux actuels doit se réduire soit à une béatitude nationaliste soit à un défaut important d'informations. Ainsi je pense que si l'on est d'accord pour constater l'imperfection, on peut être d'accord pour la tolérer mais difficilement pour en faire une règle mondiale car transcender l'imperfection à des échelles géographiques importantes c'est empêcher les opprimés de chercher refuge.

Si l'on considère l'état comme un mal nécessaire comme beaucoup de libéraux peuvent le conceptualiser, alors on accepte facilement le fait que plus son emprise est restreinte plus la liberté des individus peut se prémunir de toute atteinte ne serait-ce que par l'expatriation. Aujourd'hui la plus part des tentatives visant à étendre des législations au niveau mondiale sont les expressions d'une frustration de volonté politique locale contrariée par une expression de liberté offshore. Chaque instance mondiale a le défaut d'énoncer des décisions absolutistes, règles qui on très souvent des effets collatéraux douteux (externalité négative en économie).

Le Prozac distribué en direct dans les assemblées pourrait avoir des effets similaires pour des effets secondaires bien moins risqués.

Illustration prise ici


mercredi 14 septembre 2011

Voltaire sur le patriotisme

«Il est triste que souvent pour être bon patriote on soit l'ennemi du reste des hommes. [...] Telle est donc la condition humaine, que souhaiter la grandeur de son pays c'est souhaiter du mal à ses voisins. Celui qui voudrait que sa patrie ne fût jamais ni plus grande, ni plus petite, ni plus riche, ni plus pauvre, serait le citoyen de l'univers.»


mercredi 7 septembre 2011

Sucker Punch

L'usage de support vidéo est souvent utilisé pour relater des histoires, ce constat pourrait convenir à l'usage de support texte si on y avait également observé des oeuvres moins structurées autour d'événements qui se concentrent plus sur la forme, les sentiments ou des situations dépourvues de finalité.

Cette absence de finalité qui se distingue dans l'absence d'originalité du scénario est le premier reproche que j'entends souvent dire à l'encontre du film de Zack Snider, Sucker Punch, mais ce n'est pas l'élément qui me dérange puisque selon moi l'intention du réalisateur et scénariste était, pour l'occasion, de donner un cadre à l'expression de visions quasi oniriques plutôt de construire une histoire faisant sens par elle-même.

La platitude de nombreux dialogues et les noms plus ou moins débiles donnés aux personnages sont les seuls reproches que j'ai envie de faire sur ce plan. Je trouve que ces éléments contribuent à donner un sentiment mitigé au spectateur, qui risque d'oublier qu'il faut regarder ce film comme on regarderait un tableau.

Ne nous étendons pas sur l'histoire qui n'est là que pour donner un cadre à ce qui peut s'avérer être une succession de clips de musique donnant lieu à des visions d'artistes totalement décallées. Au milieu de cet univers on y voit l'évolution de jeunes femmes dans des situations tantôt pesantes, tantôt simplement loufoques, tantôt habillées en héorines de manga sur une reprise des Stooges tantôt équipées pour une version porno de la seconde guerre mondiale sur, il me semble, une reprise de Led Zeppelin (ma mémoire peut me faire défaut).

Vous l'avez peut-être compris, c'est un film très masculin où le budget maquillage et costumes sexy ne devait rien avoir à envier à celui des effets spéciaux. Certaines scènes semblent avoir été pensées par un otaku fan du seigneur des anneaux qui auraient gagné un abonnement Playboy à vie avec mise à disposition du manoir qui a fait la réputation du propriétaire du célèbre magasine. Mais qu'importe ! J'aime voir au-delà de l'aspect quelque peu primaire de ce premier sentiment, Sucker Punch présente un réel travail de construction de situation qui trahit un sens de l'esthétique nouveau pour le cinéma, c'est le passage sur grand écran de quelque chose qui aurait pu encore rester très longtemps à l'exclusivité de visions d'artistes assistés par stupéfiants et Photoshop.

Il faudra quand même reconnaître le bon goût dans la création débridée. En effet, j'éprouve un intérêt bien plus important à voir trois top-modèles en mini-short se refaire la bataille du Gouffre de Helm à coup de fusil d'assaut en écoutant une reprise de protopunk plutôt qu'un remake du procès Clearstream avec Flipper le dauphin en avocat de la défense et Pétain au poste de procureur sur une bande son de R'n'B sponsorisée par le conseil général de la Seine Saint Denis.


samedi 3 septembre 2011

Thomas Sowell : petite vanne mesquine

«Le socialisme ne peut fonctionner qu'au paradis où il n'est pas utile, et en enfer où ils l'ont déjà.»

«Socialism is workable only in heaven where it isn't needed, and in hell where they've got it.»


Trouvé ici


mardi 16 août 2011

La perte du triple A (AAA), ça impacte quoi ? Réglementation des agences de notation et conséquences pour la trésorerie des états

Les états empruntent sur les marchés, au même titre que les grosses entreprises. Ces emprunts se font par le biais d'obligations (point à détailler dans un futur article). Le soucis des investisseurs est de placer leur argent au meilleur taux et en même temps au meilleur risque, c'est à dire risque le plus faible et taux le plus haut.

Le risque qui nous intéresse ici est le risque de non remboursement. Un non remboursement (ou défaut) désigne le fait que l'emprunteur ne soit pas en mesure d'assumer le contrat qu'il a passé à travers l'emprunt, et donc que l'investisseur ne retrouve pas l'argent qu'il avait placé.

Le rôle des agences de notation est de faciliter la vie aux investisseurs en évaluant la capacité de remboursement des emprunteurs. Dans la cas d'un état de très nombreux critères rentrent en jeu, entre autres : ses perspectives économiques, sa bonne gestion, sa capacité à lever l'impôt (encaisser), sa capacité potentielle à augmenter les impôts (encaisser plus).

Ces agences ayant une certaine notoriété font office de référence quand il s'agit de quantifier un risque. Ainsi une des garanties que peut proposer un fond de placement à ses clients peut-être de n'investir que dans des valeurs d'une certaine notations (AAA par exemple).

Ainsi lorsque la note d'un état baisse, sa dette va être susceptible d'intéresser une quantité moindre d'intervenants sur le marché. L'art du crédit consistant à faire payer le risque il va s'agir donc de payer plus cher quand on est un état en plus mauvaise posture. Ceci n'est pas une perversion du système c'est une de ses vertus. En effet : à quoi bon être vertueux (ici bon gestionnaire) si on en tire aucun profit ?

Sur ce sujet, petit raisonnement par l'absurde. Supposons qu'on vous confit de l'argent, disons 20 000 €, à placer à deux connaissances, l'une qui vous a toujours remboursé rubis sur l'ongle, l'autre qui vit plus difficilement et à souvent fait quelques difficultés à vous payer. Les deux ont besoins de 40 000 € (votre argent seul ne satisfait pas leur besoins quoi qu'il advienne), si vous vous basez sur le principe que le plus en difficulté doit être aider par un taux d'intérêt plus faible, lui prêteriez vous ? Placeriez-vous cet argent à un rendement moindre pour risquez bien plus de ne pas le revoir ? J'espère sincèrement que non. Ainsi l'emprunteur le plus risqué doit payer une prime pour se rendre de nouveau attirant à vos yeux.

L'écart entre un bon et un mauvais emprunteur se nomme spread, ainsi la mesure du spread entre les pays donne une idée de ce que doit payer un mauvais pour faire concurrence à un bon. Par là on mesure une certaine tension sur le marché, plus les spreads sont élevés plus le risque d'un défaut est jugé important car les pays potentiellement fragiles doivent en conséquences mettre plus dans la balance pour se financer.

Ceci n'est pas injuste, le second paye plus difficilement ou semble donner moins de garanties ? Il doit donc compenser le risque qu'il représente par un rendement plus important.

Les conséquences d'une baisse de notation pour un état sont sévères, et n'aident pas à redresser une situation compliquée. Les agences justifient cependant leur prise de position et avertissent des baisses envisagée de notation (ca ne tombe pas du ciel).

Les notes et donc les agences n'ont de sens que lorsque l'on sait qu'une note AAA correspond à une probabilité de défaut inférieure à 2% sur 20 ans (chiffre donné pour exemple). On notera sur ce principe qu'une agence a donc tout intérêt à favoriser les faux positifs; se couvrir au plus tôt d'un défaut potentiel. Néanmoins si ce comportement se généralise trop la note ne signifie rien puisqu'elle ne discrimine pas les bons emprunteurs des très mauvais.

Prétendre comme on l'entend que les agences de notation doivent être réglémentées suite à la baisse de leur notations. C'est engueuler le thermomètre quand on a 39,5. Notons à ce sujet, qu'il n'a jamais été démontré que se mettre le cul dans la glace pour diminuer la valeur du thermomètre ait un jour atténué une fièvre.

Mentions Légales : je n'ai pas la prétention d'être un expert de la gestion des finances publiques, ceci est donc livré sans autre garantie que l'implication que j'ai mis à frapper ces quelques caractères. Par ailleurs, l'AMF demandant de déclarer ses positions lorsque l'on parle trop sur des actifs quotés, je tiens à informer le lecteur que je suis résident français, j'ai donc à ma charge le remboursement d'une partie du foutoir qu'ont mis les dirigeants de ce pays. Gloire à eux et vive la France !


samedi 16 juillet 2011

Hauteur des débats du moment

1_ Hollande parle de la dette
2_ Ouais mais Joly elle est pas patriote; tu te rends compte ? Le défilé ! Quand même !
1_ Ohé il parle d'équilibre budgétaire là, le truc dont la gauche a du mal à parler, le truc qui est un problème depuis 30 ans
2_ Ouais mais Joly n'est pas patriote, les militaires c'est plus vieux que la dette.
1_ Crétin !
2_ Anarchiste !


mardi 28 juin 2011

Internet, les systèmes distribués, le Minitel et le Cloud

Internet, le Minitel, Internet ce n'est pas le Minitel avec les couleurs en plus. La différence entre les deux systèmes est plus fondamentale, liée à la structure des réseaux.

Conceptuellement le Minitel est beaucoup plus simple, c'est un service auquel les gens se connectent et accèdent à différent contenu structuré en rubrique voir sous-service. Le système est centralisé par conception, il ne tourne que sur un seul point accès énorme, ce que l'on peut visualiser comme le centre d'une structure en étoile. Un seul serveur actif au centre et les connexions des utilisateurs ayant pour seul terminaison ce serveur.

Avec Internet la logique est complètement différente, chaque machine est connectée au réseau, réseau qui n'existe que par les connexions de machines sans entités centrales pour régir les interactions ou les échanges. Ainsi sur ce réseau chaque machine peut-être un serveur et donc un point de terminaison des connexions. En d'autre terme tout le monde peut héberger son propre contenu. C'était quelque chose d'assez flagrant à la première époque de l'internet et de nos vieux modems, notre machine, une fois connectée était accessible de l'extérieur très facilement, c'est désormais beaucoup moins clair avec les box.

Internet est un réseau quasiment conçu pour la fiabilité (dans le sens ou la première des fonctionnalités d'un réseau est de permettre de relier). Ainsi il est très difficile de couper ce réseau, car le retrait d'une machine ou d'une connexion sur ce réseau n'a des conséquences qu'à une échelle locale. A contrario, pour rendre inopérant un système centralisé il vous suffit de coupe le nœud central.

Dans un Minitel, le premier contenu pouvant poser problème est supprimé sans soucis à l'échelle du serveur centrale. Sur Internet couper l'accès à un contenu signifie soit couper cette machine soit en couper toute les connexions, la tâche est beaucoup plus ardue.

Vous entendez certainement souvent parler de cloud computing en ce moment, le concept c'est que vos données/votre service ne sont plus chez vous, mais chez un tiers, un fournisseur de service qui s'occupe de vous les conserver. Derrière cette idée de Cloud se cache une problématique beaucoup plus importante : celle d'un retour à un système type Minitel, le jour où un Facebook centralise vos photos de soirée, vos amis, votre vie sociale. On revient à la même facilité quand il s'agit de censurer ou de couper l'accès à tout cela. Idem quand votre boite mail et vos documents vivent chez Google. Le cloud computing tend à faciliter l'avènement d'une ère qui pourrait être celle d'un Minitel 2.0. Ca signifie que vos données sont beaucoup plus facilement débranchables et contrôlables.

Vous êtes intéressé par cette idée de Minitel 2.0 ? Elle est développée sur le site de la FDN (vidéo d'une heure)
L'illustration vient d'ici


vendredi 24 juin 2011

Z'emplois

Fréquentant de manière plus ou moins proche le milieu de la création d'entreprise et de l'entrepreneuriat, il y a un discours qui a tendance à m'écorcher les neurones quand il vient chanter dans mes oreilles. Ce discours, je l'entends dans la bouche de créateurs d'entreprise :


_«Voilà. Moi idéalement, j'aimerais monter un business qui marche pour pouvoir créer des z'emplois.»


_«Z'emplois dites-vous ?»


_«Oh, oui, c'est ce qui me motive le plus pouvoir : fournir du travail aux autres. Z'emplois quoi !»

C'est donc dit : Madame ou Monsieur a un grand coeur. Merci Madame, merci Monsieur, on se revoit après votre faillite.


Les deux ou trois politiciens qui ont pour but de faire croire que l'économie vit grâce à leurs subventions peuvent s'auto-congratuler. Ils ont bien réussi à faire comprendre que leur principal plaisir était la création d'emploi, celle-ci présentant deux avantages majeurs :
  1. C'est un très bon point que d'indiquer une croissance d'emploi sur le plan politique avant une élection, c'est un peu comme du Prozac pour les électeurs ;
  2. C'est encore ce que l'on fait de mieux pour extraire l'argent de l'entreprise sous forme de taxe. Le travail étant taxé à pratiquement 50% avant sa sortie de l'entreprise ; les revenus qui en sortent étant eux-même utilisés pour payer encore TVA et autres impôts locaux et sur le revenu.
Si ton fantasme c'est juste de te dire que toi aussi tu as pu apporter ton quota de smicards au pays, on fait plus simple : «rejoins la CFDT et attaques toi aux caisses automatiques».


Mon avis personnel sur la question est relativement simple.

Ce petit fantasme de la création de z'emplois est le symptôme d'un biais idéologique qui est devenu un biais culturel. Un biais qui fait croire que le principal problème économique du pays est le taux de chômage, croyance qui pose le travail en finalité, hors le travail n'est pas une finalité, c'est un outil, un moyen mis en place dans l'objectif d'une création de valeur.

Naturellement la création de valeur est souvent synonyme d'enrichissement ; chose immonde, puisque personne n'envisage que la richesse puisse se créer, elle se vole.

«Si je créé de la valeur, en réalité je la prends à quelqu'un. La création d'emploi, même inutile, c'est redistribuer ce qui a été pris. »

Le petit problème, c'est que ceci induit que l'enrichissement est vécu comme un crime, l'entrepreneuriat devient une volonté de passer du côté des spoliateurs.

Seulement voilà, le monde évolue, les hommes qui le peuplent également, leur besoin tout autant et une économie figée, incapable de se repensée car exempte d'individus motivés pour créer plus et créer mieux est vouée à l'échec.

Citation extraite du film Wall Street :

«Greed, for lack of a better word, is good. Greed is right. Greed works. Greed clarifies, cuts through, and captures, the essence of the evolutionary spirit. Greed, in all of its forms; greed for life, for money, for love, knowledge, has marked the upward surge of mankind[...].»

«La cupidité, par manque d'un mot plus juste, est bonne. La cupidité est juste. La cupidité fonctionne, elle descend et capture l'essence de l'esprit évolutionniste. La cupidité, dans toutes ses formes, la soif de vie, d'argent, d'amour, de savoir, a marqué l'élévation de l'humanité[...].»


lundi 20 juin 2011

Mitterrand et Marini, les M&Ms du moment

L'actualité fiscale est toujours riche en France, une belle illustration de ce que peuvent donner des esprits de frustrés dopés aux amphètes et sujets à l'euphorie du pouvoir.

Les blues brothers du moment sont le charismatique humaniste Frédéric Mitterrand ministre de la culture estampillée bonne-à-consommer et l'amical Philippe "je-regrette-vraiment-Zitrone" Marini. Pareillement à Laurel et Hardy, on ne peut apprécier pleinement leur tartufferie sans les voir réunis.

Frédéric, entre deux réunions d'états majors pour conquérir Internet, faisait part de ses préoccupations quand au projet d'intégrer les oeuvres d'arts dans le calcul de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune. ISF fameuse Incitation à Sortir de France. "Ceci provoquerait une chute du marché de l'art", les analyses de cette pertinence me laissent à penser qu'il ne serait pas délirant que l'ont remette à tous les ministres un doctorat d'économie honoris hausa quand il apparait qu'ils auraient un début de compréhension des phénomènes d'offres et de demandes. Mitterrand illustre bien les préoccupations générales de la classe politique française : "Primum non nocere" ("d'abord ne pas nuire") étendu pour l'occasion à "Amicis primum non nocere" ("d'abord ne pas nuire aux amis"). Toute velléité de réforme se heurtant aux intérêts de ceux qui profitent du système actuel, ça se termine en : "faites le bruit que vous voulez, mais pitié, ne changez rien de significatif".

Cette approche pose de légers problèmes... Par exemple : "il manquerait un million de logement en France", ce qui contribue à des loyers et des prix élevés dans l'immobilier, on comprend bien que solutionner le problème en créerait un autre : la baisse des prix du marché de l'immobilier.

Etape masturbatoire ultime de l'exception culturelle française (ne cherchez pas trop loin, c'est un joli pour dire taxes & subventions) le capital investit dans des oeuvres d'art échappe à certaines taxes. Ni sur le plan moral, ni sur le plan économique je ne vois de justification du fait que l'état doive taxer plus 60 000 € en banque ou dans des actions que dans un Picasso... C'est presque une incitation au mauvais goût.

Philippe Marini prend au corps un autre problème.

Malheureusement, la France est un pays où l'on peut voir de nombreuses startups apparaitre. Ces startups sont un vrai cancer, elles ruinent la crédibilité du champion France Télécom dans le monde du numérique, elles créent de nouveaux médias qui nuisent à l'audience de France Télévision, elles créent des emplois qui nuisent à l'image de la toute puissance de l'industrie en matière d'emploi... Bref elles nuisent au renouveau de l'ambiance trente glorieuses, objectif central de l'action publique depuis la fin de celles-ci.

Merci donc à Philippe Marini, sénateur cumulard de son état, de rétablir quelque peu le doux rêve d'énarque qui berce nos nuits à tous en ayant l'idée formidable de la Taxe Google.

Philippe Marini connait bien le pouvoir de nuisance de Google, il a d'ailleurs basé son site sur Google Sites. Ainsi, il frappe fort, il frappe au coeur, il frappe donc Google, il a donc vaillamment frappé sur sa machine à écrire t-a-x-e- -G-o-o-g-l-e, se disant "voilà qui va être bien vu de taper sur une boite qui gagne sa vie honnêtement et respecte ses utilisateurs et clients, on aime pas ça en France"... Oubliant quelque peu ses intentions initiales, il a créé une taxe que paieront les annonceurs français sur leur publicité en ligne.

Merci M. Marini. Grâce à vous, les sociétés française auront désormais une balle dans le pied supplémentaire pour se développer, grâce à vous, il est fortement improbable à présent de voir des sociétés se développer en France sur la base d'un modèle publicitaire (comme les immondes Google & Facebook).

Il n'est pas beau ce couple d'individus, l'un protégeant l'existant, l'autre étouffant le futur ? Le conservatisme new age.

Dans quelques mois les Pieds Nickelés et leurs amis viendront vous raconter que c'est à eux qu'il faut confier le pouvoir, ils savent faire des réformes !

Messieurs, vous collez des rustines pour colmater des fissures sur les vitres d'un navire pour empêcher la pluie de s'infiltrer. Pendant ce temps des trous béants laissent rentrer l'eau par torrent dans la coque, ceci ne vous inquiète pas car vous avez parié il y a 30 ans que celle-ci était incassable.


vendredi 20 mai 2011

Affaire DSK : il s'agirait bien d'un complot

Et oui, vous en bouffez depuis plusieurs jours maintenant, pour fêter la mort de Ben Laden la CIA a cru bon d'organiser un complot dans les règles de l'art autour du président du FMI pour un problème de viol en partenariat avec la scène politique française.

Attention, ne vous méprenez pas : le complot n'est pas contre cet individu, non, non, il est contre le bon goût, il est contre l'humanisme.

Les médias français se transforment en une énorme fange qui, bien que n'éveillant pas chez moi le moindre amour traditionnellement, me semblent avoir atteint un nouveau point bas.

Y'sont pas mignon tous ces énarques effarouchés ? "Quoi des menottes ? Mais comment peut-on accepté de voir des images si horribles ? Comment cet homme bénit arrivé sur Terra par la grâce de Dieu va-t-il pouvoir dilapider l'argent publique les mains liés ?"

Jean-Francois Kahn, qui a créé le célèbre journal d'analyse politique pointue Renova, se fend d'une très belle référence à un "troussage de domestique"... Dans sa position d'homme de gauche, une petite léchouille au pied des puissants est toujours une remise en contexte bienvenue, le fidèle serviteur sait reconnaître sa place : au pied de ses maitres.

Ils sont tous à gémir sur la présomption d'innocence, ce sera cependant les premiers à beugler à la démission quand ça les arrange. Suis-je simplement endormi ? Mais il ne me semble pas avoir entendu leurs sentiments humanistes s'épanouir devant les problématiques liées à la détention provisoire ne serait-ce que pour le cas du méchant anarchiste Julien Coupat.

Creusons encore mes amis !

Frédéric "Qu-est-ce-que-je-dois-dire-Nicolas" Lefebvre parle d'une "tragédie humaine", non pas devant une histoire de femme violée, mais bel et bien devant les images terribles d'un de ses pairs qui apparait menotté et, rendez-vous compte, fatigué. On en dirait presque qu'un prolétaire que l'on arrête alors qu'il rentre du boulot sans sa ceinture au volant, affligeant ! Toujours dans le même registre je ne me rappelle bas avoir entendu l'individu gémir devant les images de Guantanamo, certainement que les individus qui y étaient présentés avaient dû dépasser le seuil de bronzage autorisé.

J'aimerais savoir comment une telle affaire devrait être traitée pour satisfaire ces messieurs. Imaginons :

Tapis rouge dans le tribunal, les lumières baissent d'intensité, un projecteur s'allume sur la porte. "Monsieur le président du Fond Monétaire Internationale, grand bienfaiteur de la gestion à la mode méditerranéenne, Dominique Strauss-Kahn".

La porte s'ouvre, l'individu entre, le regard haut, le costume impeccable et le regard vif. Le juge, voyant alors la grandeur du personnage qui se présente à lui se lève, et présente son siège au présumé accusé. L'homme conscient de sa situation d'Homme d'Etat, le regarde droit dans les yeux, un moyen pour lui de faire comprendre qu'il saisit la gravité de la situation pour l'avenir de l'humanité. Dominique Strauss-Kahn fixe le juge qui marque son assentiment et laisse le présumé prévenu posé son auguste postérieur sur cet élément mobilier probablement inadapté à la qualité de l'homme qu'il supporte. 

Après quelques formalités, le jeu des questions/réponses commence timidement : "Monsieur Strauss-Kahn, serait-il possible que, dans votre divine clairvoyance, à l'instant où vous avez daigné honorer la plébéienne qui, en oubliant son rôle de personnel d'entretien vous demandait de lui montrer votre talent, si reconnu, dans l'art si français de l'amour, vous eussiez omis d'avoir la certitude certaine de son assentiment ? En effet Monsieur, vous le savez certainement, les femmes sont des êtres très versatiles. Et aujourd'hui la catin d'aventure si courtement vêtue aimerait presque que vous produisiez preuve écrite de la chose."

Fin de cauchemard.

Le viol est donc une affaire bénigne, une broutille pour un homme que quelques jours plus tôt on souhaitait éventrer pour avoir rouler en Porsche.

Ai-je donc bien compris la logique, le viol est quelque chose d'acceptable, la consommation de produit de luxe non ?

Illustration bidouillée depuis le Boston Globe
Envie d'équilibrer la donne ? www.une-rose-pour-ophelia.fr


jeudi 12 mai 2011

Shalom Auslander - Attention Dieu méchant

Shalom Auslander a du être fortement perturbé dans son enfance par ce concept étrange qu'est la religion.

Attention Dieu méchant est un recueil de nouvelles venant attaquer par des angles originaux la religion.

Tantôt ce sera sous l'oeil d'un déiste, mais au lieu de la métaphore du grand horloger, Auslander nous emmènera dans une cage à hamsters dont les occupants cherchent avant tout à plaire au grand et miséricordieux Joe, essayant à tout prix de voir dans chacune de ses actions les conséquences de leur actes.

Tantôt ce sera une critique de ces pratiques religieuses qui ont pour seul but de vous pourrir la vie terrestre pour vous garantir un accès plus facile aux cieux à travers le point d'un juif qui compte avec acharnement les points qu'il gagne pour le paradis à travers l'observation stricte de la Torah. Terribles sont les réflexions d'un tel être quand il s’aperçoit qu'il a été dupé :


«Laisse-moi leur dire, juste pour qu'ils n'aient pas à faire les pitres comme je l'ai fait, à essayer de satisfaire je ne sais quel Père hystérique qui est aux Cieux ! Qu'ils prennent la voiture le samedi, qu'ils bouffent du bacon, qu'ils profitent de la formule spéciale "langouste à gogo" ! [] C'est comment, un hamburger avec fromage ? Un rapport anal, c'est aussi génial qu'on le dit ? [] Qu'ils aient des abdo, qu'ils conduisent des Chevrolet Camaro, qu'ils matent la télé le vendredi soir comme n'importe quel ado ! Moi, je n'ai jamais vu un seul épisode de Deux flics à Miami, [] pas un ! Je n'ai pas eu de vie [] ! J'ai été élevé comme un veau, franchement !»

Dans une autre, Dieu n'est vue que comme un simple exécutant, loin d'être omnipotent, il a lui aussi des délais à tenir. Quand Bloom sort indemne de l'accident qui devait le tuer, Dieu descend sur Terre, en personne, histoire de finir le travail.

Attention Dieu méchant est donc à lire ! C'est court, léger et amusant.


lundi 25 avril 2011

Trotsky à propos du tout état

« Dans un pays où le seul employeur est l’Etat, toute opposition signifie la mort par la faim. Le vieux principe "Que celui qui ne travaille pas ne mange pas", a été remplacé par un nouveau : "Que celui qui n’obéit pas ne mange pas ".»


Trouvé sur liberaux.org


mercredi 20 avril 2011

France et laïcité

Mégatendance la laïcité n'est-il pas ?

Pendant que l'on s'affole sur la quantité de musulmans que l'on peut croiser dans la rue, pendant que l'on se réunit avec des représentants fantôches dans des salons plein de dorures pour savoir comment chacun doit vivre sa foi. Pendant ce temps là je pense qu'il serait sain de définir le rôle de l'Etat et de poser, accessoirement (mais alors de manière très accessoire) quelques points de définition sur la laïcité.

La laïcité c'est pas organiser des bouffes titanesques avec le pape des musulmans, l'imam en chef des chrétiens, le grand pope protestant (venu pour l'occasion vêtu d'un très joli schtreimel) et un bonze descendant des Pilgrim Fathers. La laïcité c'est la séparation du religieux et de l'état, c'est le fait qu'il doit être statistiquement vérifiable qu'un curé n'ait pas plus de chance qu'un autre homme d'être recu au sein de la demeure des expulseurs d'albanais en caravane.

Ainsi, pendant que les uns et les autres viennent quémander des fonds pour financer leurs osties cashers du vendredi, j'aimerais savoir sur la base de quels principes les impôts du peuple français (qui compte quand même dans les 30% d'athés) servent à financer des lieux de rencontre pour les uns et les autres dans le cadre du rendez-vous hebdomadaire qu'ils ont fixé unilatéralement avec leur ami imaginaire.

Article également publié sur Le Post


lundi 18 avril 2011

La prostitution, once again

Article aussi méchant et bas que peu l'être la répression de la prostitution quand on en considère d'un même regard l'immoralité (de la répression, pas de la prostitution) et les conséquences sur l'essor du métier de souteneur.

Il y a deux choses pour mettre les politiques français d'accord : les putes et leurs tarifs (des politiques, hein, pas des putes, évitons les amalgames je vous prie).

Grand moment de réconciliation nationale au moment où l'état (yeah : DA STATE) à décider de prendre à bras le corps le problème de la prostitution. Problème qui malheureusement ronge la société française, au même niveau que l'anarchisme ou les attentats comis par la secte de Thug à Paris.

Dans cette article vous trouverez les photos de mesdames Bachelot et Bousquet qui comme vous pouvez le voir ici et ne sont pas prostituées et ne vendent probablement leur services rémunérés que sous forme de consulting pour une ou deux firmes qui aimeraient bien savoir comment faciliter leur implantation sur le marché français. La première est élu UMP, ministre des Solidarités et de la Cohésion Sociale et accessoirement ex-VRP chez Sanofi, la seconde se contente d'un poste minable de députée la contraignant à arrondir ses fins de mois et surtout sa notoriété comme elle le peut, d'où cette idée révolutionnaire de pénaliser le fait d'aller aux putes.

C'est rare de voir ces frères ennemis se serrer la main pour symboliser ce féminisme imbécile et frigide qui permet à certains progressistes de rentrer en symbioses avec la première biggote devenue fan girl de l'Opus Dei.

Le sexe rabaisse l'homme, et donc la femme ; tarifé il se conjugue avec la dégradation de l'échange marchand... Vite trouvons un slogan ! Interdisons de "vendre son corps". C'est sûr : la caissière qui dit "bonjour Monsieur" à la loque humaine qui passe son pack de 16', l'intérimaire qui se prend job sur job à déplacer des cartons de 40 kilos pendant qu'on lui gueule dessus, ils ont l'air de bien s'éveiller et de s"épanouir dans un métier qui leur plait, on dirait des pâquerettes sur un tas de fumier.

Camarade, un conseil : fermes bien ta porte ! La morale passe dans la rue.

Qu'il m'est doux et délicat de voir que l'Etat se permet de juger les choix de chacun dans la mesure où ils ne sont pas des délinquants. Qu'ils sonnent faux à mes oreilles ces slogans contre le communautarisme quand il s'agit simplement de s'assurer d'avoir une masse de mouton qui avance dans la même direction, avec une capacité identique à éprouver de la haine pour ce qui ne lui ressemble pas.

Article également publié sur AgoraVox


lundi 11 avril 2011

Muriel Barbery - L'élégance du hérisson

L'élégance du hérisson c'est le parcours croisé de deux personnes quelque peu particulières.

Celui de Renée, une concierge d'un immeuble bourgeois qui s'attache à coller à l'image populaire de la concierge laide, grognon, ennuyeuse avec une fidélité à toute épreuve... l'incarnation même du caractère populaire de sa profession. Prenant à contrepied sa situation et le complot des conventions sociales, Mme Michel est extrêmement cultivée et trouve dans sa situation une place de choix pour assouvir sa passion pour la littérature et la culture. Elle cache avec application cet état aux habitants de l'immeuble pour lesquels le choc serait comme un monde qui s'écroule, un monde où l'élite est l'élite et les basses classes condamnées à la fange de l'inculture.

Le livre se compose également des récits de Paloma, 12 ans, qui vit dans le même immeuble mais du côté de la haute cette fois. Paloma est surdouée et méprise tout ce qui passe sous son nez, du moins la plus part des membres de cette répugnante humanité qui s'agitent en tout sens pour oublier. Elle a décidé de se suicider. Une petite citation pour en révéler le genre :

«[...]une jeunesse à essayer de rentabiliser son intelligence, à presser comme un citron le filon des études et à s'assurer une position d'élite et puis toute une vie à se demander avec ahurissement pourquoi de tels espoirs ont débouché une existence aussi vaine. Les gens croient poursuivre les étoiles et ils finissent comme des poissons rouges dans un bocal.»

Tout le livre s'articule en alternant entre deux récits. Celui des situations qui occupent la vie de Paloma mis en exergue par ses critiques acerbes et cyniques sous lesquels se dissimulent des réflexions développées autour du sens de la vie. Celui des rencontres de Renée avec les habitants condescendant du 7 rue de Grenelle qui décrit l'inculture et le mépris avec humour et délectation.

Muriel Barbery fait preuve d'un talent impressionnant en alternant deux styles et deux tons complètement différents de deux personnalité cultivées, malheureuses et cyniques chacune à leur manière.


jeudi 7 avril 2011

La CGT fait des OPA

Si je vous dis que Karl Marx faisait du trading ça risque de vous étonner, pareil si je vous dis que la CGT organise des OPA ça vous étonnera.

Et bien sachez que c'est vrai, ce sympathique syndicat communiste qui vomit sur le marché sur 80% de son temps passe une partie des 20% du temps qui lui reste à avoir des activités honnêtes comme du rachat d'entreprises par les divers organismes qu'elle gère.

La société en question fournit les tentes de la fête de l'Huma. A quand le rachat de Heineken et Justin Bridou ? C'est que les rouges ont envie de vivre en autarcie.

Source : Le Figaro (2009)


lundi 4 avril 2011

Quelques commentaires sur le programme du PS

Je serais bien allé prendre l'information à sa source mais on aura toujours du mal du côté des parties pour synthétiser du contenu, et le PS ne fournit malheureusement rien de synthétique... Donc j'ai pris pour base d'information l'article d'Europe 1 sur l'ébauche de programme fournie par le PS. Voici quelques commentaires sur ma lecture.

Emploi

C'est un réflexe pavlovien pour qui se trouve à gauche en France, l'emploi public, petit fantasme idéologique. J'ai du mal à croire que l'on puisse encore déguster cette couleuvre. Faut-il consommer de la drogue préalable ? Y'a un soucis quelconque quelque part.

Comment peut-on croire que créer des emplois le plus souvent inutiles, à la charge de ceux qui font avancer l'économie par la création de valeur, mal gérés et mal administrés pour des gens de surcroit invirables vont contribuer à l'amélioration de la vie des habitants du pays ?

Jeunesse

Une énième allocation sous conditions de ressources, après les admissions sous conditions de ressource, on note de gros effort pour créer un pays où on va bientôt demander des baisses de salaire pour payer les études de ses gosses.

Egalité

J'ai du mal à coller à un seul des doux rêves égalitaristes énoncés ici :
  • CV anonymes : on supprime les photos pour supprimer la discrimination, ce sera assurément aussi efficace que supprimer la liberté d'expression pour faire disparaitre le racisme ;
  • L'attestation de contrôle d'identité : comme ça on ne demandera pas les papiers de Mouloud et de Gupta trois cent fois dans la soirée, ils auront droit à 299 demandes d'attestation en revanche... Le progrès social, ça ne se négocie pas ! Supprimer les contrôles au faciès serait tellement simple et has been.
Logement

Quand on voit "logements" dans un programme socialiste, qu'est-ce qu'on trouve pas loin ? "sociaux" bien sûr !  C'est tellement plus simple de tout faire reposer sur maman états plutôt que d'arrêter de prendre tout constructeur pour un sociopathe de la destruction environnementale et du mauvais goût (sur ce plan je rappelle que l'on maquille Roselyne Bachelot avec vos impôts).

Santé

Les médecins quittent les milieux ruraux ? ... bon bah on va subventionner.

Je ne sais pas bien ce que pense Keynes de cela, mais les socialistes sont des fervents admirateur de Reagan :

«[...]Si ça bouge, ajoute des taxes. Si ça bouge toujours, impose des lois. Si ça s'arrête de bouger, donne des subventions.»

Fiscalité

Prélèvement à la source et fusion de certains prélèvements sur le revenu... j'ai juste envie de dire : "champagne" ... Qu'on a envie de simplifier le quart de la moitié du merdier du système fiscale de ce pays, je ne peux qu'applaudir. La seule chose qui me gêne dans la démarche c'est que ça ne risque pas d'améliorer la situation du : "putain mon patron c'est un gros rat" puisque cela contribuera à diminuer encore la compréhension du niveau de taxe du pays.

Associé à cela : une exigence de limite sur les niveaux de rémunération des entreprises où l'état à une participation (bien la moitié des boites du CAC 40 je suppose) : en dehors du principe même de prise de participation publique qui est absolument contraire à toute idée de concurrence et toute vision de l'état laissant une place à la société civile, cette proposition changera de l'UMP où les participations publiques sont plutôt utilisés comme des outils de copinage et des leviers dans l'intervention économique.

Entreprise

La encore, tout en étant opposé au Gosplan qui nous ait imposé par les gouvernements de droite comme de gauche, il est plaisant de voir que l'idée de regrouper des services publics peut émerger : exit donc le FSI, la CDC, Oseo et leurs amis pour créer une "banque publique d'investissement". Une idée intéressant qui ne nous laissera qu'un seul organisme à fermer à la prochaine chute du mur.

Dernière idée, plutôt intéressante : faire osciller l'impôt sur les société actuellement à 33% des bénéfices de 20 à 40% en fonction de l'usage fait de ces bénéfices : réinvestissement / redistribution aux actionnaires. Je trouve cela pour ma part très intelligent, mon idéal étant que tout réinvestissement soit net de taxe puisqu'il ne s'agit pas d'un profit réel et que la redistribution de dividendes imposée à même hauteur que le salaire (la rente ne devant pas être traitée différemment du salaire sur un plan purement moral).


lundi 28 mars 2011

Géopolitique/économie, un jeu de stratégie en temps réel ?

Article venant dans un contexte où l'Italie geint du rachat de Bulgari et de Parmalat, la France planche sur un made in France surgonflé pour dynamiser les patriotes dans leurs emplêtes et les USA s'abstiennent de tout commentaire alors que Google ose travailler avec une société française Ingenico (dans un élan de fair play Sarkozy pourrait leur expliquer le risque incommensurable de travailler avec une nation étrangère)

«La France doit maintenir un tissu industriel fort»

«La France remporte un contrat dans le domaine du nucléaire»

«Les 35h handicapent la France»

«La France doit offrir une place importante à l'innovation et à la technologie»


C'est qui la France ? Qui est cette personne ? La personnification d'un pays ? Si c'est une personnification, j'aimerais qu'il s'agisse de celle d'un peuple, mais j'aurais plutôt tendance à dire qu'il s'agit de celle d'un état. La voix de la France est celle de son monarque choisi par consanguinité dans un bassin de politiciens. Sert-il les français ? Diantre non, voyons, un peu de jugeote dans notre réflexion. C'est bien là le rôle de la monarchie que de mépriser la populace.

Oui, très honnêtement, je doute vraiment que la vie d'un français moyen préoccupe d'une manière où d'une autre les empiriques qui nous gouvernent... Car très honnêtement se préoccuper de quelqu'un ce n'est pas le considérer comme une manette pour jouer sur les petites manivelles de l'économie. Vous vous demandez ce que j'ai à l'esprit quand je parle d'actionner les petites manettes de l'économie ? Je pense aux cortèges de subventions et de taxes qui rythment notre vie au pays de la fiscalité incitative.

Si l'enfer est pavé de bonnes intentions, j'imagine que le niveau moyen d'un politicien en économie technocratique est une bonne explication.

L'erreur n'est pas liée à nos bons politiciens, mais peut-être également à ces commentateurs journalistiques et ces économistes bien habillés, dont on ne sait pas bien s'ils commentent un match de foot ou la politique et l'actualité... J'ai parfois l'impression que l'économie mondiale est un grand match de foot, la France va devoir sélectionner les bons joueurs pour espérer écraser la Chine.

La France c'est pas une équipe de football parce que la France ce n'est qu'une surface géographique, rien de plus, ceux qui sont sur cette surface géographique sont des êtres humains indépendants, français ou immigrés, qui, je l'espère, conçoivent leur avenir au-delà des frontières pays. J'espère également qu'ils n'ont pas nécessairement tous un fantasme de nationalistes bornés qui consiste à s'extasier sur le pays dans lequel ils sont nés. La France ça n'existe pas.

Croire que l'on joue à une partie d'échec entre pays contribue à justifier ces interventions malsaines... mais à y prendre du recul, on s'aperçoit que les débats de l'Assemblée sont semblables en bien des points au dialogue intérieur qui hante le joueur de jeu de stratégie. Gouverner un pays, ce n'est jouer à Civilization 4 à l'échelle nationale.


dimanche 27 mars 2011

Comme un doux sentiment d'espoir

Quelque soit l'age force est de constaté que l'on s'accroche à ce que l'on peu, au moindre petit bout d'espoir qui peu nous faire croire en un bonheur accessible. Je ne suis pas sûr que le bonheur se cache dans l'espoir.

L'espoir sans action ça équivaut c'est prendre un antidépresseur.

Illustration tout droit venue du site de La Dépêche


dimanche 6 mars 2011

Anonymous : hacker / concept / anarchistes ?

Le terme anonymous est un des mème (concept) de l'Internet, il désigne un individu, un groupe et un concept s'organisant autour de l'anonymat permis sur le réseau. Aux dernières nouvelles (et modulo certains détails techniques et certains passe-droits), vous êtes anonymes sur Internet, libre de faire/dire ce que vous voulez, seulement l'inconvénient c'est qu'en même temps on sait bien que vous êtes anonymes, vous n'êtes pas vraiment pris au sérieux, pas vraiment différenciés, pas vraiment quelqu'un. Vous êtes tout le monde et personne, vous êtes tous les mêmes (version originale).

De manière symbolique, des individus plus ou moins organisés se sont dotés de ce nom et de certains autres attributs pour défendre une conception de la liberté et d'Internet. Pourquoi symbolique ? Car en choisissant se nom, ils se noient dans un terme, ils acceptent d'être au sein de celui-ci avec ce qu'il implique, celui d'être tout le monde et personne. L'usage n'est pas sans me rappeler la chanson de Marilyn Manson The Nobodies : "We are the nobodies wanna be somebodies""nous somme les inconnus qui souhaitent devenir quelqu'un", car si les anonymes ne sont pas écoutés, mais ils ne sont pas pour autant sans voix.

Les slogans généralement associés à ce mème sont également intéressants.

"My name is Legion, for we are many.""Mon nom est Légion car nous sommes nombreux" un passage de la Bible où le démon affirme qu'il revêt plusieurs formes. En dehors du fait que n'importe quel amateurs de jeux de rôles notera qu'une telle phrase fait gagner trois points de charismes à celui qui la prononce, j'apprécie également la métaphore que l'on peut en tirer. Les anonymes sont nombreux, ils sont partout, c'est une menace pour tous ceux qui s'opposent à l'humanité en elle-même.

Deuxième élément apparaissant souvent : "We do not forget, we do not forgive", "nous n'oublions pas, nous ne pardonnons pas", mais j'aurais l'occasion de revenir sur ce dernier point.

Ceci est ma lecture personnelle d'une réalité, il m'est insupportable de voir un journaliste s'exprimer sur le sujet avec le niveau d'inculture qui est propre à sa corporation d'émasculés patriotes et béats chez qui le conformisme est seul gage de savoir-faire.

Quoi de mieux pour conclure que cette réaction aux déchets produits à l'aide de vos impôts :




Article également publié sur AgoraVox


jeudi 3 mars 2011

Out of LHC

Vous l'avez peut-être vu passer, le réseau LHC est devenu une association (déclarée j'entends), ce changement induit deux choses : une cotisation (mineure), et donc des moyens de communication plus importants pour le réseau, et également une certaine légitimité en prennant une forme plus traditionnelle certainement mieux comprise de l'environnement politique dans lequel le réseau souhaite étendre son influence.

En soit, je trouve l'initiative novatrice et intéressante, c'est un bon point de chercher à frapper plus fort pour dépasser l'auto-congratulation entre bloggers.

Cependant ce sera sans moi, je sais qu'il s'agit généralement d'insulter un autre membre ou de partir suite à des propos qui coupent notre adhésion, mais là ce n'est pas le cas. Je n'ai décidément aucun respect pour les traditions. Quand Rubin, puis Aymeric avait fait leurs valises, le courant politique médian était déjà devenu moins attirant.

Mais chacun est libre de s'exprimer et dans l'affaire c'était du donnant donnant. "Nevertheless" (comme l'aurait dit Churchill) ça n'implique pas que l'idée de payer pour la promotion du réseau m'excite... sérieusement, il va me falloir un putain de Karma et une bonne demi-douzaine de réincarnations avant de pouvoir voir mon oseille risquer de financer la promotion de la tolérance face aux homosexuels sous réserve de discrétion.

Quand je vois les différentes sélections d'articles faites par le comité, je ne peux m'empêcher de rajouter que je ne suis pas persuadé que le libéralisme sous réductible à "fiscalité limitée et lutte contre l'Islam".

Ce qui ne m'empêche pas de vous recommander les blogs de certains de ceux qui sont restés :


Related Posts with Thumbnails