lundi 20 janvier 2014

Parlons un peu de liberté et de démocratie

Il est bon parfois de savoir se ressourcer, de regarder ses valeurs, et, éventuellement, de les comprendre, de voir son engagement, de se représenter. Les valeurs de liberté et de démocratie sont souvent mises en avant par les cultures occidentales mais la France ne supporte pas bien longtemps une réflexion sur ce sujet.




Une liberté d'expression inexistante

L'affaire Dieudonné est le symptôme récent du problème. L'opinion publique importe peu, c'est venu d'en haut. Dieudonné doit se taire et ne plus se donner en spectacle. Il s'agirait d'une incitation à la haine et à la violence. Disons surtout que les idées qu'il exprime passent mal. J'ai eu le plaisir de voir des arguments percutants comme "Racisme et antisémitisme sont punis par la loi. Ce ne sont pas des opinions". Ca aurait pu sortir d'un cours d'éducation civique (période France 2014 ou Mussolini 1937), mais non, des adultes éduqués ont ça en tête, que ne doit-on pas entendre pour venir expliquer qu'il ne s'agit pas là d'une privation de liberté. J'ai l'impression d'entendre des Témoins de Jehovah me citer la Bible comme source de vérité universellement admise, je n'accroche pas sur la Bible, c'est pas pour me taper ce qui sort de l'Assemblée en substitut et laisser ma raison au placard.

Qu'il s'agisse d'être raciste, d'être révisionniste, d'insulter ou d'être créationniste, désolé, mais il s'agit de liberté d'expression et de penser.

Pour la blague, je noterais que je ne voyais pas les mêmes sensibilités au sein de ce gouvernement quand il s'agissait de chasser à court quelques roms qui braconnaient sur les terres du Royaume de France.


Des principes, quels principes ?

Au-delà du fond du muselage en règle de Dieudonné, la manière est également très élégante. Je ne suis pas franchement au fait des règles de droit, mais à ma connaissance, l'exécutif dont M. Manuel "ferme-ta-gueule" Valls, a un rôle clé vis à vis de la Justice : ne pas y toucher. Or, décider de la position de Dieudonné par rapport à la loi, c'est, à mon sens, une décision de Justice.

Grosso modo l'UMP faisait revoter les lois jusqu'à les voir passer, le PS revient à la lettre de cachet.


Et le pouvoir ?

Le mec qui faisait péniblement 22% des inscrits au premier tour d'une présidentielle a aujourd'hui une majorité quasi absolue pour diriger le pays. La démocratie en France se passe plus dans les médias, dans la rue, dans les manifestations que dans les discussions de l'Assemblée. Pourquoi ? Car nous avons un mode de scrutin qui fournit un organe législatif tellement édulcoré qu'il est dépourvu de toute contradiction.


Heureusement ils doivent rendre des comptes

Non content de s'arrêter là, nous avons acté la justice à plusieurs vitesses, des syndicats, aux élus en passant par les fonctionnaires, tout le monde s'est aménagé ses petits passe-droits.

Je ne parle pas de différences d'impositions qui me sont déjà incompréhensibles, mais de différence dans le traitement de délits violents par exemple. Frapper un élu ou un fonctionnaire, ce n'est pas frapper un citoyen. Un syndicaliste qui détruit du matériel dans une action syndicale est protégé, nous avons même su élever la nouvelle génération qui prend des gens en otages. On traite plus mal un humoriste non consensuel qu'un élu pseudo mafieux qui reste planquer au chaud dans l'espace gériatrico-legislatif qu'est le sénat ou que des syndicalistes qui donnent dans la séquestration.


  • La liberté d'expression : "oui mais ..."
  • La démocratie : "oui mais ..."
  • L'égalité des droits : "oui mais ..."
  • Le droit de propriété : "oui mais ..."
Tant que l'on mettre des "oui mais ..." derrière nos principes nous n'en auront aucun ni sur papier ni en pratique. Et si l'on souhaite avoir ces principes, ce n'est pas parce que "ça fait bien", c'est parce qu'ils ont une contribution positive à notre société, parce qu'ils sont les garants de ce que nous souhaitons et voulons obtenir, de notre richesse, de notre capacité d'adaptation et de nos avancées.


samedi 11 janvier 2014

Cette assurance maladie qui ne sert à rien

Sacrosainte Sécurité sociale enviée du monde entier, gouffre à pognon, tonneau des Danaïdes du contribuable, la trayeuse à prolo, l’argument gaulliste. On peut lui donner deux ou trois noms sympathiques, mais la Sécurité sociale est bizarrement un des derniers points auxquels s’accrochent les Français quand on leur parle de l’ambiance morbide qui règne au pays. Mais au fond l’idée même d’assurance maladie telle qu’on la conçoit n’est-elle pas totalement aberrante ?

Pourquoi ? Dentiste ? Oculiste ? Un rhume ? Deux chiasses ? Un bis pour les gosses ? C’est cher, disons une dépense de maximum 1 000 € par personne par an.

Au-delà de cette idée de « la santé c’est cher il te faut une assurance », l’assurance c’est là en cas de « coup dur », pas en cas de « coût récurrent ». Malheureusement les épidémies de gastro étant ce qu’elles sont, elles font le bonheur de Lotus, mais aussi de votre généraliste et des labos. Ils sont tous là pour ces moments étranges. Comme l’assurance est là pour gérer un risque en le lissant et non un coût, le côté cher, c’est pas vraiment l’idée.

Ainsi il y a deux idées dans ce que fait la Sécu : gérer les imprévus en matière de santé (les grosses dépenses) et gérer le fait que la santé c’est cher (mais récurrent). De la manière dont on nous la présente, la Sécurité sociale est une espèce d’assurance obligatoire.

Il y a d’autres frais récurrents, chers et vitaux qui ne sont pas gérés par une assurance de manière obligatoire, typiquement l’alimentation. L’État ne s’en occupe pas (pas encore, les tickets de rationnement arrivent peut-être).

Malheureusement, cette idée de faire assurer vos coûts de santé récurrents a un coût, ne serait-ce qu’un coût de gestion. Mais peut-être également un coût aussi parce que si ni vous, ni votre pharmacien, ni vos médecins ne « sentent » pas les dépenses, cette carte blanche pour les dépenses ne joue pas en faveur de votre porte-monnaie.

Ça se fait ailleurs sur cette belle planète ronde, l’idée d’une franchise annuelle de santé (e.g.: les 1000€ mentionnés précédemment) me semble être une bonne solution pour cela. Tu paies tout et si tu dépasses tes 1000€, le gentil État s’occupe de tout ! L’avantage ? 90% du volume de dépenses reste dans ta poche et ne coûte rien à gérer.


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