mardi 25 mai 2010

Nous autres, les égorgeurs du Web

Il est beau ce titre, j'aurais pt'être pas du l'écrire. Il fait franchement racolage de blogueurz'influents ce truc, genre : "Oyez braves gens j'ouvre gueule en tant que chaman du net". En guise de blogueurz'influent, l'auteur de ce blog racole sur ses temps morts pour arrondir ses fins de mois, trois quatre "mentions" bien casées sur Twitter vers les rockstars mais bon ... @pressecitron s'en cogne...

Bon alors du coup, je parle qu'en mon nom propre, mon nom propre d'anonyme... J'aime cette douce mélopée que nous susurre les médias et oui, et oui, ce blog est anonyme, et non, et non, je ne drague pas votre gamine de 3 ans et demi sur son Skyblog, même si l'envie me prenait, je ne crois pas qu'elle en est un... TF1 vous l'a dit, un criminel de 40 ans est un criminel, un délinquant de 20 ans est "jeune" et un mec qui utilise Internet est un pédophile taré, colporteur de messages falsifiés pour protéger ses dépravations...

Ainsi donc le sénateur Masson en a marre de l'anonymat et sort du sien pour lutter contre le notre. Regardez la vidéo avant de poursuivre vous rateriez un bout du message (enfin c'est anonyme, prenez ça pour ce que ça vaut.)

Il fanfaronne le trublion de l'apocalypse ... façon "non mais moi ? Besoin de com' ? Jamais de la vie ! Je suis une pop star"... Vous l'avez reconnu d'ailleurs ? Mais si putain, c'était lui, entre le 11h et 11h02 le 1er avril 2003, on l'a entendu s'exprimer sur la chaîne parlementaire. Quoi ? Vous regardiez pas ? Merde... Je déconne naturellement, personne le connait ce mec, il s'ennuie c'est tout, l'individu est a peu près aussi anonyme que le dernier rail de Lady Gaga ou un paquet de lardons dans le frigo des Courjault.

Il débite comme quoi que si j'avais rien à cacher, j'écrirais mon blase... J'aime bien ce raisonnement, cette logique implacable... Dans deux heures, je viens installer des caméras dans ses chiottes... il a rien à cacher, non ?

Ah oui, c'est sous prétexte que l'on diffuse des contenus publics sur Internet. Alors oui, le monsieur oublie une chose, faut pas lui en vouloir. Internet, il reconnait que c'est un coin sympa, il a visité une ou deux fois le site des jeunes pop', mais c'est pas trop son truc. Parce que si on suit la logique du polytechnicien, il faudrait pas non plus oublier d'en indexer des noms de diffuseur de contenu : Twitter, YouTube, Flickr, site persos, 4chan, les forums de toute sorte... Ça va être un beau bordel.

L'idée est quand même ingénieuse quand on voit l'audace du journaliste moyen, on se dit bien qu'en plus de donner son nom, on donne implicitement ses couilles... Si tout le monde sur le net pouvait être aussi subversif que Jean Pierre Pernault, ça pourrait presque devenir aussi chiant que la télé...

Pis alors faut pas voir le mal partout, signez votre contenu n'impliquera aucunement que votre patron ou le crétin de décideur public qui s'occupe de vous ne s'en servent pour leur décision à votre égard. C'est vrai : les mecs ont une touche dans le cerveau : "devenir con", une pression sur cette touche leur permet de regarder le cas d'une personne les trainant dans la boue exactement de la même manière que celle qui leur lèche le fion avec talent et ardeur depuis des années... Hep, la vie c'est pas un code de loi coco ! T'as des sentiments, de la rancoeur et de l'amour, faut pas croire que tu peux en faire abstraction quand tu signes des chèques... C'est d'ailleurs pour ça qu'on doit t'en faire également quelques uns, l'amour ça s'achète ; au sénat comme dans n'importe quel bordel.

Illustration venant d'ici
J'avais oublié l'appel de Pierre Chapaz et des autres grands du web


dimanche 23 mai 2010

Combattre la concurrence : attaquer la transparence

A la suite d'un article précédent sur la concurrence, développons un des points importants qui en assure son efficacité.

La transparence de l'information est un point important pour contribuer à l'efficacité d'un marché. Comment espérer qu'un acteur d'un marché fasse un choix correct sans une information correcte ?

Comment puis-je faire choisir le meilleur de ce qui m'ait offert, si je n'ai aucune idée de l'offre réelle, de son prix ?

Néanmoins pour maintenir des prix hauts l'efficience d'un marché n'est pas forcément chose aisée... Alors voici quelques petits détours que l'on peut opposer à la transparence d'un marché :

  • Maintenir un environnement législatif fluctuant, ainsi les contraintes imposées aux acteurs sont à géométries variables, qui sait véritablement quelles sont ses obligations ? Combien n'osent pas entrer sur un marché ne sachant pas qu'elles en sont les limites ? D'ailleurs, quant on voit la quantité de services de fiscalistes qui hantent ce pays, on voit que ce différentiel d'accès à l'information est un business juteux.
  • Rédiger des contrats d'utilisation bien longs, bien chiants, surtout bien denses et mal présentés, rajouter par dessus ceci une bonne dose de termes juridiques... Et ensuite demandez-vous : quel pourcentage de vos utilisateurs / clients les ont lues ? Tout ceci est parfaitement accepté, et à mon sens acceptable... mais ça n'en est pas moins préjudiciable.
  • Développer un jargon technique inaccessible au profane : médecins, informaticiens, juristes ... vous croyez vraiment que tout ceci est si compliqué ? C'est souvent une masturbation intellectuelle dont la finalité est d'asseoir une expertise, mais ce n'en est pas forcément une preuve.

Tous les articles de cette série :


    jeudi 20 mai 2010

    Transmetropolitan

    «Certains disent [] que la vision du monde dans les médias d'information devrait être détachée, froide, impartiale. Et si c'est ça que tu veux, il y a des caméras de surveillance partout, t'as qu'à emprunter la cassette.»
    Spider Jerusalem

    Dans une ambiance post-cyberpunk franchement sombre et misanthrope, Spider Jerusalem est un journaliste. Il vous faut bien vous le dire, mais voir ces abrutis congénitaux qui peuplent la planète qui se battent pour élire leurs dirigeants tous plus miteux et mytho les uns que les autres, ça énerve légèrement Spider Jerusalem.

    Ce qui l'énerve encore plus, c'est de devoir se remettre au travail dans ce monde pourri alors qu'il aurait vraiment pris son pied a resté perdu dans sa montagne... Mais il a pris des engagements, il doit se remettre à son travail de journaliste et dans les magouilles politiques, il doit affronter l'armée des tarés qui peuplent la planète, ces centaines de religion qui fleurissent à chaque coin de rue, ces drogués qui se cament partout.

    Alors oui, il a bien voulu descendre de sa montagne, mais non, il ne va pas être sympa, et si vous êtes sur son chemin, vous allez en chier, vous allez sérieusement en chier. Un journaliste qui a besoin de se défoncer pour trouver son inspiration, qui n'a absolument aucun principe moral, c'est dangereux pour l'environnement.

    Un humour bien noir, une intrigue plutôt sympa, un style de dessin travaillé, des dialogues tranchant, c'est à lire absolument !


    mercredi 19 mai 2010

    Pourquoi choisir Python ?

    Geek, scientifique, hacker, bidouilleur, codeur ... vous qui avez envie de développer rapidement ce qui vous passe par la tête sans forcément avoir pour objectif de construire la nouvelle application énorme qui va changer le monde. Vous qui avez simplement envi de résoudre votre petit problème par de la programmation, de tester votre algorithme ou bien de voir ce que vous pouvez faire avec certaines données. Python est fait pour vous.

    Qu'est-ce que je note comme avantage ?

    • Python est relativement multi-platforme pour peu que vous ne touchiez pas à des APIs spécifiques, un avantage de plus en plus appréciable de nos jours où le tout Windows s'effrite à vue d'oeil ;
    • La syntaxe de Python est légère, mais alors très très légère. L'indentation par exemple permet à l'interpréteur de comprendre la structure de votre code. Le désavantage (léger) de ce point est que l'auto-indentation de votre IDE ne vous sera d'aucune aide... Mais l'avantage c'est que votre code est compact et donc facile à afficher sur un seul écran, et vous pouvez donc lire votre programme rapidement ;
    • Python privilégie la simplicité et offre un accès de haut niveau à de nombreuses choses ; typiquement la lecture complète d'un fichier tient en deux lignes sur la première file = open('./votre/fichier') sur la seconde content = file.read(), la même chose en Java, en PHP ou en C, prend tout de suite des allures plus complexes pour des raisons de buffers qui se révèlent inutiles dans la plupart des cas.
    • Il existe de très nombreuses librairies, parmi les plus connus et celles dans lesquelles j'ai mi les main côté algo : Networkx (modélisation de graphe creux type réseaux sociaux), SciPy (plein d'outils scientifique, avec entre autres des générateurs de nombres aléatoire reposant sur toutes les lois de probabilités que vous pouvez espérer) et NumPy qui fournit plein de nouvelles structures de données ;
    • Python est un langage interprété qui connaît de multiples implémentations ayant chacune leur spécificités mais qui permettent pour certains de compiler le code pour en optimiser l'exécution ;
    • Python se branche très facilement sur des librairies écrites dans d'autres langages (C entre autre) ;
    • Python n'est pas tenu pour rapide mais néanmoins j'y suis passé pour cette raison, j'ai constaté une amélioration significative pour des problématiques de réseau sociaux entre le couple Java/Jung et Python/Networkx... C'est d'ailleurs pourquoi je suis étonné par ce graphique de performance qui ne lui donne pas une très bonne place.
    Les mauvaises nouvelles maintenant :
    • Python est actuellement en version 3.x mais la version 3.0 stoppant la rétrocompatibilité tout ce que vous trouverez est taillé pour Python 2.6 voir 2.5... Par ailleurs, Python est coupé en plein de petit bout de librairies, si vous êtes sous Linux tout va bien : aptitude résout tous vos problèmes, mais sous Mac c'est objectivement une horreur, pour peu que vous vouliez passer votre code entre les deux plateformes vous allez vraiment faire du mal à votre coeur... Je n'ai pas eu le "plaisir" de tenter l'expérience sous Windows, mais ça doit valoir sa dose d'antidépresseurs.
    • Python ça va vite, c'est simple, mais donc ce n'est pas assez rigoureux pour les débutants, le typage dynamique bloque pas mal d'aide contextuelles et du coup j'aurais tendance à vous dire d'y aller doucement si c'est pour un premier essai de la programmation.
    • Pour la même raison que je le déconseillerais à des débutants, je n'ai pas encore bien compris comment structurer une grosse application en Python, j'ai l'impression que le moindre développement peut très vite virer à l'anarchie (vision médiatique de la chose), du coup je me restreins à des développements de tests et de petits scripts sur ce langage.
    Si vous avez envie vous lancer dans Python, renseignez-vous un peu sûr :
    • Pydev, le plugin Eclipse qui vous donnera un bon coup de main !
    • IPython un interpréteur un peu amélioré ;
    • BPython un interpréteur qui ajoute cette fonctionnalité excellente qu'est l'auto complétion et l'aide contextuelle... Je suis fan !
    • Reinteract qui offre pas mal de fonctionnalités pour construire rapidement de petit modèle (un substitut potentiel à Excel sur le long terme) ;
    • SciPy la librairie qu'il ne faut définitivement pas oublier ;
    • Networkx si vous voulez jouer avec des modélisations de réseau sociaux ;
    • Python-Twitter si vous voulez jouer en plus avec l'API de votre système de microblogging favoris ;
    • Ubigraph qui même s'il n'a rien à voir avec Python peut être un outil de visualisation très très pratique lorsqu'on le met en interaction avec les deux items précédents.
    Le site de Nojhan qui laisse quelques bout de code Python trainer par ci par là et qui a eu le bon goût de faire connaître Reinteract et BPython


    dimanche 16 mai 2010

    Ne jamais toucher aux reponsables

    Petit principe simple à intégrer pour tous les futurs leaders de ce monde qui aiment garder le contrôle :

    «Ne jamais toucher aux responsables»

    C'est cracher sur un très bon moyen de contrôle et se compliquer la vie pour rien. En d'autre terme :
    • Quand un contenu est illégal sur un site, n'attaquez pas sa source, attaquez en l'hébergeur et surtout sévèrement. L'hébergeur apprendra facilement à auto censurer son contenu, mais vous serez toujours bien classé par rapport à la liberté d'expression ;
    • Quand un individu rentrant chez lui bourré s'éclate la tronche ou celle d'un innocent sur la route, mettez sous verre celui qui a servi les a servi (les verres). Faut pas déconner quand même, on va pas culpabiliser les vrais français...
    • Quand un homme organise un événement, défoncez lui la gueule au premier problème : puisqu'on vous dit qu'on ne peut pas décemment admettre que les vandales sont les seuls vrais coupables devant une vitrine brisée, qu'un mec qui se fait tabasser ça s'appelle de la délinquance et les coupables sont les délinquants et qu'un gars qui tombe d'un pont parce qu'il est pété, c'est con, c'est triste, mais ça reste un accident.
    Elle sent mauvais cette ambiance où l'on bride la liberté de réunion et la liberté d'expression... Ça éclate la populace de crier à l'irresponsabilité des plus gros... Finalement, c'est tout le monde qui se fait sucrer ses libertés, je ne peux m'empêcher de citer Thomas Jefferson au risque de me faire de nouveau classer :

    «Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre.»


    dimanche 9 mai 2010

    Les états victimes des spéculateurs ?

    En septembre 2008, la crise, en mode subprime after-effect, commencait à démolir les banques. Entre cette date et aujourd'hui on a pu en entendre des journalistes pour hurler contre ces capitalistes qui s'étaient plantés. Sans vouloir revenir sur ce point dont l'analyse ne m'a jamais paru très percutante et dont les conclusions n'ont pas non plus eu le mérite de voler bien haut, je prend un peu de recul et je compare cela à la nouvelle crise, ou plutôt nouvelle contagion qui se profile vers la dette des états...

    Là, personne n'a envie de s'interroger sur la gestion qui a été faite par les états, car qu'elle que soit le motif, une faillite des états à la chaîne ça fait un poil plus mal à l'économie du monde que trois quatre banques sur le carreau... Vu que l'état dépense à votre place environ la moitié de ce qui est produit ici bas, c'est ce que l'on peut appeler un risque systémique, voir un vrai putain de bordel de risque systémique... Donc, en théorie, même si c'est pour sauver Renault, face à la menace de la dette ça ne fait pas une excuse.

    Rappelons ici, à notre échelle franco-française, au pays du "non, non, vous inquiétez pas croissance de 10 % l'an prochain", la dette représente quand même le second budget de l'état (derrière l'éducation), et la note de la signature française, bien qu'intouchable, en fait frissonner plus d'un. Le jour où cette dite signature perd son joli AAA, les gens qui sont persuadés que l'état à des fonds illimités risque de se prendre une réalité dans la tronche façon parpaing dans le pare-brise...

    Mais il n'y a qu'à lire un peu les journaux et tâter un peu l'ambiance : rien, non rien, ou quasiment rien... pour aller au-delà de l'hallali au spéculateur ... on creuse pas plus, on oublie que le spéculateur, le malheureux, joue là où il pense pouvoir gagner de l'argent. On aimerait qu'il joue un peu moins sur la fin du mythe des ressources inépuisables et qu'il nous laisse un peu plus longtemps dans cet état comateux... mais il n'a pas vraiment le choix entre gagner de l'argent et ne pas en gagner.


    samedi 1 mai 2010

    Le club UMP : "réforme et modernité", symptôme ou fait isolé ?

    L'invitation au débat «Deux ans pour gagner» du club «Réforme et modernité» avait été relayée par plusieurs groupes libéraux, je m'y suis donc rendu pour jeter un oeil à ce qu'on pouvait faire à l'UMP, mes précédents contacts avec des politiques ne m'ayant pas laissé une impression négative j'allais à celui-ci avec un esprit plutôt positif.

    L'ambiance était à son comble dans cette salle, et l'événement planifié à 18h30 n'a pu commencé qu'à 18h50, tradition française certainement, au sein de la salle Colbert. J'espère que vous avez noté le nom de la salle au passage. Le symbole qui fait mal, le symbole qui était surtout un symptôme.

    Hervé Mariton en grand orateur a légèrement occulté la notion de débat ; et en politicien de qualité, c'est donc par un discours chiant à crever de 60 minutes qu'il a introduit le débat un deux heures. Par deux fois interrompu par le duo des Jacques (des camarades députés), des hommes charmants mais dont la ponctualité rejoignait a peu près l'éloquence, M. Mariton a gratifié chacun de ses affiliés d'une présentation avec énonciations des titres à l'attention de l'assemblée des crétins qui s'étaient déplacés ; moment particulièrement chiant pour Jacques 2, cumulard en chef, grand chambellan de la démocratie représentative de tout niveau.

    Faut quand même être très fort pour réussir à me donner l'envie de finir ma nuit, en à peine 20 minutes. Et à observer la salle, ce n'est pas étonnant, un petit amphithéâtre avec, au centre, pour les orateurs, un assortiment de bureau/pupitres et de micros statiques, le vrai kit du "reste à ta place". Derrière les orateurs, une tenture d'un goût douteux et d'une époque ancienne, monopolise l'espace... Intéressant également, les rangs de l'amphithéâtre sont équipés de feuilles de papiers en quantité, mais pas d'une seule prise électrique...

    En définitive, il n'y a jamais dans cette salle de personne prenant des notes sur un ordinateur pendant plus d'une durée de batterie et jamais d'utilisation de cette machine satanique pour un support numérique façon Powerpoint. On est bien loin des problèmes de l'administration américaine où tout passe un peu trop par Powerpoint, l'outil numérique semble être totalement absent, la position assise complètement forcée, et en bref rien de bien réel pour essayer de retenir l'attention de l'assistance. Toutes les réunions de l'assemblée ont-elles cette aspect ?

    Sur le plan du fond (j'ai écouté un peu), l'introduction a donné le ton : une bonne vingtaine de minutes sur un sondage IFOP, putain ça en fait des pourcentages... Globalement la grosse grosse grosse terreur, c'est que la gauche gagne, on se fait peur à toucher les retraites parce que ça touche le coeur de cible du 50-65 ans où se trouvent l'électorat de l'UMP. On a beau prendre pour blason la réforme et la modernité, ce qui préoccupe fondamentalement c'est d'avoir un poste en 2012, avec un peu de pouvoir, s'il vous plait... Alors on se fait des petites études de marché, on se fait les marchés aussi (les trucs avec les paysans et les électeurs), mais au final pas grand chose d'autres. Inutile de vous rappeler que ces gens ne sont pas les représentants du peuple, ils en sont les dirigeants.

    Le mot libéralisme est sorti très très vite, a peu près aussi vite qu'il a été rangé. Il y avait un mot d'ordre : surtout ne rien développer, mais rien de rien, les mots c'est stickers à coller sur ta valise pour faire genre tu connais. D'ailleurs cinq minutes plus tard, on parlait d'aller fouetter quelques banquiers. On explique que la loi sur la bioéthique faisait parti de nos priorités, surement un appel du pied à ceux qui se préoccupent de ce genre de connerie : nos genti'z'amis catholiques ; mais on notera néanmoins aucune prise de position. On donne des mots clés, on développe rien, on ratisse large, mais alors très large, à ratisser trop large on ramène rien, les dents du râteau sont trop écartées...

    D'un autre côté quand la balle est passée à Jacques 1, celui prend position directement (en 30 secondes environ) sur un sujet qui le préoccupe en tant que président du groupe «fruits et légumes» (rigolez pas, il avait l'air sérieux, ce truc doit exister) avec cette interrogation prenante : la France veut-elle continuer à produire ce qu'elle consomme ? Quand le premier vous parlait de libéralisme, le second défend la PAC. Du coup, on se dit que prendre position, n'était effectivement pas la chose la plus intelligente à faire, la stratégie du mot cosmétique n'était peut-être pas la pire.

    Jacques 1 parlera plus de 30 minutes avant de céder la parole à Jacques 2 qui achèvera de transformer ce projet de débat, en foutage de gueule complet. Jacques 2 a néanmoins abordé un sujet que j'ai trouvé pertinent sur le plan de son caractère illustratif... En effet, les trois acolytes n'ont pu s'abstenir de nous parler de leur petits problèmes de retraites et rémunération, pour ce qui est de revoir leur retraites les réponses étaient dans l'ordre :

    • "Non"
    • "Bien sûr"
    • "Faut voir"
    Mais Jacques 2 a argumenté en prenant l'exemple d'une belle démocratie où les députés touchent plus de 10 000 € et de nombreuses enveloppes/primes pour leur faux frais... Cette démocratie, c'est le Kenya, un de ces pays d'Afrique où on finit régulièrement le dépouillement des urnes machette à la main, un exemple à suivre pour la France.

    Pour conclure, j'espère sincèrement que la conscience politique moyenne dépasse le niveau de ces trois individus plus préoccupés par la fermeté de la poignée de main qu'ils offriront sur les marchés de leur fiefs que par la cohérence inexistante de leur idées qui ne sont qu'un conglomérat incroyablement dense de populisme vaseux.

    Illustration : Anderson Mancini

    Edit : quelques jours après, une rencontre avec Hervé Mariton


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