samedi 20 mars 2010

La sécurité façon XVème siècle ou Xavier Bertrand et les prises de positions umpesques

L'UMP c'est un repère de clown, assez cocasses de part leur capacité à produire des propositions alambiqués. Et comme sous la pression, on a tendance à s'extrêmiser, imaginez le niveau en considérant la situation de l'UMP face à la branlée magistrale qui l'attend ce week-end ?

Mais un clown ça a beau être marrant, ça devient dangereux quand ça prend du pouvoir. Alors quand les mal-inspirés s'exaspèrent ça vous donne un détergent intellectuel dont le moindre gramme provoque chez l'être humain cérébré (par opposition à décérébré) des vomissements qui le font ressemblez à Kim Il Sung et dont l'usage comme récurrent gastrique n'est toléré qu'en tant qu'outil de maîtrise du problème des retraites.

Xavier Bertrand l'a compris, les français sont préoccupés par l'insécurité... enfin je crois, c'est bien ce qu'on leur dit de faire non ? Ainsi le camarade fait des propositions, c'est un sacré slogan ça : "l'UMP : farce de proposition". Malheureusement, le bilan de l'UMP sur le sujet, c'est du grand comique, surtout si on considère la fragrance nauséabonde de ces articles qui pointent timidement le bout de leur nez pour expliquer que l'uniforme c'est hasbeen pour simplement coller des PVs. Somme toute : les flics sont trop occupés à couvrir les couilloneries financières du gouvernement pour faire ne serait-ce que semblant de faire leur boulot.

Ainsi l'idée de génie, c'est : "faire des wagons pour les femmes" ... Ca permettrait déjà de vendre des pubs plus chers à l'Oréal, pour le reste j'admire la solution... Xavier Bertrand c'est un mec quand ça femme lui dit qu'elle a mal à la tête il lui coupe... Plus de problème.

La solution concrète aux problèmes de l'insécurité, des transports en particulier (dont l'insécurité approche presque l'insalubrité), c'est des enclos pour y ranger les espèces protégées. C'est sûr ça couterait presque plus cher que de faire appliquer des lois qui existent déjà. Et bonjour la belle image du pays, ça ferait pas mal, graver au sol à Roissy : "chez nous : les flics savent reconnaître les arabes, les trains les femmes, la fiscalité les riches ... et nous sommes tous égaux !"

N'oubliez pas ce week-end : oubliez d'aller voter !

L'illustration est tirée du film Il est revenu, inspiré du roman de Stephen King
Un article sur le même sujet chez H16


mercredi 17 mars 2010

Finance islamique, taux d'intérêts et religions

Parmi les religions on peut en dénombrer certaines qui ont un problème viscérale avec les usuriers et en particulier avec la notion d'intérêt. On peut dénombrer dans l'histoire, la religion catholique qui avait un léger problème avec le sujet mais également la religion musulmane.

Sous réserve que la piété et la stupidité ne soit pas corrélées, le croyant déduira peut-être que son dieu n'a pas un problème fondamental avec le mot "intérêt", mais plus avec le contexte sous jacent.

La notion d'intérêt, c'est accepter qu'il est préférable d'avoir un bien maintenant, et que cette préférabilité donne droit à une rémunération. Globalement, c'est dire que quelqu'un qui vous prête un vélo pour aller faire un tour vous rend un service dont la valeur est nulle... Bref par extension, on se rapproche de la location : un prêt mérite une rémunération, qu'il s'agisse d'argent ou non, non ? Rajoutons que contester que l'argent soit un bien comme un autre revient à s'interroger sur la différence fondamentale entre le troc et l'utilisation d'une monnaie. La monnaie est juste un système pour permettre la substituabilité entre l'ensemble des biens entre eux.

Mais dans sa grande miséricorde les dieux ont juste parlé d'intérêts, du coupc'est open bar du côté des bidouilles foireuses et des messies de la finance islamique. Dans la série des bidouilles, on apprécie particulièrement les soukouk : la banque ne vous prête rien (sinon pas de paradis), elle achète à votre place et vous le revend directe... en plus cher et avec un paiement différé (les intérêts et les mensualité quoi). C'est pas mignon ça : c'est comme un crédit mais avec le paradis en plus.

Certains groupements d'intérêts penchent pour l'émission de ce type de produit financier de la part des états, ce qui aurait pour intérêt de permettre d'attirer de nouveaux fonds (dont l'origine est douteuse)... La réelle question de fond (qui ne préoccupe personne donc) c'est : est-ce qu'un état laïque doit céder au pressions confessionnelles ? Doit-il accepter de satisfaire toutes les exigences religieuses ? Qu'adviendra-t-il quand deux religions auront des demandes incompatibles ?


dimanche 14 mars 2010

Abstention : la honte de la nation

On a du mal à relativiser après la victoire de l'abstention, les insultes fusent : "Salauds ! Des gens sont morts pour ça" ... il faut au moins reconnaître ça : un grand nombre de profs d'éducation civique se sont tuer à me le répeter : "faut y aller, faut y aller, ...".

Nos politiques s'y mettent également, il faut dire que ça pérennise le système dans lequel ils vivent et se remplient les poches. Le jour où les citoyens s'exprimeront seulement dans les urnes, ce sera la grande fête, un beau système bien huilé, comme c'est écrit sur la constitution. Cependant ledit système me parait pourri jusqu'à la moelle, avec plus de 52 % d'abstentionnistes, on ne peut pas dire de se taire à ceux qui proposent de changer nos modalités de décision politique.

Et ainsi ces 52 % d'abstentionnistes sont utils et bienvenue... Non, je ne pense pas qu'ils partagent tous mon diagnostic, mais néanmoins beaucoup sont dégoutés par le côté mollasson du système et l'aspect partisan.

Les abstentionnistes se divisent en deux partie :

  • Ceux qui s'en foutent (majoritaires). Et ceux là, franchement, je les remercie de pas se sentir obliger d'aller donner un avis qu'ils n'ont pas (au passage, je ne vois pas l'intérêt du vote blanc). Ces personnes sont souvent complètement désintéressées de la politique, le caractère complexe de la chose est d'ailleurs spécialement pensé pour elles, ça en fait moins à convaincre. Ces gens là existeront toujours, je ne vois pas de raison de les blâmer outre mesure. On peut seulement leur opposer que tout le monde devrait s'y pencher un minimum... On vous prend votre argent, essayer de comprendre ce que l'on en fait est un minimum.
  • Ceux qui "voteraient bien, mais bon...". Ceux-là, je les connais bien : j'en suis. Je trouve l'offre politique française d'un plat hallucinant, le taux de renouvellement des partis est ridiculement bas, et le fait que les modes de scrutins renforcent les gros partis n'aide en rien.
Segmentons à présent les votants :
  • Les votants (majoritaires) qui pourraient appartenir à la première catégorie des abstentionnistes mais qui y vont quand même... Alors ceux-là, ils poussent des cris d'orfraie face à l'abstentionnisme... Faut dire que eux vont voter mais sans savoir trop pourquoi, du coup ils ne comprennent pas ceux qui font l'inverse... Comprendre, c'est pas leur fort, voyez-vous. Vous en connaissez tous des comme ça : une petite vieille qui va voté pour M. Machin, parce qu'il est gentil et qu'il lui envoie un beau panier garni à Noël ou alors un étudiant à qui on a bien bourré le mou et qui veut pas que Gavroche soit mort pour rien. On peut également rangé ici les partisans, les "moi, c'est Jean-Marie", les "moi Sarkozy, j'sui fan", les : "moi je suis socialiste", ce qui est une façon de dire : "Moi je lis pas les programmes, je mets juste un nom"... le branding à son zénith ;
  • Les "vrais" votants, je veux dire, ceux qui vont voter en sachant pourquoi... Là, on arrive presque dans la rareté.
Personnellement, j'ai du mal à bien comprendre pourquoi on blâme tant les abstentionnistes, leur liberté inclue un droit de rester chez eux non ? Ils n'ont le plus souvent pas envie de s'intéresser, c'est pas très intelligent, mais ce n'est pas un crime et il serait contre-productif de les forcer. Et, pourquoi ignore-t-on tant tous les moutons qui "vont voter pour le parti" ?

Illustration venant d'ici


vendredi 12 mars 2010

Elections régionales, mascarades et abstentionnisme

Les émissions politiques sont focalisées sur le sujet même si au final l'ambiance générale laisse supposer que dans le fond tout le monde s'en fout.

Tout le monde s'en fout parce que concrètement les programmes sont tous les mêmes, venir materner avec une voix doucerette la vie des crétins de leur région. Plus de proximité, n'est-ce pas ? Et puis sur le fond, il faut bien le reconnaître, ce plagiat de démocratie et de décentralisation ne berne personne et peu de gens s'intéressent fondamentalement aux programmes. D'ailleurs les discours les plus argumentés se résument à du démantèlement des compétences de gestionnaire de l'adversaire. Argument qui aurait néanmoins tendance à me faire marrer quand on voit le niveau moyen de la gestion des deniers publiques quel que soit le parti.

Alors comme c'est rigolo de voir Aubry qui envoie des paniers surprises à Frêche, voir le petit colistier d'Huchon, Ali Soumaré, dont le casier judiciaire est une véritable autoroute numérique (Google est ridicule à côté de la milice police nationale). Au finale, ils ne sont pas passés dans l'actu, mais les cathos intégristes du parti "Jésus revient" de la chrétienté rajoute ce petit plus qui manquait à notre beau paysage politique français : des croyants du grand soleil dieu qui défende la vie sacrée d'un peu de sperme qui aurait rencontrer au détour d'un utérus, un ovule. Vous noterez une affiche soignée dont le caractère percutant n'échappe à personne.

Alors on prédit une déculotté en règle pour l'UMP : vote sanction / pas vote sanction. Je noterais quand même que la notion de vote sanction va à l'encontre même de la démocratie et les appels à la curée ne contribuent pas à donner de l'espoir sur le QI moyen du pays. Je rappellerais que ces élections locales sont censées donner un pouvoir locale et leur donner une portée nationale c'est demander d'ignorer les véritables enjeux.

Bougerais-je mon cul pour aller voter pour la liste qui intègre quelques libéraux ? Rassurez-vous, elle n'est pas là. Une abstention à plus de 50 % me ferait passer un dimanche agréable. Sinon il y a aussi l'initiative du Collectif Antigone qui m'amuse beaucoup, votez pour le seul candidat qui ne veut pas augmenter le poids de l'état maman dans votre d'enfant débile, votez Bastia !

Pour tout ceux qui ne sont pas libéraux, le Front de Gauche propose un programme fédérateur : "Pour ke tousse ensemble on nik' ta mR et ton patron".


C'est à moi que tu parles ?
envoyé par Ensembleagauche. - L'info internationale vidéo.


mercredi 10 mars 2010

Von Neumann à propos de l'égoïsme

« Il est aussi ridicule de déplorer l’égoïsme et la perfidie des gens que de regretter que seule la courbure du champ électrique augmente l’intensité du champ magnétique »


dimanche 7 mars 2010

"Who watches the watchmen ?" Une réponse simple au socialisme

Je pense que dans la famille du socialisme on peut observer deux mouvances différentes, réparties sur le même axe que celui qui scinde les libéraux, l'utilitarisme :

  • Les utilitaristes pensent que le socialisme est une bonne chose parce que "ça marche" comprendre par là que cela impacte positivement l'économie. Ces disciples de Keynes ont bien intégré les démonstrations économiques prouvant que des acteurs égoïstes ne maximisait pas forcément le bien-être du groupe.
  • Les non-utilitaristes, qui n'ont fondamentalement aucun lien avec les premiers, partent d'une démarche moralisatrice disant "qu'on ne peut pas laisser mourrir son prochain" et donc qu'en toute logique, l'impôt est donc là dans une démarche visant les plus démunis, concept que je ne saurais nommer solidarité à cause de son caractère coercitif. Globalement le discours sous-jacent est de dire que la nature est injuste et que l'état est là pour la corriger.
Il faut quand même prendre un léger recul pour voir le point de convergence des deux approches : "le monde est imparfait, changeons le !". Si le constat "le monde est imparfait" est discutable, nous allons le prendre pour acquis pour le reste de cet écris. Ainsi focalisons nous sur la deuxième partie : "changeons le !".

Puisque l'idée implicite est de le changer en mieux, il nous faut relever un élément important sur le plan économique. Il a été démontré que le marché constitué des seuls acteurs individuels ne maximise pas dans le cas général le bien-être général. Mais sous ces considérations, il faudrait prouver que sous certaines règles l'intervention de l'état améliore la situation, or ceci reste à prouver. Le même constat peut-être mené pour l'approche non utilitariste, l'intervention de l'état ne peut être considérée comme :
  • Non contournable, puisqu'il existe toujours une faille dans un système, a fortiori un système hyper-administratif ;
  • Efficace hors d'un périmètre constant, puisque pour toute intervention massive de l'état, le comportement des acteurs est fortement affecté (voir Toute chose étant égale par ailleurs) et il est rare que les décisions soient appuyée d'étude d'impact.
Même en supposant que ces deux hypothèse soit vrais, il faut se rappeler que Dieu n'existe pas et qu'en tout cas on ne l'a jamais vu entrer dans un ministère et encore moins en prendre la tête... Ainsi, désolé de vous le dire et contre tout faux semblants, les fonctionnaires et les élus sont des êtres humains. Si je suppose que l'être humain dans son ensemble est faillible pour ce qui est d'une allocation de ressources purement économique ou pour assurer la survie de son prochain, pourquoi devrais-je le réguler à coup d'autres humains ? Car absolument rien , en particulier en France, ne tend à maintenir un contrôle sur les exécutants ce qui m'amène à cette interrogation "Who watches the watchmen ?".

Cette interrogation présente en toile de fond sur toute l'œuvre d'Alan Moore et de David Gibbons, Watchmen, me fournit une image plus que pertinente : qui surveille ces super-héros qui joue le rôle de justiciers et ne sont finalement rien de plus que les hommes qu'ils essayent de contenir.

Pour votre culture, une petite page bien rouge (tant sur la forme que le fond) du CNRS autour de problèmes donnant à réfléchir sur l'efficience de l'individualisme
L'illustration vient d'ici


mardi 2 mars 2010

Mesurer les pertes causées par le piratage

Comment mesurer les pertes causées par le piratage ? La question parait innocente mais elle mérite déjà d'être vue comme partiale puisqu'elle suppose déjà que le piratage coûte (je parle ici du piratage d'œuvres artistiques, of course).

J'écoutais attentivement un intervenant d'une institution quelconque, qui vogue comme tant d'autres à mi-chemin entre la culture et la censure, qui évoquait un chiffre impressionnant des pertes recensées par les maisons de disques et autres producteurs de cinéma. Le point rassurant est que contrairement à ce que suggérait la bêtise primaire, les pertes ne sont pas mesurées sur la base d'une œuvre téléchargée est une œuvre qui aurait été achetée. Mais en réalité les pertes sont mesurées sur la base d'un ratio de 10 % des téléchargements qui auraient effectivement conduit à un achat...

Brièvement le calcul parait honnête, mais il est basé sur une supposition forte : le téléchargement est substitutif à l'achat... Hors de nombreuses études tendent à affirmer le contraire et le téléchargement tenderait à favoriser l'acte d'achat. Ainsi la mesure proposée n'est pas capable de distinguer les deux cas parce qu'elle est construite sur la base que le second n'existe pas. Si je suppose que les pirates consomment 10 % de plus que les consommateurs non-pirates, la mesure utilisée par notre lobby mesure une perte équivalente à ce qui est en réalité gagné.

Une approche plus intéressante aurait pu être d'échantilloner la population pirate et la population non-pirate ainsi que la propension de chacune à consommer du médias de manière légale pour pouvoir en mesurer l'impact réel de manière non subjective.


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