lundi 3 décembre 2012

ITU et le CMTI-12 : des nouveaux sigles pour s'occuper de la censure d'Internet

Il est difficile de passer quelques mois à peu près informé sans voir un nouveau sigle imprononçable venir agir de manière innommable contre Internet. A celui-ci, une réponse avisée s'avère souvent être GTFO ("Get The Fuck Out" : "casse-toi !").

Mise en bouche

Posons les choses simplement. Aujourd'hui, Internet est une source d'information, d'enseignement, d'innovation, de création de richesse, de changement sociétal et pas simplement de divertissement. Tout aussi simplement, la liberté d'expression dérange, on peut penser au subversif WikiLeaks mais plus proche de nous en France, on peut penser à l'affaire Jean Sarkozy où le buzz a finalement permis d'empêcher l'accession du fils du président à la tête d'une entité publique. Il est facile de censurer la presse en France tant tout dépend du politique et les groupes de presse majeurs sont peu nombreux, c'est plus dur avec Internet ; car Internet c'est vous, c'est moi, c'est nous pour le meilleur et pour le pire.

Bien sûr, officiellement, seuls quelques pays affichent une position ouverte de censure, les pays occidentaux remercient les terroristes et les pédophiles. L'Australie est un bon exemple sur le sujet, de nombreuses mesures mises en place contre les pédophiles se retrouvent finalement utilisées à d'autres fins. Deux tiers des sites censurés sont sans lien avec la pédophilie. Plus récemment les USA ont bafoué leurs lois pour mettre Megaupload à terre, quelques mois plus tard une étude explique que : "non, les revenus du cinéma ne s'en portent pas mieux". Chez nous français, Sarkozy a déjà déclaré qu'il voulait voir internet sous le contrôle de l'état (citation exacte appréciée), en 8 ans l'accès internet a augmenté de plus de 10 €, Hollande ne fait pas mieux, ses propos sur la fin d'HADOPI sont restés de veines paroles.

ITU CMTI-12 ! WTF ? GTFO ?

Passons donc à notre sigle du jour, ITU. L'ITU (International Telecommunication Union) est une organisation dépendant de l'ONU qui historiquement s'occupait des télégraphes, avec le temps, elle est passée au domaine des télécommunications. Ceci lui a évité à la fois l'obsolescence et le changement de sigle. Cette organisation se préoccupait jusqu'à aujourd'hui de thématiques assez ennuyeuses : des normes, mais aussi, plus sexy, de favoriser l'accès à Internet dans le monde.

2012, cette organisation se réunit à Dubaï pour une conférence CMTI-12 (12 étant le millésime). Quand on m'a dit qu'il y avait un problème je suis aller m'informer sur le site de l'ITU où, globalement, tout est mignon tout plein, je ne sais pas qui écrit les textes, mais c'est clair qu'à première lecture ils ont l'air SYM-PA.

Donc me voilà parti à creuser un peu, l'information m'étant parvenue par le biais de Contrepoints je finis par suivre un des liens qui m'a été envoyé pour finalement regarder la vidéo présente vers le bas du site de l'Internet Coup (sous-titrage en français disponible). L'ITU va tenter de faire valider à la CMTI-12 une extension de son domaine de compétences pour imposer des obligations entre les Etats membres sur le fonctionnement d'Internet et sa réglementation.

Internet n'a pas besoin d'une autorité centrale, il a été conçu pour celà.

Internet n'est à la base qu'un protocole qui a abouti à la mise en place de réseau de réseaux sans avoir besoin d'un chef d'orchestre au milieu. C'est un réseau décentralisé (autre article intéressant si le terme ne vous parle pas), il n'a donc pas besoin d'autorité centrale. S'il n'y a pas d'autorité centrale, il devient donc très difficile d'imposer des choses sur Internet : de la censure, des taxes ou encore de l'espionnage de vos communications.

L'ONU à la suite de la SDN a été créé pour être un lieu de discussion entre nations. Aujourd'hui pour réguler la finance, pour réguler Internet, des gens en font un super Etat mondial. Nous, individus, ne saurons que souffrir d'une gouvernance mondiale à laquelle aucun territoire ne nous permettra d'échapper. La gouvernance mondiale est une chose mauvaise.

Mettre une autorité centrale qui peut réglementer Internet c'est ouvrir des portes sur :
  • La fin de l'anonymat (déjà proposée en France par Nadine Morano et, avant elle, Jean-Louis Masson)
  • La non neutralité des réseaux (déjà mise en place par certains FAI en France et fortement appuyée par France Telecom Orange, elle pourrait devenir la norme)
  • La taxation des e-mails (déjà proposée à l'échelle européenne par Alain Lamassoure)
  • La censure (déjà pratiquée par la plupart des pays, y compris les pays occidentaux, le contrôle de la pensée n'est pas l'apanage des dictatures d'Amérique du Sud, d'Asie ou des théocraties musulmanes)
  • L'espionnage de vos communications (la présence de proxy à l'étranger permet déjà à beaucoup de jouer sur la non-coopération entre Etats pour naviguer de manière un peu plus tranquille).

Un peu de contenu concret

Je n'aime pas demander aux gens de me croire sur parole, c'est pourquoi au début j'avais du mal à m'imaginer en train d'écrire un article sur du vent ou sur la simple confiance dans les nombreuses associations de défense du net.

Vous pouvez trouver le projet de réglement de l'ITU qui sera discuté à la CMTI-12 sur cette page (ainsi que quelques unes des réponses qui y ont été formulées).

88 pages, sans lien qui fonctionnent à l'intérieur, c'est long, c'est chiant.

Page 22, évolution 29, en particulier CWG/4/116 : on ne parle plus d'administrations, mais d'exploitants, ceci pour introduire comme principe de base la "facturation au départ". Par exemple, on demandera à YouTube de payer les différents fournisseurs d'accès pour que vous ayez accès à une vidéo qui ne rame pas. C'est la fin de la neutralité du net, et, bien que Google, très noblement, s'oppose à celà, c'est la meilleure garantie pour voir la fin de l'émergence de nouveaux acteurs sur Internet, et, potentiellement, la fin de la gratuité. On note également l'introduction d'une dimension politique dans ce qui est attendu des Etats membres. Bien qu'étant libéral, je vous fais remarquer que l'idée que c'est aux administrations de fournir des infrastructures est totalement effacée. Ceci me semble aussi prématuré que de privatiser les routes dans des pays où il n'y a qu'une seule assurance santé centralisée.

Page 23, évolution 30 : les Etats demandent une tracabilité de l'acheminement des données sous un prétexte de sécurité et de lutte contre la fraude.

page 24, évolution 30 : la neutralité est affirmée du point de vue des usagers. En gros, on ne traitera pas Paul de manière différente à Jacques. Mais ceci ne changera rien, on traitera les usagers différemment de fait car ils iront sur des sites différents à qui on demandera de payer pour l'acheminement de leurs données.

page 24 à 28, évolution 31* : les états ont les contrôles des moyens de communications utilisés sur leur territoire. Selon moi, cet article pourrait conduire à exiger que les état collaborent entre eux pour s'assurer un "droit de censure" sur leur territoire.

page 32, évolution 35, CWG/4/73 : la porte ouverte est laissée pour interdire l'accès à des personnes au réseau sous prétexte de "risque pour le matériel ou les personnes". Dans le cas de WikiLeaks, on pourrait arguer que leur révélations présentent des risques et donc simplement les débrancher du réseaux.

Vous seriez étonnés du nombre de pages (32 à 39 environ) de blabla écrites pour être de simples déclaration de bonnes intentions.

Page 39 à 42, évolution 41D : dispositions relatives à la cybercriminalité, la cybercriminalité ayant un sens très large, on peut craindre des usages inappropriés.

Page 43 à 56, article 6 : les dispositions de taxations internationales sont fixées par le réglement, peu d'impact sur la liberté d'expression, mais, est-ce nécessaire d'avoir une seule règle dans le monde entier ?

Page 56, article 7 (inchangé mais intéressant) : droit est reconnu "de facto" aux Etats de suspendre leurs télécommunications. Jugez celà comme bon vous semble à la lumière de ce qui se passe en Chine, Iran, Syrie et Egypte.

page 62, évolution 63 : les Etats membres n'ont plus de droit de réserve possible.

Votre mission pour aujourd'hui et pour demain

Pour aujourd'hui, ce sont les Etat qui votent. Parlez (ou écrivez) à votre ministre, à votre député, à votre président. Par principe, c'est important que nous nous opposions à ce surplus de réglementation qui nous étouffe tous les jours. Sur ce cas particulier, ce texte vient directement instaurer la non neutralité des réseaux, c'est mauvais.

Pour demain, l'IDL Internet Defense League vous informe à travers ses Cat Signal, c'est l'équivalent de cette chauve souris projetée dans le ciel pour appeler Batman, à part que cette fois le super héros c'est vous ! Ces petits sigles assassins n'en sont pas à leur première tentative ni à leur dernière.

Illustration 1 trouvée ici
Illustration 2 prise sur le site de l'IDL
Toutes reproductions et traductions sont autorisées en CC BY-SA 3.0


mercredi 28 novembre 2012

Der Untergang

On dit que l'histoire est écrite par les vainqueurs, c'est assez vrai lorsque l'on regarde les films qui parlent de la seconde guerre mondiale. Je n'ai pas souvenir d'en avoir vu beaucoup comptant ces années depuis le point de vu des allemands. Attention légers spoilers.

Der Untergang, La Chute en français, raconte les derniers jours de la vie d'Adolph Hitler. Cerné par les forces soviétiques au sein de son dernier bastion berlinois sous le regard le regard de sa secrétaire, Traudl Junge, il est devenu le pantin d'une guerre qu'il a perdu. Cette histoire est celle de la prise de conscience du Reich que la défaite et présente et que le national socialisme devra encore attendre quelques années.

Hitler n'est pas forcément présenté sous le masque d'un monstre sanguinaire qu'on aime généralement lui attribuer. Il a des idées qui ne sont peut-être (voir certainement) pas celles du spectateur mais il a aussi des émotions. On le voit sous l'angle du leader qui ne veut pas accepter la défaite, il navigue entre résignation et délire. A dire vrai le seul personnage vraiment odieux et détestable en tout point est celui de Goebbels, le ministre de la propagande.

Face à la défaite on observe aussi le comportement des généraux du Reich divisés en deux attitudes, de ceux qui veulent éviter les morts inutiles et de ceux, jusqu’au-boutistes qui ne veulent pas renoncer à leur honneur ni s'offrir un deuxième traité de Versailles et préfèrent le suicide de la nation à sa reddition. L'archétype de cette orgueil mal placé est peut-être le couple Goebbels qui préfère empoisonner ses enfants qui "sont trop bons pour un monde sans national socialisme". In fine, j'y ai vu une intéressante opposition entre un pragmatisme pensant au futur et un patriotisme forcené qui voit dans la mort une ultime gloire.

L'horreur de la guerre est dépeinte dans tout ce qu'on lui a donné pour s'exprimer en cette année 1944 à Berlin : des enfants soldats, aux épurations de dernière minute en passant par les mutilés de guerre. Je pense qu'elle est à mettre en parallèle avec l'humiliation (du moins selon les manuels d'histoire) qu'a ressentie le peuple allemand à la suite de sa défaite lors de la première guerre mondiale. La volonté de ne pas revivre cette humiliation est souvent présentée comme la première des raison de ne pas accepter la rédition et donc les horreurs de cette politique de la terre brulée.

A voir autant pour la qualité de la réalisation que pour sa valeur historique.


mercredi 7 novembre 2012

Skyfall

Soyons prévenu immédiatement vous avant la lecture, moi avant l'écriture, cet article risque de spoiler un poil. Skyfall est à mon sens un des pires 007 qui ait été réalisé, même devant Aux Services Secret De Sa Majesté qui n'était pas vraiment un des chef d'oeuvres du septième art. Je vais donc me passer les nerfs en mentionnant les quelques points qui sont vraiment pires que d'habitude, j'épargnerais les incohérences que l'on trouve traditionnellement dans un Bond, qu'il s'agisse de ses attentes longuettes d'un sociopathe pour mettre fin à la vie de James ou encore des sessions piratages de moins de 10 secondes à travers 1000 ordinateurs proxy dans le monde pour contrer à un algorithme de cryptage asymétrique ou encore le crackage d'un cryptage oméga ayant pour mot de passe le nom d'une station de métro.

La seule chose qui tienne la route ce sont les effets spéciaux, même la réalisation est douteuse par moment. Mais nous allons commencer par mettre le scénario au feu dans la mesure où c'est là que prenne naissance la moitié des défauts du film.

La propagande

Premier point, sans lequel je n'aurais peut-être pas écrit cet article. Ce film est un film de propagande, le scénario est le meilleur geste de l'Angleterre pour montrer son application dans l'organisation la mise à mort Wikileaks. Si vous avez un doute quand à la véracité de mon affirmation regardez ce petit comparitif entre le méchant Silva (interprété par Javier Bardem) et Julian Assange : philtrum prononcé, cheveux blonds platines, front large, lèvres relativement charnues.

Par ailleurs, le "business" du méchant est un élément complètement connexe à l'intrigue pourrie détaillée dans le point suivant, il se trouve qu'on a choisit que celui-ci soit un terroriste freelance. Sa dernière lubie ? Balancer une liste des agents des pays de l'OTAN actuellement sous couverture, c'est pas pour un client, c'est juste pour le fun et la balancer sur Internet en emmerdant M. Ce point n'a aucun intérêt dans le scénario, il permet simplement d'imbriquer ce chainage visuel : mec au cheveux décoloré qui fait de l'informatique et diffuse des infos au grand public = terroriste meurtrier.

Le point culminant de ce discours est peut-être une diatribe de M sur fond visuel d'un méchant qui tue tout le monde, M développe un argumentaire implacable expliquant que si les gens ont peur, il faut laisser les services secrets être secrets.

Ce film est un bon bourrage de crâne avec du placement de produit Sony, la marque cherche-t-elle a compenser son incompétence dans la sécurisation de ses plateformes ?

Pour répondre à la mise en ambiance, il n'y a à ma connaissance aucune vie humaine qui a été coutée par les révélation de Wikileaks dans la mesure où celles-ci ont toujours lieux après une phase de discussion avec les gouvernements.

Les frustrations d'un vieux scénariste

Toutes les motivations de second ordre des personnages semblent justifiées par leur âge, ils semblent tous avoir des choses à prouver. "La jeunesse n'est pas gage d'innovation" et les diatribes des uns et des autres tendant à montrer un Bond triomphant comme le garant des vieilles valeurs traditionalistes :
  • Un petit jeune remplacant Q fait une remarque plutôt profonde sur l'analyse d'un tableau, Bond répond un truc plat, amusant sur le coup, et qui au fond rentre bien dans le personnage du gros con qui méprise toute culture sous prétexte qu'elle n'est pas la sienne
  • Fusil de chasse contre fusil d'assaut
  • Vieille Aston Martin
  • Vieille rancoeur et préjugés contre la jeunesse qui a l'audace de faire des choses, un peu de courage chez les scénaristes (qui sont trois quand même) et on aurait pu voir un peu James finissant par se taper M par simple militantisme et patriotisme.
L'enjeu

Dans Casino Royale : le "méchant" blanchit de l'argent d'activités illégales, dans "Quantum of Solace" : le méchant veut contrôler l'eau dans le monde. Dans "Skyfall" : le méchant veut tuer M pour un grief personnel, du genre "tu m'as trahis".

Si dans Moonraker l'extermination de la vie humaine sur terre était peut-être un poil too much côté enjeu, je pense que l'assassinat d'un fonctionnaire pour une erreur dans le traitement d'un dossier est un poil légère.

Le déroulement du scénario

Le méchant veut tuer M, mais pas de bol pour lui, le scénariste a décidé que non. Alors bien qu'ayant accès aux locaux du MI6 et à l'emploi du temps de M, il fait volontairement exploser son bureau sous ses yeux, juste pour lui foutre les boules, parce qu'il est vraiment méchant le méchant, c'est un petit sadique.

Comment retrouver le méchant à partir d'un simple tueur à gage ? Il suffit de retrouver le dit tueur (appeler la CIA en cas de problème) et comme il ne change pas d'employeur, il n'y a qu'à remonter la piste. Le méchant devait donc se faire capturer.

Bien qu'étant un sociopathe fou de rage en plein fusillade, notre ami aux attentions meurtrière arrive devant M, l'ajuste les yeux injectés de sang et tire une seule balle, coup de bol il touche un figurant héroïque. C'est le seul moment où il ne tire qu'une balle, mais là c'était important.

Le méchant sait où Bond se cache, il arrive donc trois semaines après et envoie d'abord une équipe surarmée en reconnaissance avant d'arriver pour pouvoir voir le cadavre de ses hommes.

Le manichéisme

Ce film est reposant de simplicité, les méchants contre les gentils, pas une petite once de trahison, l'informatique et les méchants pirates font tout ce qu'aurait fait les traitres d'un James Bond 10 ans plus tôt. Les gentils sont là pour sauver leur patrie, le film se termine par un plan de James Bond avec un drapeau anglais. Il est là pour sa patrie, rien ne l'arrêtera.

Le saut à moto

Dès les premières minutes du film Bond est pris dans une poursuite et son ennemi saute d'un pont pour atteindre un train, dépité James fonce dans une rambarde relativement massive : problème la rambarde gagne et James s'offre d'un vol plané avec sa moto. Humour ou mauvais goût ?

Les chutes dans l'eau

Lorsqu'un corps humain tombe dans l'eau, il coule à pic. Archimède peut aller se rhabiller, mais dans les combats sous marin de Skyfall les corps coulent.

La dernière mission de Patrice

En écrivant cet article je repensais au dernier assassinat du tueur à gage sous le regard condescendant de Bond. L'homme payé 4 millions d'euros tue deux gardes de sécurité d'un gratte ciel, monte, découpe la vitre, sort un fusil qui a l'air de couter très cher, ajuste. La cible arrive, elle s’assoit dans un salon, on lui présente un tableau qui n'est pas sans rappeler Le Cri de Munch (qui doit coûter environ 20 fois les services du tueur), le tueur aligne sa cible avec, dans le prolongement de celle-ci, le tableau, il abat la cible d'une balle. A ce moment, les autres personnes dans la pièce ne cillent pas et se contentent d'emballer le cadavre. On les comprend complices

Qui peut penser à un coup monté aussi improbable ? On engagerait un tueur à gage à plusieurs millions simplement pour donner le change tout en risquant une toile de maitre ?

Tireur de train d'élite

Le méchant a tout prévu c'est donc au bout d'une poursuite de 10 minutes dans les égouts et le métro qu'il est rattrapé par Bond et fait exploser un mur qui fait jaillir un train pile sur notre ami James. Je vous le dis, je vous le répète, ne fréquentez pas de personne calculatrice, c'est trop dangereux pour vous !
Grenades nocturnes

Dans une des dernières scènes un hélicoptère se pose sur fond d'un soleil d'après midi, trois grenades plus tard, il fait nuit noire. C'est que c'est traitre un ciel d'Ecosse.

Petite ballade nocturne

M s'enfuit à travers la lande écossaise en pleine nuit, alors que, 300 mètres derrière elle les méchants s'affairent à détruire une maison. Question : que fait-elle ? Réponse : elle utilise une lampe torche. L'équivalent de la balise GPS du début du XXème siècle. Conséquence : on la voit cette vieille buse !


Attendez qu'un de vos amis soit assez fou pour acheter le DVD ou procédez par d'autres moyens mais je vous déconseille d'aller voir ça au cinéma même si ça occupe quelques heures.



jeudi 25 octobre 2012

Est-ce qu'il y a une place pour le futur en France ?

Toi qui t'apprêtes à lire ces quelques lignes sâche qu'il se fait tard ici et que nul homme ne peut prétendre à la nullité de l'emprise de la nuit sur ses pensées et sa plume.


Quand je regarde l'Etat français se débattre dans la crise, se tordre de spasmes et agripper le futur pour reculer un peu plus l'échéance de la mort. Ce passé s'accroche tellement que j'ai peur qu'il finisse par l'étouffer ce futur. Est-ce que quelqu'un peut me dire que la France est le bon point de départ pour y développer les modèles de sociétés de demain ? Les business de demain ? Quoi que ce soit qui ne soit pas d'hier ? Est-ce que la France a quelque chose à offrir à la jeunesse d'autre qu'une place hypothétique dans un ministère ou un grand groupe assortie d'une évolution à l'ancienneté ?

Plus j'en observe plus j'ai le sentiment que la France n'a rien à offrir à des jeunes avec de l'ambition professionnelle... Beaucoup de mots, peu de faits. Évoquons quelques symptômes :

Quelles sont les jeunes sociétés qui sont devenus grosses en France par leur talent ?

Regardons déjà dans le top 10 du CAC 40 les sociétés ayant une dépendance à l'état (et désolé de réchauffer un vieil article) :
  • Total, qui a bien été aidé par maman état pour que les ouvriers puissent continuer d'aller faire le plein
  • Sanofi, dont les produits sont remboursés par l'état et dont Roselyne (l'intellectuelle du gouvernement précédent) avait acheté un lot de vaccins pour une histoire de rhume cheloue (patriote la madame)
  • GDF Suez, ancienne entreprise publique
  • Danone, pour lequel on considère en France que les jeux d'argent sont un secteur stratégique pour l'économie. Vous ne voyez pas le rapport ? Ça autorise l'état à s'opposer aux offres publiques d'achat (OPA des méchants étrangers en haut de forme et avec un manteau de Dracula) au prétexte que Danone est un grand acteur des jeux d'argent (puisqu'il possède le casino d'Evian)
  • BNP Paribas, dont plus de 40 % du capital est public
  • EDF, idem GDF
  • France Telecom, idem EDF
Si je retire les choses manifestement étatiques, il reste :
  • Déjà mentionné reparlons-en Danone fondée en 1919
  • LVMH dont pas une des marques de l'acronyme ne s'est créée après le XXème siècle
  • L'Oréal fondée 1909
  • AXA fondée au XIXème
Pfiooouuuuu toust le top 10 peut revendiquer d'avoir vu passer la seconde guerre mondiale, chose qui m'est impossible si l'on exclut le fait que j'ai dû me la taper 4 fois dans ma scolarité.

Je me focalise peut-être un poil sur le top 10, je vous invite à faire tout le reste du CAC, je pense que la société non issue d'un grand groupe (par joint venture ou spin-off) la plus jeune est CAP Gemini (1967).

Si je résume je vois soit des groupes qui ne sont au final que des ministères de l'industrie sorties du girons de l'état (pour 60% quand même) ou alors des sociétés en mode grand père, probablement des PMEs que l'on a pas réussi à tuer à coup de réglement, de charge et de "sale riche".

Ayant entendu la remarque deux fois en peu de temps, j'entends dire que l'on peut taxer les entrepreneurs, il y en aura toujours qui viendront prendre leur place. Où sont-ils ?

Mais, c'est grave ? La jeunesse veut forcément créer une boite niveau CAC40 ? le futur c'est forcément de ne plus avoir celles-ci dans la liste ?

En soit non ce n'est pas grave tant que l'on a pas planté le reste du décor. La jeunesse n'en a rien à carrer de l'entrepreneuriat (si, si, je le pense). Et oui, le futur c'est de voir du changement dans cette liste.

Le reste du décor c'est que oui, en France, pour beaucoup de diplômés et de non diplômés, avoir une carrière intéressante signifie passer dans des grands groupes. Ceci se fait naturellement en l'absence d'autres structures de tailles dites moyennes, le champs de réflexion est très court et étroit. Hors aujourd'hui, ces grands groupes sont des machines designées pour l'inertie la plus complète, ils sont peu à accepter de donner un peu d'autonomie ou de responsabilités à des jeunes (un peu de lecture pour aller plus loin). La carrière normale est de se défoncer pour être "corporate" jusqu'à enfin être vieux ou en être dégouté avant.

Je pense qu'un jeune ne veut pas forcément créer une boite, même une petite PME, peut-être même que faire carrière, ça ne l'intéresse pas. Dans ce cas, la France est peut-être pas mal pour lui, pas trop de risque de se faire virer, pas trop de risque de voir quoi que ce soit changer à l'horizon, un petit ascenseur bien joli. Il n'y a qu'à s'asseoir et attendre. En revanche, si professionnellement, il souhaite quelque chose, j'espère pour lui qu'il parle anglais, parce que ce pays n'a rien à lui offrir. Mais sinon non vraiment, en l'absence d'ambition professionnelle c'est pas trop mal. Les seules choses qui pourraient venir chier sur son horizon professionnel sont l'ennui et la récession. Pour l'ennui il y a le Prozac et le pinard, c'est légal et ça fait tourner l'économie, pour la récession en revanche je n'ai rien à conseiller.

Quand au CAC 40 et au futur, oui, je pense que oui, cette liste devrait bougé. Conditionnel, conditionnel parce qu'on fait tout pour qu'elle ne bouge pas, on empêche nos vieilles industries de mourir, ne nous mentons pas, tous les prétextes sont bons. Le plus tendance en ce moment c'est celui des emplois, Arnaud Montebourg est un préservatif de plus d'1m80 (l'égo de Sarkozy pourrait y rentrer) et il préserve quoi, il préserve des z'emplois. Remarquez la sémantique "préserver", tous le monde à arrêter de parler de création d'emplois, on a fait une croit sur le sujet, on attend que Superman vienne redresser les usines. Quand l'idée n'est pas de sauver des emplois on parle simplement de "risque systémique", ce risque suprême de venir toucher la pierre angulaire de notre château de carte mode Louis XIV.  Malheureusement je pense que l'idée de destruction créatrice est vraie et sans destruction point de création.

Sans mal point de bien

Le passé est passé, mais j'ai l'impression de vivre avec une carte postale des Trente Glorieuses collée sur mon frigo. Comme si l'euphorie économique, externalité positive d'une des guerre les plus destructrices qu'ait connu l'humanité, pouvait revenir à coût de "bonus écologique", "Crédit Impôt Recherche" ou "Plan de Sauvegarde de l'Emploi"... Les politiciens jouent avec l'économie du pays comme des gosses avec jeu vidéo. Ils ont dans l'idée qu'il faut sauver les vieilles industries, sauver les vieux emplois, seulement c'est avec vôtre argent que l'on renfloue. On renfloue les banques, on renfloue PSA, on fait le VRP et on négocie des projets pour Airbus, des projets pour Alstom, des projets pour EDF. Ce n'est même pas une entreprise qui est malade, c'est le système, ce système qui veut que sa priorité numéro 1 soit de se sauver lui-même. La mort par l'invariance.


La mort d'une entreprise, d'un pan de l'économie, c'est comme la mort d'un être humain. Elle nous fait peur, on veut la repousser le plus loin possible, mais au final ce n'est pas la vie que l'on prolonge mais l'agonie.

Mais non, le problème c'est la crise !

Je pense que non, le problème ce n'est pas la crise, la crise c'est le symptôme, la crise c'est le coup de pelle en plus, celui pour finir le travail.

L'ambiance internationale met beaucoup de pays du monde dans le marasme qu'ils se sont construits eux-mêmes. Les prélèvements obligatoires ont augmentés en pourcentage selon Bercy de 50 % (de 30% à 46% du PIB) depuis les années 70 (confiez le calculs à d'autres je pense que l'on peut atteindre facilement les 80%). Que l'on ne me raconte pas que cela paye des services parce que je ne suis pas persuadé que le niveau du service publique ait explosé depuis 1970.

En pleine euphorie économique ce qui était jouable ne l'est plus aujourd'hui.

On dit quoi à un jeune sans futur alors ?

Il y a plein de choses à dire à un jeune sans futur.

Si vous vous sentez moralisateur, suggérez lui qu'il aurait du faire plus d'études, n'importe quoi à n'importe quel prix (avec un crédit si possible), ça lui aurait certainement été plus utile. L'utilité principale aurait été que ça lui aurait sucré quelques années au chômage, ça change pas grand chose in fine mais sur du court terme ça dépanne comme disait Lionel.

Si vous vous sentez un poil cynique vous pouvez lui expliquer que le SMIC est vraiment la plus belle des protections qu'on puisse lui offrir. Vous oublierez de lui expliquer que c'est aussi la meilleure garantie de s'assurer que le travailleur non qualifié soit surtout sans emploi.

Si vous vous sentez vieux et parisien, dites lui que de toute manière, même si vous ne savez pas trop comment il va payer son loyer vous êtes content de toucher votre retraite par répartition, que quelqu'un cotisera à son tour pour lui dans 40 45 60 70 ans. S'il demande la date exacte, dites lui que l'on attend d'avoir un système à l'équilibre, on lui dit après.

Si vous avez un poste bien au chaud n'importe où, dites lui que faut pas qu'il s'en fasse, on a des droits dans ce pays. Le droit du mec qui a un travail, c'est de le garder, quelle qu'en soit la raison : âge, fonctionnaire, nombre d'enfants, infirmité, le droit du mec qui n'en a pas c'est de savoir pourquoi : trop jeune les places sont prises pas ceux qui sont passé avant, trop difficile à virer, pas assez de tares pour rentrer dans un quota protégé.

Si vous vous sentez comptable et qu'il se demande pourquoi il a du mal à s'en sortir, vous n'avez plus qu'à pointer sur ses factures, la cotisation pour sauver les retraites des employés du gaz, la cotisation pour renflouer la sécu, la cotisation pour renflouer Renault (ne la cherchez pas celle-là, elle est noyez dans la masse).

A 20 ans, il ne mange peut-être pas à sa faim, il ne se loge peut-être pas correctement, il se crible peut-être de crédits bidons, on le taxe dès qu'il veut boire ou fumer et il sait que dans le meilleur des cas demain sera comme hier. Mais, mais, grâce à l'état providence il pourra soigner correctement son cancer du colon à 50 ans !

La seconde photo est de Toscani pour une campagne Benetton
La troisième photo est un fond d'écran qu'on trouve un peu partout sur Internet 

Edit du 25/10/2012 : oui, j'aurais pu appeler cet article "Est-ce qu'il y a une place pour le futur dans ce monde ?" ou "Est-ce qu'il y a une place pour le futur en France ? Et ailleurs ?" mais je ne l'ai pas fait, va savoir pourquoi ...


lundi 15 octobre 2012

Qu'est-ce que la science au début du XXIème siècle ?

La science c'est selon moi la connaissance du « vrai car vérifiable ». Selon Wikipedia et le Robert « Ce que l'on sait pour l'avoir appris, ce que l'on tient pour vrai au sens large. L'ensemble de connaissances, d'études d'une valeur universelle, caractérisées par un objet (domaine) et une méthode déterminés, et fondées sur des relations objectives vérifiables [sens restreint] ». La second définition me plait moins puisqu'elle se centre sur la notion de savoir, or on ne sait pas que des choses vrais.

Cette approche du savoir laisse la porte ouverte à un terme qui y est lié, celui de "savant", ceux-qui-savent. Quand j'entends Jean-Pierre Pernaud, la douce voix de la fosse sceptique de TF1, prononcer le mot "savant" j'ai l'impression de m'être offert un aller simple pour le début de la guerre froide. Il ne lui manque plus que de passer en noir et blanc et de prendre une voix nasillarde pour nous rappeler le temps bénit par Mélenchon de la TSF, cette bonne vieille télé d'état qui distillait la Vérité avec un grand V.

On décrit généralement une chose par ce qui la rend différente, par exemple si je dis "on sent l'orage arrivé, le ciel est noir", tout le monde comprend qu'il est gris, plus foncé qu'avec de simples nuages et qu'il ne fait pas nuit (donc pas vraiment noir). Le terme de "savant" laisse ce goût bizarre sur la langue affirmant qu'eux savent, et que les autres, non.

L'activité des scientifiques n'est pas de savoir, ça c'est une de leur qualité, leur occupation est de chercher à découvrir de nouveaux savoirs, de nouveaux modèles, de nouvelles connaissances. Le savoir est censé être accessible à tous par l'éducation (au sens large, celle que l'on pratique également tout seul le soir en naviguant sur Wikipedia quand Facebook est couché). Cette idée que le savoir est l'apanage de quelques uns qui le distille vers la populace range la science au niveau du dogme et un scientifique au niveau d'un curé, martelant la vérité plutôt que l'expliquant.

Des branches de la science s'intéressent également à fournir des modèles pour notre réalité. Un modèle est une représentation, généralement simplifiée du fonctionnement de la réalité. On pourrait par exemple considérer que la physique et l'économie sont deux sciences qui fonctionnent sur des modèles mais tentant de décrire des réalités différentes, d'un côté les intéractions des objets entre eux, et d'un autre le fonctionnement d'un ensemble d'êtres humains à travers l'échange de biens et de services.

Un modèle est simplement une idée, un système schématique ou une formule mathématique. Il peut être utile (ou valide) à une certaine échelle si l'on s'apercoit qu'il permet d'expliquer la réalité, par exemple les trois lois de Newton expliquent la chute d'une pierre. Cependant la plus part des modèles sont faux (ce qui ne les empêchent pas d'être utiles), par exemple l'idée que lorsque le prix augmente la demande diminue est un modèle économique qui trouve ses limites lorsque l'on s'intéresse au point particulier du luxe. Dans le monde du luxe (du vrai luxe), le prix d'un produit est un de ses attributs de vente. Si je vous demande la meilleure bouteille de vin du monde et que je vous mets seul, sans connexion internet dans un magasin, vous prendrez certainement la bouteille la plus cher.

Ainsi lorsque l'on entend déclarer en sciences humaines que certaines vérités sont aussi vrai qu'1+1=2, on comprend que certains ont du mal à saisir les limites de leurs connaissances. L'économie fait parti des domaines où certains constats empiriques peuvent être transcendés hors de leur contexte pour devenir des religions. Il peut s'agir des prétendus modèles socialistes scandinaves dont on oublie que premièrement ils n'évoluent pas forcément vers le soviétisme et deuxièmement en plus d'être socialistes ils sont aussi scandinaves prennent donc place dans un contexte culturel particulier. On peut également cité cette idée sacrosainte que toute taxe décourage (oui, j'ai aussi besoin de m'autocritiquer un peu).

On peut également être tenté de lever une inquisition contre la connerie lorsque l'on lit certains titres de presse, le candidat le plus récent étant l'auteur de ces quelques mots "Oui, les OGMs sont des poisons !". Une expérience teste uniquement sur des rats, un seule variété de maïs OGM (Monsanto jesaispluscombien), et, la conclusion est que, si les rats sous maïs OGM meurent plus alors tous les OGMs sont nocifs à tous. L'étude en elle-même pose peut-être des questions intéressantes, on peut en vouloir à ceux qui la noie dans une bouillabaisse de débats débilitants sur le sujet des OGMs. J'aimerais dire à ce monsieur en mal de lecteur que j'ai connu des prostituées qui racolaient moins.

Sachant que l'on a déjà vu un vieux (senior en politiquement correct) tuer des jeunes qui faisaient trop de bruit, peut-on titrer sans honte : "La délinquance du troisième âge s'arme pour faire la guerre à ses rivaux" ? Question ouverte, gros bisous et bonne journée !


mercredi 3 octobre 2012

Taxer le capital à même hauteur que le travail ?

Voici un sujet intéressant qui émerge en ce moment avec la Loi de Finance millésime prérécession et le mouvement Défense Pigeons.

Doit-on aligner les taxes sur le capital sur celle du travail ?

A l'heure actuelle, elles sont moins importantes : 30 % d'impôt sur les sociétés, suivi de 13,5 % (peut-être plus) pour CSG / CRDS (la flat tax française) soit 40 %. On arrive a peu près 47 % du côté du salarié si je ne me trompe pas. J'inclue volontairement l'impôt sur les sociétés qui pour moi est simplement une taxe avant que l'entreprise ne puisse disposer de ses bénéfices. En l'occurence, il me semble, mais c'est à voir que le gouvernement ne s'intéresse pas à ces 30 % ça permet de raser plus.

Dans l'esprit, je vois un revenu et je me dis qu'il est important qu'il soit taxé de la même manière, il n'y a pas de raison de gagner mieux sa vie dans un cas que dans l'autre. Pourquoi l'état considérerait différemment une valeur crée par du capital ou de la sueur ?

Les arguments arguants pour une différence sont peu nombreux.

Le plus fréquent : "le capital a déjà été taxé, il est le produit d'un travail, les taxes sur les produits du capital forment donc une double taxe". Selon moi cet argument est caduque, il n'y a pas de double taxe sur le capital, puisqu'on ne taxe pas le capital mais bien les plus values qu'il génère. L'impôt sur la fortune est une double taxe sur le capital, j'approuve, supprimons le ! Mais ne mentons pas en affirmant qu'il ne s'agit pas d'un revenu nouveau lorsque l'on regarde que nos investissements ont fait des petits.

Le plus farfelu : "les entrepreneurs n'ont ni couverture santé, ni retraite, ni chômage laissons leur plus d'argent". Désolé, mais seul le prémisse est bon. Ni couverture santé, ni retraite, ni chômage. Il y a effectivement une équité, mais celà suppose un agglomérat gênant si l'on justifie par celà des taxes plus faibles sur le capital : "les entrepreneurs seraient les seuls à jouir du capital". Je pense que dans le monde la plus grande partie du capital en valeur n'est pas détenue par des entrepreneurs mais de simples actionnaires. Ainsi on prend un argument sur un cas "mineur" pour justifier un principe de fiscalité majeur, that's bad !

Le plus cohérent, et à mon sens le seul qui soit valable : "l'investissement du capital correspond à une prise de risque sur le celui-ci". Et là, c'est vrai qu'il y a une différence fondamentale avec le travail, le travailleur ne risque pas son outil de production dans son travail. On peut ainsi considérer que l'un et l'autre ne sont pas structurellement identique et que l'on doit rétribuer la prise de risque.

Je contreargumenterais simplement ce dernier argument en faisant remarqué que ce n'est pas à l'état de venir subventionner une prise de risque en citant ce principe philosophique millénaire : "chacun sa merde".

Dans la théorie, j'approuve cette idée de rejoindre taxe du capital et du travail (pourquoi ne pas avoir une seule taxe d'ailleurs, qui s'appellerait de manière originale impôt sur le revenu). Dans la pratique je suis un pigeon parce qu'il est vrai qu'on dirait que la chasse à la création de valeur est ouverte et que tous les prétextes sont bons pour qu'on puisse continuer à servir deux fois des frites le mardi midi à la cantine de l'Assemblée. Remplir les caisses de l'état intelligement c'est commencer par se demander comment arrêter de les vider dans un pays qui a déjà des taxes à toutes les sauces.


Le verbe contreargumenter a été déposé dans tous les temps de l'indicatif, du conditionnel, de l'impératif et du subjonctif (sauf imparfait) aux Iles Caîmans, au Liechtenstein, en Suisse, à Luxembourg et à Panama.


mercredi 19 septembre 2012

Combien coûte la création d'un emploi ? Le cas du plan de relance de 2009, le futur de l'opération PSA Peugeot Citroën ?

Pour trouvez quelques données autour des dépenses et création d'emploi du plan de relance de 2009 ou d'autres données publiques vous pouvez aller jeter un oeil sur data.gouv.fr. La plus part de ces données ne sont utilisables que pour des traitements manuels malheureusement, mais c'est déjà un premier pas en avant vers la transparence de l'utilisation de votre argent.

Avant de penser à "sauver" PSA Peugeot Citroën, regardons un peu le bilan du plan de relance de 2009, en terme de création d'emploi.

La document fait le distinguo entre emploi sans et avec effet de levier, je suppose que cet effet de levier doit tenir compte d'un impact vis à vis de sous traitants qui générerait des créations d'emploi indirectes.

Durant ce plan de relance, la création d'un emploi (effet de levier compris) a couté 145 000 € (je n'ai utilisé que les investissement pour lesquels les chiffres de création d'emploi sont indiqués), c'est-à-dire que pour créé un emploi, il a fallu en moyenne investir 145 000 €. Ceci représente environ 6 ans de salaire chargé pour quelqu'un qui touche un peu plus que le SMIC (disons environ 1 200 € net par mois), si l'on compte uniquement l'argent disponible en fin de mois, on arrive à 10 ans (1 200 x 12 = 14 400 € par ans).

Soyons honnête l'état réencaissant une partie importante des charges, considérons 6, 6 ans de salaire, est-ce que ces emplois dureront ne serait-ce que 6 ans que l'on puisse estimer que l'investissement aura été plus productif que de simplement avoir eu quelques chômeurs ? Même si ça avait été le cas, un chômeur, ça peut trouver un nouvel emplois (en moins de 6 ans), mais dans des activités productrices de richesse cette fois, ça peut même finir par devenir entrepreneur parfois.

  1. Une activité économique n'est pas rentable
  2. Ne souhaitant pas avoir la charge de chômeurs, on finance cette activité en la subventionnant (comme on prévoit de le faire avec PSA) ou bien en lui créant du "travail artificiel" comme on l'a fait à travers le plan de relance de 2009
  3. On se doit d'exclure toute idée qu'il s'agit d'un investissement. S'il est légitime de dire que faire des routes en Afrique est un investissement de long terme, c'est plus douteux en Europe où il s'agit de refaire des routes, quand il ne s'agit pas tout simplement de faire des ronds-points avec des parterres de fleurs versaillais. Notons qu'il y autant de rond-points en France qu'en Australie, Angleterre et Allemagne (réunies bien sûr).
  4. En définitive on fait un chèque pensant "amorcer l'économie", mais l'amorçage coûté bien plus cher que ce que couterait les dommages desquels il est censé nous protéger.
 
Au-delà de mon libéralisme forcené, je pense qu'on peut légitimement se poser quelques questions : est-ce que bien souvent l'état n'intervient-il pas uniquement pour légitimer une position de "sauveur" ? N'y aurait-il pas une position purement idéologique à affirmer qu'il faut mieux un travailleur subventionné qu'un chômeur ? Le travail est-il une fin en lui-même ou vise-t-il la production de richesse ?


mardi 11 septembre 2012

Logement, transport, temps de travail : un seul problème ?

Salut lecteur, ça faisait un bail ! Ouvres tes petits yeux et lis ces quelques lignes écrites pour donner un peu de grain à moudre à tes neurones ou simplement pour te divertir.

On regarde souvent les problèmes un par un, on évite relativement souvent de considérer une situation dans sa globalité, ça peut faciliter l'action, mais parfois ça empêche de comprendre un système dans son tout, "the big picture".

Énonçons donc factuellement et rapidement les sujets évoqués en titre et leur situation en France :
  • Le logement est cher, trop cher ? Oui, je dirais que oui. Disons au moins que sur Paris et en proche banlieue, on trouve des studios à l'achat entre 180 k€ (180 000 quoi) et 268 k€, côté location les prix sont entre 580 € et 800 € par mois (je suis sûr qu'on peut trouver une fourchette plus large, surtout à son extrémité supérieure). Regardons, une autre ville, Bordeaux, entre 80 k€ et 110 k€ pour un achat et côté location entre 380 et 500 €. Vous pouvez aller sur SeLoger.com pour vous informer un peu sur les prix.
  • Le transport est un problème pour la plus part des grosses agglomérations, j'aimerais trouver quelques chiffres, quelques données, mais ce n'est pas facile. Je pense que ceux qui prennent régulièrement leur voiture pour aller travailler ne contestent pas trop le problème d'encombrement majeur que l'on constate sur les routes. Pour ceux qui prennent les transports en communs, je pense que l'adjectif "commepouralleràAuschwitz" prend tout son sens, même hors période de grève tellement les wagons bondés interminables font partie du lieu commun.
  • Le temps de travail est un sujet large. En quelques mots, une partie pense que l'on travaille trop, appuyant l'idée que l'évolution de la civilisation devrait donner plus de place aux loisirs et appuyant surtout un l'idée que cela permettrait à plus de personnes de travailler grâce à une production individuelle moindre. L'autre partie pense qu'il s'agit d'un faux débat et d'un faux problème.
Donnes moi ta main lecteur ! Je t'emmène. On va faire un tour du côté du logement je t'amène au reste après.

Pour les besoins de la démonstration, j'ai fait venir Jean-Mokhtar le français médian (par son salaire). Jean-Mokhtar est un français un peu particulier puisqu'il touche le salaire médian, c'est-à-dire que la moitié des habitants du pays salariés touchent moins que lui et l'autre moitié plus.

Salaire médian en France : environ 1 653 €, retirons les charges pour avoir une idée de ce que touche un vaillant travailleur en fin de mois (son vrai salaire en quelque sorte) 1 287 €, retirons 1160 € par ans soit 99 € au moins, soit 5,3% du salaire brute pour payer d'impôts sur le revenu (voir le calculateur "simplifié" fournit par l'état, juste le fait de savoir que c'est une version simplifiée me fait rire en continue depuis maintenant 20 minutes). Il reste donc à notre français médian (je vous le répète, il n'y en a qu'un) 1 188 € chaque mois. Il n'a pas d'Allocation Pour le Logement à ma connaissance (APL également nommées Allocation pour Les Loueurs). Il doit également encore payer une belle armée de taxes : taxe d'habitation, redevance audiovisuelle, etc... On le met à 1 050 € d'argent disponible, ça vous va ? Avec ça on va le faire manger, dormir, s'habiller et aller au travail... S'il en reste un peu on pensera aux loisirs, mais à vue de nez, notre français médian, Jean-Mokhtar (vraiment drôle comme nom je trouve) ne va pas être amateur de call-girls à 500 € l'heure de discussion licencieuse ; pour lui ça va être télé foot le dimanche et les mots croisés du 20 minutes en semaine.

Les propriétaires (par contraintes légales il me semble), ne sont pas censés louer pour un loyer charges comprises supérieure à 33% du salaire brut du locataire, ce qui fait pour nous 551 €... Déjà pour se loger à Paris c'est mort, "Jean-Mokhtar, tu as beau gagner mieux ta vie que la moitié des salariés du pays : tu vas libérer un peu l'espace si tu veux bien !". Pour un achat, les biens en bas de ma fourchette parisienne représente environ 15 ans d'argent disponible (15 ans sans manger donc, un peu dur).

STOP : à ce point, engageons une petite réflexion. Considérant que se loger à Paris relève pratiquement du fantasme pour le français médian, Delanoë serait-il principalement élu par des riches ? Il faudra l'expliquer au PS, ils vont vous le limoger plus vite qu'un étron peut-être expulsé d'une cuvette des toilettes.

RETOUR A NOS MOUTONS : Bref, le logement c'est cher, et si ça n'est peut-être pas vrai partout en France, ça peut l'être au moins pour 10 millions de franciliens (dont beaucoup travaillent à Paris).

Construire plus de logements est possible dans beaucoup d'endroits, même en banlieue. Cependant à Paris ce n'est pas le cas. On ne peut pas agir du côté de l'offre de logement, demandons-nous alors qu'est-ce qui rend la demande si forte ?

Pourquoi être à Paris ?
  1. Parce que l'activité économique est à Paris, l'emploi quoi !
  2. Parce que travailler à Paris et vivre en banlieue signifie beaucoup de transport, vivre à Paris, c'est tout simplement maximiser "son temps loisir"
  3. Peut-être aussi parce que Paris est un centre culturel important et que c'est toujours un peu plus "sexe" que les banlieues dortoirs environnantes (banlieues dortoirs, un terme à la fois très laid et très vrai)
Les deux premiers points étant liés à l'activité économique ou au travail, posons-nous une nouvelle question. Pourquoi les entreprises se concentrent-elles à Paris ?
  1. Car c'est un point de business important, on peut y rencontrer de nombreux partenaires, des clients et des fournisseurs, on peut s'y rencontrer dans l'heure
  2. Car c'est un lieu prestigieux
  3. Car c'est un vivier de compétences, il est plus facile de demander à un salarié de faire banlieue-Paris que Paris-banlieue, ou pire banlieue-banlieue (chose qui peut même devenir impossible en tant que trajet journalier)
Si l'on considère les raisons 1, 2 et 3 des "travailleurs" et, 1 et 3 des entreprises on trouvent des problèmes liés au simple besoin d’interaction physique, de rencontre, de transport tout simplement. Reconnaissons le problème, le simple fait de se déplacer en région parisienne est un problème, pas un petit problème, un putain de gros problème, bien gros, bien gras, comme une tâche de sauce Big Mac sur ton canapé lie-de-vin. C'est bêtement un problème de saturation, car même en envisageant que les pouvoirs publics fassent leur travail, je vois mal comment on pourrait doubler le "débit" des systèmes de transports existants. Les gens font la queue pour avoir le droit d'attendre leur RER / métro suivant, les routes traversant les guettos Paris/Banlieue sont bouchées de 7h à 10h du matin quand on a de la chance).

Au-delà de celà, on pourrait évoquer également le fait que dire "je vais aller travailler en transport" signifie "je vais confier une partie de ma performance professionnelle à la CGT" (avouons-le c'est un peu con). Soyons clair, quand le syndicaliste moyen doit emmerder 4 millions de personne pour avoir une prime de 50 €, il ne cille pas, il agit.

Si je considère ce point du transport, j'aurais tendance à dire que le transport n'est pas une fin en lui-même. On ne se déplace généralement pas pour le plaisir, on a d'ailleurs un autre mot pour ça : "se balader" ou "se promener", ça peut se faire en voiture, en revanche ça ne se fait généralement pas en métro. "Je suis allé me balader sur la 13" est équivalent à "j'ai besoin d'aide dans ma vie, si vous ne faites rien, j'irais chercher des populations défavorisée à Neuilly".

Les gens cherchent généralement à faire maison-travail de manière efficace. Du point de vue de beaucoup d'entre eux, le temps de travail est calculé comme étant le temps "hors loisirs" de la journée, et on le calcul comme suit : temps pour aller au travail + temps de travail du matin + temps de déjeuner + temps pour rentrer du travail. Ce qui nous fait une journée de travail qui fait pour 8h de travail reçue par l'employeur, de temps travaillé, environ 10 à 12h investies par l'employée.

Ceci nous amène au troisième point évoqué dans le titre de l'article : le temps de travail. Du point de vue de l'entreprise, on attend une production que l'on peut mesurer en terme d'heure de travail effectuées (mesure un peu bidon à mon goût, mais mesure admise comme valable). L'entreprise n'a aucun intérêt à voir ses salariés écouter RTL dans leurs voitures pendant une heure aller et une heure retour.

Ainsi réduire le problème du logement signifie également réduire celui des transports et cela influera également sur un des objectifs de la réduction du temps de travail : dégager du temps de loisir.

Quelques idées en vrac si l'on souhaitait se pencher sur le problème avec autres choses que les idées de merde du DAL (Droit Au Logement) qui consistent dans l'esprit à geindre couché au sol en maudissant la propriété privée et en répétant sans cesse que c'est la faute des riches (idée importée de Corée du Nord probablement) :
  1. Paris est une des capitales les plus petites et les plus denses du monde, pourquoi ne pas l'agrandir et y inclure toutes les villes environnantes qui ne sont plus que des subdivisions administratives qui ne correspondent pas à un découpage urbain réel ? Peut-être que ça signifie même aller jusqu'à inclure la quasi totalité de l'Ile-de-France ? Cela pourrait peut-être forcer la gestion des routes à ne pas être faite par des élus de piétons. De manière générale, l'échelon de réflexion correspondrait à une réalité urbaine, et pourrait justifier des extensions de métro ainsi que des réflexions plus globale sur les transports. Sur un plan économique, des zones qui sont actuellement des zones qui vivent en tant que périphérie de la capitale à devenir de vrais zones économiques, basées à Paris et qui mériteraient une déserte entre elles digne d'une mégalopole. Je note qu'il est plus rapide de faire Paris-Lyon que de rejoindre deux points éloignés en banlieue. Cette idée est celle du grand Paris en un peu plus ambitieux à ce que l'on m'a dit.
  2. Cesser toute logique urbaniste visant à éloigner les entreprises de certaines zones, pour les grouper dans d'autres. Si ça avait un sens à l'époque industrielle, ça n'en a plus et, au-delà des considérations morales liées à au dirigisme urbain, penser un territoire en tant que découpage entreprise / habitation / commerce / éducation, c'est institutionnaliser le besoin du transport et les problèmes de temps / logistique qui y sont inhérents.
  3. Cesser la logique du permis de construire telle que nous la connaissons, le principal problème de beaucoup de projets immobiliers est le permis. Si on ne peut construire à Paris, on peut envisager de construire en banlieue. Une législation moins subjective ou sujette à l'arbitraire sur la construction permettrait de développer celle-ci, et permettre son développement par d'autres que les grands groupes de BTP qui sont de plus en plus seuls à pouvoir s'offrir le lobbying (la corruption légale) qui permet de convaincre les élus.
  4. Minimiser le besoins de déplacement physique pour l'accès aux services publics, ce qui aurait pour effet de diminuer le gain créé par le fait d'habiter près d'un grand centre urbain.
  5. Faire tourner les transports publics 24/24 pour en faire une vrai alternative à la voiture
  6. Supprimer les contraintes légales en terme d'horaires de travail pour profiter au maximum du point précédent, et permettre un étalement des flux sur les routes et dans les transports en communs
Les décisions publiques étant généralement en retard de 2 à 4 décennies, voici quelques points d'action décentralisés qui pourraient s'avérer utiles :
  1. L'utilisation de nouveaux moyens de transports se superposant à ceux déjà évoqués dans l'article. Ce qui est déjà le cas avec le scooter, on pourrait aussi y penser mais je pense que le covoiturage "journalier" est à exclure, il représente un gain purement financier très limité quand on le compare aux problèmes d'organisation qu'il créé.
  2. Développement de moyens de logement alternatifs : oui, la collocation, mais aussi le couch surfing ou l'échange de logement pour les vacances, qui sont encore des approches de contournement liées au coût important du logement.
  3. Le développement du travail à domicile, ce qui implique d'avoir un certains nombres d'outils techniques ou organisationnels. Ce concept est déjà une réalité pour beaucoup de cadres en période de grève voir de manière journalière. On peut en revanche difficilement l'étendre sur une gamme très importante de métier.
  4. Fuir la région parisienne à tout prix quand l'activité professionnelle le permet. Point qui sera de plus en plus valable pour tous les business en ligne ou les entreprises qui n'ont pas de besoin important d’interaction avec le monde extérieur : faible besoin de main d'oeuvre, faible besoin de partenaire, faible besoin d’interaction client ou fournisseur direct
PS : avez-vous remarqué on peut parler de logement sans parler de loyers impayés, de plafonnement des loyers, de logements inoccupés ou de méchants propriétaires / locataires. Serait-ce simplement des symptômes ?


jeudi 6 septembre 2012

Etre moderne selon Dali

«Ne t’occupe pas d’être moderne. C’est l’unique chose que malheureusement, quoi que tu fasses, tu ne pourras pas éviter d’être.»


mardi 12 juin 2012

Un des gros problèmes de la France : les étrangers

Mon psy est formel : se regarder dans un miroir trop souvent c'est pas bien, mais un peu oui ça peut vous permettre de voir des trucs. Du genre que ça ne sert à rien de vous foutre de la gueule des kilos en trop de votre voisine quand la dernière fois que vous avez vu vos doigts de pieds autrement que dans un miroir c'était juste avant la réélection de Jacques Chirac.

Alors regardons un petit peu ce joli pays de donneurs de leçon qu'est la France. La France a quelques problèmes de fond, un de ces problèmes c'est quand même les étrangers, l'émigration, la couleur de peau, le patriotisme, appelez ça comme vous le sentez.

Un des dictons de la médecine moderne c'est de soigner le symptôme avant de trop s'intéresser à la maladie. Appliquant cette logique toutes déclarations liées à l'origine, la race ou le diamètre du tibias d'un individu sont classées sous un l'étiquette délit (sauf pour les commentaires positifs, parce qu'au fond quand c'est gentil c'est mignon, c'est bien, on trouvera difficilement mieux pour favoriser le langage universel des faux-culs). Malheureusement soigner les symptômes ne fait pas disparaître la maladie.

Pour un pays qui en fait un délit, la France se trimbale quand même une belle haine de l'étranger. Les étrangers sont la super excuse pour tous les trucs qui se passent mal dans le pays : l'insécurité, le déficit, l'économie, la connerie...

Quand bien même Zemmour aurait raison sur ses statistiques autour de l'origine ethnique des délinquants, ce serait peut-être bien de se demander dans quelles mesures la justice fait son boulot lorsque l'on voit que la plus part des délinquants peuvent tranquillement atteindre les 10 délits avant d'en faire un 11ème sans être franchement dérangés dans leur lourde besogne. On pourrait aussi s'interroger, peut-être, sur la politique familiale du pays qui transforme la reproduction en une source de revenu et considère l'émigration comme son seul espoir de financer son système de retraite, en espérant que les populations fraichement arrivées réussiront à chier un emploi en arrivant sur le sol français (réaction au climat, je ne sais pas).

Notre beau modèle social est un espèce de mix parfait entre la naïveté, la stupidité et le socialisme. C'est très rigolo de caricaturer les populations africaines comme arrivant en plein coeur de la scène Saint-Denis (récemment renommée en raison de son financement prolixe de la culture) et déclarant d'un air solennel "a ouai hein, c'est ouw la CAF ?"... Malheureusement tous ces systèmes de financement de la précarité, qui peuplent notre pays, ont été votés par une armée de bon petits français pur sang, pure souche, qui ont trop d'orgueil pour regarder la réalité sous un autre oeil que celui qui les montrent comme de grands génies altruistes et infaillibles portés à la tête du pays par une méritocratie parfaite.

Quand à l'économie, l'économie met à peu près tout le monde d'accord. Le made in France c'est le nouveau écoconcept des écomarketeurs qui veulent écoflatter les écocitoyens et surtout les écopolitiques, mais comme on me l'a déjà dit "Hè connard (éconard), tu veux pas t'arrêter un peu ?" !

C'est marrant que pour vendre un produit produit en France, le seul argument de vente que l'on a c'est le lieu de fabrication. Alors, à moins que les chinois travaillent moins bien que les français, pour moi ça ne change rien, et, promis, dès que je peux vous faire un benchmark avec un PC français je me lâche. Nous avons construit un système économique hyper efficace nous permettant d'avoir des vrais fleurons de l'industrie colbertistes :
  • Total, qui a bien été aidé par maman état pour que les ouvriers puissent continuer d'aller faire le plein
  • Sanofi, dont les produits sont remboursés par l'état et dont Roselyne (l'intellectuelle du gouvernement précédent) avait acheté un lot de vaccins pour une histoire de rhume cheloue (patriote la madame)
  • GDF Suez, ancienne entreprise publique
  • Danone, pour lequel on considère en France que les jeux d'argent sont un secteur stratégique pour l'économie. Vous ne voyez pas le rapport ? Ça autorise l'état à s'opposer aux offres publiques d'achat (OPA des méchants étrangers en haut de forme et avec un manteau de Dracula) au prétexte que Danone est un grand acteur des jeux d'argent (puisqu'il possède le casino d'Evian)
  • BNP Paribas, dont plus de 40 % du capital est public
  • EDF, idem GDF
  • France Telecom, idem EDF
Ces sept sociétés sont juste parmi le top 10 en terme de capitalisation du CAC 40 et je n'en suis même pas arrivé à parler de Renault. Alors, pendant que l'on finance tout ça, que l'on s'arrange entre potes, syndicats et camarades de promo, il y a bien des gens qui payent. Comme disait Théwèse, une amie : "Si Sidney Bechet était de'iè'e tout cela ça se se'ait su".

On ne peut pas parler de ce sujet sans évoquer les trépaneurs de racistes (l'évolution du croisé du Moyen-Age) qui, bien que parfaitement conscients de la supériorité majeure de leurs idées, ne peuvent se dégager de cet instinct grégaire qui consiste à fermer la gueule des gens qui ne sont pas d'accord avec eux à coups de pierre. Ce sont les plus mignons ceux-là, mais bon, on perd vraiment en enthousiasme en voyant qu'ils ont gagné le tournoi de bienpensance qui s'est livré un jour dans une assemblée. Quand on voit qu'ils se sont structurés en organisation de parasites tirant rémunération de la censure qu'ils adulent, c'est triste, on ne rigole plus.

On peut considérer que ces étrangers sont vraiment un problème au pays des gens qui sont nés quelques parts, ils sont quelque part l'écran de fumée qui nous empêchent de voir qu'il y a un feu, les premiers veulent placer un grand ventilateur, les seconds contestent l'existence de la fumée... Peut-être qu'en cessant ces débats à la con, on aurait un peu plus de temps cerveau disponible, mais ce serait trop dommage de ne pas rester coucher parterre en gémissant dans un vomie idéologique, c'est presque un idéal hédoniste.

Les anglophones peuvent s'offrir une autre conclusion de Morgan Freeman.

Merci à vous et gros bisous !

Source de l'illustration : un site communiste (donc sous SPIP)


jeudi 24 mai 2012

Ce que l'Etat sait de vous par le biais d'Internet

Il y a quelques mois j'ai écris un article vous détaillant ce que Facebook et consors pouvaient savoir de votre vie. Ce serait malhonnête de ne pas venir parler sur l'Etat autour de ce même sujet.

Vous ne devriez pas avoir confiance en l'Etat, parce que même si vous pouvez penser qu'il est aujourd'hui une entité de laquelle vous ne devez rien avoir à craindre, je pense qu'il est illusoire de penser que le temps des dictateurs sanguinaires est derrière nous pour toujours.

Pour commencer, l'Etat a accès à toutes les informations qui peuvent vous concerner chez les acteurs privés, potentiellement avec un soutien légal, parfois avec simplement avec celui de la force ou de la menace comme dans les dictatures arabes qui sont en train de s'effriter :

  • Réseaux sociaux
  • E-mails
  • Opérateurs téléphoniques
  • GPS
  • Banques (d'ailleurs, si vous pouviez arrêtez de payer en espèce, ce serait gentil !)
Sur un plan légal, vous pouvez penser qu'il y a des contrôles autour de ce qu'il peut s'appeler un viol de votre vie privée. C'est de moins en moins vrai. Ca ne l'est pas grâce à MM. Ben Laden, Bush et Obama aux USA par le biais du Patriot Act. En Europe et en France particulièrement il y a des tendances visant à "mater Internet", à l'asservir au contrôle des états. L'affaire Merah a permis à Sarkozy d'ouvrir encore quelques portes. Au-delà des accès sans besoin d'accusation, les états constituent d'abord des obligations des fichages chez les acteurs privés, par exemple, le gouvernement francais en forçant le stockage par les fournisseurs d'accès de vos données d'achat, de communication ou de navigation, on s'assure d'avoir ces informations à portée de main.

Le future de ces pratiques est d'établir des pratiques similaires à celle des USA, les acteurs privés doivent ouvrir leurs bases de données dans le cadre de la lutte antiterroriste, elles n'ont aucun droit de prévenir leur client que leur données sont lues par telle ou telle entité gouvernementale... Si vous utilisez GMail par exemple, vos e-mails sont automatiquement analysés à la recherche de mots-clés au cas où quoi.

En fait, même en oubliant les caméras de sécurité qui peuplent avec insistance et enthousiasme toutes les ruelles des pays civilisés, l'Etat peut facilement avoir accès à vos données bancaires, combien vous avez payé, pourquoi, quand. Il peut demander quels sites vous avez visités, voir ce que vous y avez fait. Avec vos données de mobiles, on a une petite idée d'où vous étiez, d'à qui vous avez parlé.

Les contraintes juridiques ne constituant qu'un mur de paille qui s'embrase rapidement. Votre seule sécurité réelle pour le moment c'est le niveau de la technique : regrouper ces données n'est pas une chose facile et coûte très cher, les analyser efficacement et automatiquement est du domaine de la recherche. Fermez les yeux, rentrez dans la tête d'un de ceux qui dirigent les hommes : imaginez un monde où automatiquement vous savez si vos serfs, pardon, vos citoyens, payent leur impôt et/ou complotent contre vous. Voici un cauchemar qui pourrait devenir réalité, et qui en tout cas représente un projet vendu à coup de lutte contre les pédophiles et les islamistes, peut-être un peu contre les riches aussi...

Peu d'entités s'opposent à cette tendance.

Quelques sociétés dans la mesure où cela menace leur business, mais pas plus que celà puisque ça augmente confortablement les barrières à l'entrée sur leur marché et ça leur évite quelques tracas autour de la concurrence.

Peut-être aussi quelques associations considérées comme des allumés conspirationnistes du genre de la Quadrature du Net.

La chose qui peut sauver votre vie privée dans le futur, c'est peut-être la technologie et la science qui travaillent à offrir des projets comme TrueCrypt, Bitcoin ou encore Freenet.

La petite morale de cette histoire est donnée par Korben : «TOUT CE QUE TU METTRAS EN LIGNE, TU DEVRAS LE CONSIDÉRER COMME PERDU ET PUBLIC À TOUT JAMAIS. BORDEL.»

Have a nice day !


mardi 8 mai 2012

Diminution du temps de travail et développement de l'humanité : entre réalité et idéologie

Le début de ce billet est un échange dans lequel on m'a dit que Poutou avait pour projet très simple de diminuer le chômage avec une recette simple : tant que l'on a pas le plein emploi, on diminue le temps de travail. J'ai du mal à mettre la main sur une déclaration complète, quelques idées de fond qui s'en rapprochent c'est tout

De manière générale, on note que tous les discours autour de la diminution du temps de travail tendent à la justifier par l'idée de donner au salarié un confort supplémentaire, tout en créant des emplois. Quand on parle de diminution du temps de travail, on l'entend généralement à salaire égal. Ainsi même si la proposition ci-dessus n'était pas exactement celle proposée, elle exacerbe une idée que j'aimerais discuter ici.

J'aimerais donc vous structurer un peu plus cette idée :
  1. On manque d'emploi
  2. On diminue le temps de travail par salarié
  3. La quantité de travail à réaliser étant la même, on a besoin de plus de salarié pour la même activité
  4. Conclusion : on crée de l'emploi.
En dehors du fait que j'estime que l'état n'a pas à se préoccuper de combien de temps vous acceptez de travailler en échange de quel salaire, que ce doit être une affaire privée, je vous propose de nous pencher un peu sur une analyse économique de cette idée.

Penchons-nous simplement sur une autre compréhension du phénomène, peut-être plus proche d'une réalité économique. Oublions le concept éthéré et macro économique de chômage, regardons à l'échelle d'une entreprise :
  1. L'entreprise vend une certaine quantité de biens : Q, cette quantité est liée à la demande du marché et la compétitivité de l'entreprise.
  2. On diminue le temps de travail par salarié tout en maintenant les salaires.
  3. En conséquence, l'heure de travail coûte plus cher.
  4. L'entreprise, pour produire une même quantité, doit payer plus cher (car elle a besoin de plus  de salariés).
  5. Cette augmentation des coûts déclenche une augmentation des prix au niveau de l'entreprise
  6. L'entreprise vend désormais une quantité de produit Q', Q' étant inférieure à la quantité de départ Q, un marché consomme moins de produit, si le prix de ceux-ci augmentent.
  7. L'entreprise consomme donc moins de travail (en terme horaire) qu'auparavant et rien ne garantit qu'elle emploie plus de monde. La seule certitude est que l'entreprise avant demandait plus d'heure de travail au marché du travail et qu'elle produisait plus.
  8. Si elle est dans un contexte international, elle est seule à voir ses coûts augmenter face à sa concurrence internationale... Il n'est donc pas improbable qu'elle vende beaucoup moins.
  9. Conclusion : tant qu'on a du chômage, on diminue la compétitivité des entreprises et donc on créé du chômage.
Une considération plus libérale vise à voir la diminution du temps de travail différente. Dans cette conception certains travailleurs décident qu'ils préfèrent voir leurs revenu en échange de plus de temps libre, ils acceptent donc une diminution de leur temps de travail mais liée à une diminution de leur salaire. Cette diminution du temps de travail n'entraine aucune diminution de la compétitivité ou une diminution minime de la productivité liée à une augmentation des coûts de management.

edit: Pour reprendre, un commentaire plus bas au sujet du SMIC : "Tous ceux dont la productivité marginale est moindre sont dans une trappe à inactivité."


dimanche 6 mai 2012

Le mensonge au programme des écoles de journalisme

Les journalistes qui peuplent la télévision française sont ce qui doit se faire de pire à l'échelle mondiale dans leur profession à l'heure actuelle. Les images de cette soirée du 6 mai 2012 méritent de venir constituer un monument en hommage à la bêtise humaine et de l'hypocrisie.

L'hypocrisie dont nous affublent nos institutions interdit de divulguer les résultats des élections avant une certaine heure. Naturellement les médias étrangers, eux, ne se gênent pas de faire quelques sondages et estimations. L'information, tout le monde la connait. Le cocasse arrive lorsque la horde d'indécents qui peuple la télévision prétend comme un seul homme ne pas connaître ce qu'on l'interdit de divulguer.

Ces scènes sembleraient presque extraites des archives cubaines, coréennes ou soviétiques. On y voit une foule chanter la victoire d'un candidat en arrière plan, et au premier plan, en contraste total, un homme ou une femme déclarer, le visage blême et l'air grâve, le suspens intenable qui tendent l'atmosphère.

Ca a le mérite de nous éclairer un peu sur le niveau d'honnêteté qui doit éclairer leurs écritures et reportages. Seuls, de leur propre chef, ils se sont tous obligés à mentir en singeant celui qui n'avait pas l'information, peut-être de peur que l'on ne voit les chaines et les baillons qui les empêchent de jouer leur rôle.

N'imaginons pas ce qu'ils peuvent faire sous quelques pressions politiques ou sous une incitation financière quelconque.


François Hollande : la fin des faux semblants, la vue d'un abstentionniste

L'élection de François Hollande me fait sourire. Elle va peut-être mettre fin à l'hypocrisie totale qui s'exprime dans notre joli pays.

Tout d'abord, ça va nous éviter les laïus des gens de droite se masturbant sans concessions aucunes sur un bilan qui relève plus d'un fantasme que d'une réalité. Les faits sont là, des scores similaires à 2007, Nicolas Sarkozy a été à François Hollande ce que Ségolène Royal a été à Nicolas Sarkozy, un épouvantail.

J'avais écrit un article avant l'élection énumérant toutes les bonnes raisons que l'on pouvait avoir de ne pas revoté Nicolas Sarkozy. Je ressens l'échec de Nicolas Sarkozy comme une vengeance face à l'absence de principes dont il a su faire preuve. Quel que soit le candidat qui s'y substitue, l'absence de principe doit être sanctionnée.

Je doute que François Hollande tire plus le pays vers le bas que n'a su le faire son prédécesseur, non que je ne reconnaisse pas son potentiel, mais c'est simplement que je pense que l'on s'est un peu trop brisé les mains en applaudissant le génie de son prédécesseur.

Ça risque de casser un peu les pattes à tous ceux qui nous chantent les gloires de la France dans l'accomplissement de la gestion de la crise. Si les riches pouvaient partir, si les doués pouvaient partir, si les travailleurs pouvaient partir que l'on laisse à la France la population qu'elle mérite et celle qu'elle veut.

Même si elle l'était déjà sous Sarkozy, ce sera peut-être l'occasion de reconnaître que la France est un pays socialiste.

Que le socialisme fasse mal, qu'il ait un réel poids sur l'économie du pays. Contrepoints annonçait qu'en une décennie l'expatriation avait doublé, plus ce serait encore mieux. Les gens qui se font pomper leur salaires sont des victimes, mais leur inaction peut faire d'eux des coupables involontaires. Le socialisme est à mon sens immoral, ce serait beau que l'immoralité se révèle couteuse. Bref l'espoir c'est que l'on touche de le fond.

Je viens d'entendre Ségolène Royal parler d'un plafonnement du prix de l'essence, les problèmes risquent de débarquer avec entrain.


mardi 17 avril 2012

Le marketing qui n'aimait pas les mirroirs

Je trouve ça amusant d'observer les travers dans lesquels peuvent conduire la communication. Je vous invite à observer deux publicités (plutôt bien réalisées au passage).





Le marketing se charge de construire des offres, de monter des univers, d'agir en donnant une cohérence à l'offre produit.

A ma gauche j'ai Mercedes qui me propose «un futur plein de promesse», et, pour mettre en avant ce futur plein de promesse, une histoire qui se répète, l'histoire d'un jeune couple qui ne veut pas finir aussi con que leurs géniteurs mais qui finit par faire des enfants qui pensent pareil. On commence rebelle, on finit bourgeois dans un pavillon sorti d'une pub et avec une bru (putain il est moche ce mot) qui se ramène en Louboutin Goth (on va finir par faire du fashion ici) et qui croit voir un mix de Gandhi et Madonna quand elle croise un miroir. On commence rebelle, on veut changer le monde, on termine en Mercedes... Est-ce que le spectateur doit comprendre que Mercedes fait à ses clients des promesses de même qualité, priant, les mains jointes au bord du lit chaque soir, que le monde aura oublié ses mensonges dans quelques années ? Ne condamnons pas, amusons-nous simplement du quiproquo, d'une ambiguïté dont je ne sais si elle est volontaire ou maladroite.

A ma droite, le PMU, la pub est sympa, mais le slogan relève presque du foutage de gueule «On parie que vous allez gagner». Quand vous mettez de l'argent dans une boite, il ne s'en créé pas au milieu avant de l'ouvrir de nouveau. La boite c'est le PMU, voyez-vous ? Les parieurs mettent de l'argent dans la boite et les gagnants remportent une partie de la boite, le PMU garde l'autre partie (cons de capitalistes). Ceci amène à une considération simple, statistiquement les parieurs perdent de l'argent (la somme encaissée par le PMU).

Ca marche avec le PMU, mais également avec la totalité des sites de paris et de jeux d'argent. Les maths sont implacables quand elles s'y mettent, et quand on a des millions de joueurs, on est sûr de gagner. Le PMU a donc un business model que l'on peut résumer comme étant l'inverse exacte de son slogan, il parie que vous allez perdre ... et c'est plus logique. Là, j'ai du mal à croire le hasard ou la précipitation, je trouve ce slogan d'un cynisme froid.


vendredi 30 mars 2012

Gitosis et Git pour une petite équipe sur Ubuntu serveur : note d'installation

Je parle trop de politique en ce moment, c'est profondément inutile. Faisons donc un peu d'utile : Gitosis et Git.

Plutôt habitué à SVN le côté décentralisé de Git m'intéressait, ça m'évitait d'être trop dépendant d'un serveur pour pouvoir versionner mon travail. Git apporte à mon sens à un système de gestion de version (SCM) une distinction importante dans les besoins à satisfaire :

  • Permettre de versionner le code source d'un programme pendant son écriture (pour associer les travaux à des corrections de bugs et éventuellement permettre de revenir en arrière quand le besoin se fait sentir
  • Permettre à une équipe de collaborer sur un même projet
En rendant le développeur dépendant d'un serveur central, SVN avait tendance à lier un peu trop les deux à mon goût.

Gitosis est simplement une version serveur de Git vous facilitant la vie. Voici donc quelques notes d'installation pour moi plus tard, et pour vous qui passez par là. Je n'ai pas la prétention de réinventer la poudre, il y a des chances que ces quelques lignes contiennent des imprécisions (en particulier sur l'aspect clé de cryptage où je ne suis pas un expert), si des sujets vous intéressent je vous invite donc à creuser.


Attention : Gitosis est un projet abandonné, il serait plus prudent pour vous d'utiliser Gitolite. Cependant n'ayant pas eu cette information au préalable je suis resté sur Gitosis pour mes tests.

Tout d'abord le système fonctionne sur la base de SSH pour la sécurisation des transactions. Les utilisateurs (ici les développeurs) doivent donc avoir leur clé SSH de configurée :

Ainsi si vous utilisez un système *nix (de mon côté Ubuntu côté serveur ou Mac OS pour ma machine perso) vous pouvez vérifier que votre home contienne un fichier id_rsa (clé privée et donc secrète) et id_rsa.pub (clé publique) dans le répertoire .ssh. Ainsi si ~/.ssh/id_rsa.pub et ~/.ssh/id_rsa existent vous n'avez rien à faire. Sinon vous pouvez les créer en exécutant la commande qui est faite pour :
  • ssh-keygen -t rsa

L'usage d'une passphrase (mot de passe un peu long) sécurise un peu la chose mais reste optionnel. Pour la petite histoire la clé publique de A va être communiquée à B, B va pouvoir ainsi être sûr qu'il communique bien avec A tout au long des communication en permettant de décrypter les messages créés grâce à la participation clé privée.

L'installation de Gitosis se fait ensuite en quelques lignes. Installation de Gitosis (et de GIT au passage) :
  • sudo aptitude install gitosis git-core

Initialisation d'un utilisateur pour gitosis (je ne suis pas sûr de ce que fait cette ligne, pour moi, elle créé un utilisateur et permet de s'y connecter par la clé que nous avons généré) :
  • sudo -H -u gitosis gitosis-init < ~/.ssh/id_rsa.pub

Attention vous avez deux fichiers : id_rsa qui est votre clé privé (à garder au chaud, d'où son nom), le fichier id_rsa.pub est votre clé publique. Les deux vont de paires et la clé RSA publique peut-être diffusée et vous permettra de vous connecter à un système en utilisant la clé privée lui correspondant.

On clone le repository permettant de gérer votre Gitosis, en gros ce répertoire est un repository GIT, vous y effectuer vos modifications et l'envoie de celle-ci modifie le comportement de votre serveur.
  • git clone gitosis@localhost:gitosis-admin.git /tmp/gitosis-admin

Si vous arrivez là sans encombre c'est merveilleux ! Et c'est presque fini. Le repository contient : un fichier gitsosis.conf et un dossier keydir.

gitosis.conf vous permet de gérer vos dépôts et les utilisateurs qui peuvent y accéder, un petit exemple :

[group gitosis-admin]
writable = gitosis-admin
members = root@myhost

[gitosis]


[group myprojectrepo]
writable = myprojectrepo
members = tom john


Le premier block concerne le repository utilisé pour l'administration de Gitosis (gitosis-admin), sans trop rentré dans les détails l'attribut writable désigne un repository sur lequel le groupe sousjacent à des droits d'écriture. Ainsi on comprendre que le groupe similaire lié à myprojectrepo concerne un second repository, si vous ajouté quelques lignes comme ce groupe vous créez donc un nouveau repository avec pour membres tom et john...

Tom et John me direz-vous ? Comment le système fait-il le lien avec des utilisateurs ?

C'est là qu'arrive le dossier keydir, ce dossier va simplement contenir les clés de vos utilisateurs, le fichier id_rsa.pub de tom va devoir y être inséré sous le nom tom.pub. Vous l'avez devinez vous devrez rajoutez un fichier john.pub contenant la clé de l'utilisateur John, vous pouvez d'ailleurs constaté qu'un fichier root@myhost.pub contient la clé id_rsa.pub donnée à l'initialisation de gitosis.

Vous avez un repository gitosis-admin cloné, votre fichier gitosis.conf modifié et vos deux clés ajoutées à keydir, il ne vous reste plus qu'à commiter cela en local :
  • git add keydir/tom.pub
  • git add keydir/john.pub
  • git commit -a -m "My first repo is here"
Puis vous envoyez tout cela sur votre serveur :
  • git push
C'est fini, vous pouvez accéder à votre nouveau repository :
  • git clone gitosis@myhostname:myprojectrepo.git
Il est possible qu'une erreur se produise lors du push car votre repository était vide, après avoir des fichiers il vous faut utilisé la commande suivante :
  • git push origin master


mardi 27 mars 2012

Quelques bonnes raisons de ne pas voter Sarkozy (valables également en étant de droite)

Les élections approche et la populace fait syncope sur syncope. Loana s'est fait virée du Loft, mais qui donc récupérera donc la cagnotte ? Pas mal la cagnotte, reconnaissons-le, un château avec ses 70 millions de serfs pendant 5 ans. La monarchie française astique l'argenterie, quelqu'un va bientôt avoir quelque chose à fêter. Croyez-moi, cependant ce ne sera pas vous.

Comme les autres années, système électoral douteux oblige, un combat d'épouvantails va se livrer sous vos yeux. Je vous livre les grandes lignes du scénario si vous acceptez que je vous ruine cet intérêt feint que vous éprouvez sur une base quinquennale. Les gros candidats de l'UMPS vont chasser large dans leur camps pour éviter la dilution des voix, PS vers la gauche donc, et UMP vers la droite. C'est le moment des propositions débiles mais attendues : l'UMP ressort son programme de 2007, le PS va chasser chez les allumés d'Europe Ecologie Les Verts et chez les rouges à grand coût de subvention et de taxe. Le seul que ça arrange c'est Bayrou qui peut la jouer fine en tentant de ratisser large au centre, pendant que l'UMPS risque de se marginaliser pour ne pas se faire bouffer par les extrêmes, il pourrait tirer son épingle du jeu. Les petits partis vont juste essayer de tenir une ligne cohérente sans se faire bouffer leur programme.

Quelque soit le parti de l'UMPS à passer le premier tour, la stratégie sera ensuite pour lui de prendre la marche inverse pour naviguer vers le centre car c'est la que le combat se fera, il s'agira d'aller bouffer les indécis plutôt que de bourrer le mou aux crétins de notre bord qui n'auront probablement d'autres choix que de nous choisir, comprendre que le militant du front de gauche risque fort de voter Hollande s'il est au seconde tour dans un duel contre Sarkozy.


Vous l'avez compris, je ne suis pas très enthousiaste sur les élections, alors pourquoi venir beugler sur le tout sauf Sarkozy ?

Aujourd'hui on peut considérer que le monde politique français est figé (en raison de son système électoral) et ce n'est pas parce que l'on voit des parasites s'agiter dans une flaque d'eau croupie qu'il fait bon s'y baigner. Pour ma part, je ne participerais donc pas à la mascarade, j'ai trop peur de me sentir complice.

Seulement beaucoup s'acharnent à aller voter comme des moutons qui feraient une journée de queue pour aller se faire tondre sous prétexte d'avoir le droit de choisir la couleur des ciseaux.

Même dans un système quelque peu sclérosé, on peut choisir un peu intelligemment.

Pour moi Sarkozy n'a pas respecté ses engagements, il a menti et trompé pour arriver au pouvoir, il a fait preuve d'une attitude de monarque et de népotisme tout en ne faisant absolument rien pour faire bouger le pays. «Ensemble tout devient possible» est une phrase qu'il aurait certainement dû réserver à sa cour.

Choisir intelligemment, c'est au minimum punir le menteur. Le mensonge et la corruption acceptés rendent tout choix sur la base de propositions futile. La démocratie n'est pas choisir un chef, mais choisir des actions. Ceci accepté, je pense que l'on comprend que la pire des menaces à la démocratie, au respect du choix du peuple, c'est bien la tromperie pardonnée. Le pardon considéré comme une absence de sanction n'est qu'une incitation à recommencer. En tant qu'électeur, même de droite, si la démocratie est un système qui vous convient, je vous suggère de choisir le tout sauf Sarkozy car aucun autre candidat ne peut prétendre avoir trompé son monde à un tel poste et avec un tel entrain. Ne vous avais-je pas parler d'un combat d'épouvantails ?

Si vous n'êtes pas d'accord avec le fait que Sarkozy est un homme de peu de vertu, voici ma liste, mon petit best-of rien qu'à moi de son mandat :

  • L'affaire Jean Sarkozy où l'incontestable Prince Jean qui vient régner sur les terres qui lui sont laissées en pâture par papa et sa cour avec pour toute légitimité les premiers jouets qu'on lui a laissé. Un vrai génie qui s'est quand même pris trois ans pour faire sa seconde année de droit (c'est censé être si dur ?).
  • Les jeunes éphèbes de notre ministre de l'inculture préféré. Que vaut un récit douteux face à la puissance intellectuelle du génie snobinard prêt à toute les bassesses possibles pour satisfaire les attentes de l'industrie de la musique et défendre les farces et frasques de l'UMP
  • Eric "l'incorruptible" Woerth, dont on ne sait s'il arrive parfois à toucher des biens publics sans que ceux-ci ne s'envolent
  • Les petits arrangement visant à sauver Jacques Chirac orchestré par l'UMP, c'était sans compter le fait que M. le Président perd la boule (c'est officiel). Ne vous inquiétez pas, Jacquot ira voter, ça n'en fera qu'un de plus qui essayera de faire des ses névroses personnelles un dogme national n'est-ce pas ?
  • Les radars routiers. C'est officiel, les routes de France sont devenu l'équivalent d'une transfusion sanguine à la mode financière, ça draine un cash ce truc, c'est fou ! 1,4 milliards d'euros... Quand il s'agit de réduire le train de vie de ces messieurs c'est toujours une goutte d'eau dans l'océan, quand il s'agit de de pourrir la vie de millions de gens, là, c'est ok. Épargnez moi le laïus sur les vies sauvées, quand on sait que les infractions constatés aux radars sont pour majeur partie des excès de vitesse ridicules ça ne sauve pas de vie. La voiture est devenu le support de la nouvelle gabelle.
  • Michelle Alliot-Marie qui fait du consulting en votre nom pour les dictatures. C'est bien comme ça que l'on dit quand un ministère propose d'aider à mater une rébellion dans un pays étrangé (en l'occurence la Tunisie) ? Naturellement, elle a fait ça sans rien demander à personne. C'est bien le genre de la maison !?!
  • «La mise au pas de l'Internet» puisque c'est le dénominateur commun de la stratégie autour du numérique. Internet doit être mis au service de l'état et des puissances existantes, tout ce qui vient à l'encontre de cela doit être écrasé. La police aurait ainsi désormais accès à toutes vos données personnelles, ceci c'est naturellement pour sauver la France des fraudes fiscales, les enfants des pédophiles (mais surtout attraper les fraudeurs), éviter le vol de vos données personnelles (mais surtout contrer la fraude). HADOPI, LOPSI, ACTA, de nombreux sigles pour des pratiques qui ne conduisent qu'à un meilleur contrôle d'Internet, toute subversion se doit-elle d'être interdite ?

Ma liste n'étant pas forcément la meilleure, lisez l'article de Mediapart et surtout sa liste longue comme le bras


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