L'élection de François Hollande me fait sourire. Elle va peut-être mettre fin à l'hypocrisie totale qui s'exprime dans notre joli pays.
Tout d'abord, ça va nous éviter les laïus des gens de droite se masturbant sans concessions aucunes sur un bilan qui relève plus d'un fantasme que d'une réalité. Les faits sont là, des scores similaires à 2007, Nicolas Sarkozy a été à François Hollande ce que Ségolène Royal a été à Nicolas Sarkozy, un épouvantail.
J'avais écrit un article avant l'élection énumérant toutes les bonnes raisons que l'on pouvait avoir de ne pas revoté Nicolas Sarkozy. Je ressens l'échec de Nicolas Sarkozy comme une vengeance face à l'absence de principes dont il a su faire preuve. Quel que soit le candidat qui s'y substitue, l'absence de principe doit être sanctionnée.
Je doute que François Hollande tire plus le pays vers le bas que n'a su le faire son prédécesseur, non que je ne reconnaisse pas son potentiel, mais c'est simplement que je pense que l'on s'est un peu trop brisé les mains en applaudissant le génie de son prédécesseur.
Ça risque de casser un peu les pattes à tous ceux qui nous chantent les gloires de la France dans l'accomplissement de la gestion de la crise. Si les riches pouvaient partir, si les doués pouvaient partir, si les travailleurs pouvaient partir que l'on laisse à la France la population qu'elle mérite et celle qu'elle veut.
Même si elle l'était déjà sous Sarkozy, ce sera peut-être l'occasion de reconnaître que la France est un pays socialiste.
Que le socialisme fasse mal, qu'il ait un réel poids sur l'économie du pays. Contrepoints annonçait qu'en une décennie l'expatriation avait doublé, plus ce serait encore mieux. Les gens qui se font pomper leur salaires sont des victimes, mais leur inaction peut faire d'eux des coupables involontaires. Le socialisme est à mon sens immoral, ce serait beau que l'immoralité se révèle couteuse. Bref l'espoir c'est que l'on touche de le fond.
Je viens d'entendre Ségolène Royal parler d'un plafonnement du prix de l'essence, les problèmes risquent de débarquer avec entrain.
Bel article! Programmé pour demain sur Contrepoints (mais sans e à Royal je crois). Et belle illustration!
RépondreSupprimerHop -> corrigé. Merci pour le compliment, la publication et le signalement de la faute.
RépondreSupprimerLa France Socialiste. En effet, Sarkozy n'a rien pu y faire. La Vème République qui a vu cette aberration, un président, pire, un président de droite, qui pour la première fois de son histoire n'était pas haut fonctionnaire, c'est fini. La France Socialiste de la Vème République sera de nouveau, comme c'est inscrit implicitement dans sa constitution désormais, dirigée par un ancien élève de l'ENA. Et il est quasiment certain que, dans la tradition des couples Chirac/Juppé, Chirac/Jospin, Chirac/de Villepin, le premier ministre sera également énarque. L'UMP qui avait été fondé par l'énarque Chirac pour l'énarque Juppé est revenu entre les mains de l'énarque Copé, après une courte prise de pouvoir du Tiers Etat, de Sarkozy à Bertrand. Comme c'est déjà la règle au PS qui est obligatoirement dirigé depuis plus de 30 ans par un énarque et qui présente obligatoirement un énarque à la présidentielle depuis plus de 15 ans. Comme l'essentiel des grandes entreprises nationales et les grandes banques, Banques de France, BNP, SocGen où un énarque succède obligatoirement à un énarque à la direction.
RépondreSupprimerC'est le moment de rappeler que l'ENA est probablement l'école qui a manqué à l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques pour survivre. L'ENA qui n'a pas été créée par le Général de Gaulle, comme le révisionnisme tente toujours de le faire croire. L'ENA a été créée en 1946, à une époque où le Général de Gaulle avait quitté le pouvoir depuis longtemps, par Maurice Thorez, Secrétaire Général du Parti Communiste Français, et Ministre de la Fonction Publique, de retour de Moscou où il avait passé la guerre sous la protection de Joseph Staline. En même temps qu'il créait l'ENA, Maurice Thorez imposait le Statut de la Fonction Publique, dont les bénéficiaires viennent de reprendre, avec François Hollande, le pouvoir en France. On ne s'étonnera donc pas que ce pouvoir soit socialiste.
Est-ce que les élèves de l'ENA profiterons de ce retour à l'ordre pour réparer cette injustice?: depuis que l'école existe, il n'y a jamais eu de Promotion Maurice Thorez.
Sarkozy avait cet avantage d'apparence de ne pas avoir fait l'ENA, je pense qu'en personnes intelligentes nous nous devons d'aller un poil au-delà tout de même ? Je ne pense pas que ce soit le seul bilan à avoir à tirer de son mandat.
RépondreSupprimerD'abord je remarque qu'absolument personne n'a commenté le fait que pour la première fois dans l'histoire de la Vème République, la droite n'élisait pas un haut fonctionnaire. Soit. Il y a un tabou de ce côté là, qui a à voir avec l'héritage de l'Ancien Régime qu'est le socialisme, comme l'avait bien anticipé Tocqueville. Mais je n'ai pas lu assez de votre blog que je viens de découvrir pour savoir si vous êtes vous-mêmes allé explorer dans cette direction.
RépondreSupprimerAprès tout, il règne également un véritable tabou chez les journalistes politiques sur le fait qu'il est impossible que le PS ne présente pas un énarque à la présidentielle.
Mais pour en revenir à Sarkozy, pour ce qui est du bilan de sa présidence, même s'il est encore trop tôt, je pense qui si, on peut le résumer à ça: il ne sera pas allé jusqu'au bout de sa politique, et il s'est laissé rattraper par la France de la Fonction Publique dirigée par les énarques, qui ont fini par se débarrasser de lui.
Sur le sujet du bilan du président voici un fragment de ce que je pense : http://sulfureetcontreculture.blogspot.fr/2012/03/quelques-bonnes-raisons-de-ne-pas-voter.html
RépondreSupprimerSur le sujet du statut d'énarque, je pense que l'on devrait traité ce point comme un non événement, on ne glorifie pas quelqu'un pour le nom des écoles qu'il a fait.
J'ai lu l'article et également l'article auquel il renvoie. Je ne vais pas y répondre directement, ce serait top long.
RépondreSupprimerPour faire court, je ferais juste une remarque: vous semblez vouloir vous opposer à un système politique en prenant le vocabulaire politique de ce système au pied de la lettre. Vous êtes pour cette raison au pire dans une impasse, au mieux dans une posture.
Je regrette que votre commentaire ne soit pas un poil plus développé, puisqu'en l'état, je me vois incapable de vous répondre.
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