mercredi 28 septembre 2011

Alessio Rastani : l'image d'un monde pourri ?


Je fais une petite cure de désintoxication à l'actualité en ce moment, j'essaye donc de lever le pied sur la dose et rentre en contact avec les buzz quelques jours après la vague. Ces quelques jours nous mènent à peu près au moment où, toi, consommateur assidu de réseaux sociaux, Twitter, et Google News tu commences à ne même plus te rappeler le phénomène qui te créait des palpitations trois jours plus tôt.

Ce phénomène en question s'appelle Alessio Rastani, un trader qui a donné une interview dont un extrait est publié ci-dessus. Sa diffusion traduite durant une émission française a pu briser la barrière de la langue et de la culture pour parvenir jusqu'aux oreilles des fabricants de fromage, de pinard de Renault, de plan de relance foireux et de politiques merdiques de régulation des prix de l'immobilier. Oui, ... La France itself.

L'homme explique froidement qu'il est trader, que son métier c'est de gagner de l'argent indépendamment de la situation économique. Celle-ci est pourrie, ce serait stupide de sa part d'agir avec la conviction de l'inverse. A ce point là, certains s'offusquent déjà, comme si la finance de marché pouvait redresser l'économie, comme si poursuivre encore quelques années le doux rêve de dépense qui berce nos énarques serait autre chose qu'une nouvelle fuite en avant.

Les rêves de l'individu incluraient même une récession. On a presque l'impression d'y voir un crime de lèse-majesté, ce serait pratiquement pire que d'affubler Sarkozy d'autres titres que ceux qu'à bien voulu lui donner le Pape. L'individu rêve d'une chose contraire au gentil ordre moral, c'est une chose que l'on accepte pas.

On ne l'accepte pas, mais, en revanche le premier péquenaud réchappé de lobotomie qui parle de démondialisation est pris pour un génie transfiguré. Rétablir les frontières et les barrières douanières pour laisser les pays pauvres crever dans leur merde, payer nos chaussettes à 40 € la paire tout en favorisant les usines et les bleus de travail chez les ch'timi ; voilà un fantasme humaniste tendance, moralement acceptable et récitable en diner mondain.

L'image d'un monde pourri, c'est l'image de cette foule qui vomit son horreur devant la dernière démonstration de franchise qu'on a pu voir passer sur une télé à heure de grande écoute, et encore, on a été obligé d'aller la ramasser à l'étranger. Cette foule écervelé gémit sa peur d'une réalité qu'elle ne veut toucher, elle préfère rester grise de ses illusions, grise de ses principes qu'elle se refuse d'appliquer à elle-même et de son égocentrisme plébéien.


jeudi 15 septembre 2011

Gouvernance mondiale : que l'humanité accepte sa liberté

Il est un mot qui court dans beaucoup de bouche en ces temps de mondialisation. Il est un mal qui veut se faire croire un bien et entrer dans les chaumières par la porte du libre échange.

Ce mal c'est la "gouvernance mondiale", c'est l'idée de donner sur toute la planète une seule voie pour répondre à des problèmes qui occupent l'humanité. Qu'il s'agisse de finance, de censure de l'internet ou de pédophilie, j'y mettrais plus ou moins de verves mais ma réponse sera toujours non.

Car quel que soit le sujet, j'ai le sentiment que l'homme est faillible, un groupe d'hommes ne l'est pas moins, un groupe d'idiots n'a jamais reçu à sa tête un homme sain d'esprit par fortune. Par ailleurs, je pense qu'il est aisé de concevoir que toute extase devant un des systèmes sociétaux actuels doit se réduire soit à une béatitude nationaliste soit à un défaut important d'informations. Ainsi je pense que si l'on est d'accord pour constater l'imperfection, on peut être d'accord pour la tolérer mais difficilement pour en faire une règle mondiale car transcender l'imperfection à des échelles géographiques importantes c'est empêcher les opprimés de chercher refuge.

Si l'on considère l'état comme un mal nécessaire comme beaucoup de libéraux peuvent le conceptualiser, alors on accepte facilement le fait que plus son emprise est restreinte plus la liberté des individus peut se prémunir de toute atteinte ne serait-ce que par l'expatriation. Aujourd'hui la plus part des tentatives visant à étendre des législations au niveau mondiale sont les expressions d'une frustration de volonté politique locale contrariée par une expression de liberté offshore. Chaque instance mondiale a le défaut d'énoncer des décisions absolutistes, règles qui on très souvent des effets collatéraux douteux (externalité négative en économie).

Le Prozac distribué en direct dans les assemblées pourrait avoir des effets similaires pour des effets secondaires bien moins risqués.

Illustration prise ici


mercredi 14 septembre 2011

Voltaire sur le patriotisme

«Il est triste que souvent pour être bon patriote on soit l'ennemi du reste des hommes. [...] Telle est donc la condition humaine, que souhaiter la grandeur de son pays c'est souhaiter du mal à ses voisins. Celui qui voudrait que sa patrie ne fût jamais ni plus grande, ni plus petite, ni plus riche, ni plus pauvre, serait le citoyen de l'univers.»


mercredi 7 septembre 2011

Sucker Punch

L'usage de support vidéo est souvent utilisé pour relater des histoires, ce constat pourrait convenir à l'usage de support texte si on y avait également observé des oeuvres moins structurées autour d'événements qui se concentrent plus sur la forme, les sentiments ou des situations dépourvues de finalité.

Cette absence de finalité qui se distingue dans l'absence d'originalité du scénario est le premier reproche que j'entends souvent dire à l'encontre du film de Zack Snider, Sucker Punch, mais ce n'est pas l'élément qui me dérange puisque selon moi l'intention du réalisateur et scénariste était, pour l'occasion, de donner un cadre à l'expression de visions quasi oniriques plutôt de construire une histoire faisant sens par elle-même.

La platitude de nombreux dialogues et les noms plus ou moins débiles donnés aux personnages sont les seuls reproches que j'ai envie de faire sur ce plan. Je trouve que ces éléments contribuent à donner un sentiment mitigé au spectateur, qui risque d'oublier qu'il faut regarder ce film comme on regarderait un tableau.

Ne nous étendons pas sur l'histoire qui n'est là que pour donner un cadre à ce qui peut s'avérer être une succession de clips de musique donnant lieu à des visions d'artistes totalement décallées. Au milieu de cet univers on y voit l'évolution de jeunes femmes dans des situations tantôt pesantes, tantôt simplement loufoques, tantôt habillées en héorines de manga sur une reprise des Stooges tantôt équipées pour une version porno de la seconde guerre mondiale sur, il me semble, une reprise de Led Zeppelin (ma mémoire peut me faire défaut).

Vous l'avez peut-être compris, c'est un film très masculin où le budget maquillage et costumes sexy ne devait rien avoir à envier à celui des effets spéciaux. Certaines scènes semblent avoir été pensées par un otaku fan du seigneur des anneaux qui auraient gagné un abonnement Playboy à vie avec mise à disposition du manoir qui a fait la réputation du propriétaire du célèbre magasine. Mais qu'importe ! J'aime voir au-delà de l'aspect quelque peu primaire de ce premier sentiment, Sucker Punch présente un réel travail de construction de situation qui trahit un sens de l'esthétique nouveau pour le cinéma, c'est le passage sur grand écran de quelque chose qui aurait pu encore rester très longtemps à l'exclusivité de visions d'artistes assistés par stupéfiants et Photoshop.

Il faudra quand même reconnaître le bon goût dans la création débridée. En effet, j'éprouve un intérêt bien plus important à voir trois top-modèles en mini-short se refaire la bataille du Gouffre de Helm à coup de fusil d'assaut en écoutant une reprise de protopunk plutôt qu'un remake du procès Clearstream avec Flipper le dauphin en avocat de la défense et Pétain au poste de procureur sur une bande son de R'n'B sponsorisée par le conseil général de la Seine Saint Denis.


samedi 3 septembre 2011

Thomas Sowell : petite vanne mesquine

«Le socialisme ne peut fonctionner qu'au paradis où il n'est pas utile, et en enfer où ils l'ont déjà.»

«Socialism is workable only in heaven where it isn't needed, and in hell where they've got it.»


Trouvé ici


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