samedi 11 juin 2022

Socialism 20.22 : environnement et inflation

S'il est une question qui requiert l'intervention de l'Etat c'est celle de l'environnement.

Le sujet du changement climatique est un point majeur, probablement un des enjeux les plus importants de l'humanité pour notre siècle. Il faut reconnaître de l'astuce aux marxistes qui ont trouvé dans l'écologie le moyen de s'associer au nom d'une science et de rebrander leur idéal.

Le changement climatique a tellement fait glisser ce sujet dans l'air du temps que pas un seul parti n'a ignoré une vision environnementale progressiste. Dans un pays internventionniste comme la France et plus généralement l'Europe, ce n'est au fond qu'un argument de plus pour l'orgie de normes, de lois et de règlements.

Tout ceci n'est pas plus mal, une fierté légitime peut toucher ceux qui ont gérer le problème des gaz agissants sur la couche d'ozone dans les années 1980, et ceux qui ont amené des pays développer à décorreller leur PIB de leur consommation d'énergie.

Quelques décennies plus tôt, la corrélation entre PIB et consommation d'énergie était si forte qu'on aurait pu être tenter de climatiser le Sahara pour simplement voir la richesse des pays qui se le partagent augmenter.

Mais le PIB, la richesse, l'opulence sont des sujets matérialistes sortis des programmes politiques. Sans creuser plus loin, une recherche Google "PIB par habitant France", vous amène à vous demander comment la "décroissance" peut être percue comme disruptive. Ca fait plus d'une décénie que la tendance à l'appauvrissement national est un fait.

L'hypocrisie est de ne pas parler franchement d'appauvrissement et de perte de qualité de vie qui sont tous deux derrière la gestion de l'environnement telle qu'on la pratique. C'est d'ailleurs devenu pratiquement un point d'honneur de la mauvaise gestion : "c'est le futur". On ne peut plus se garer ? On supprime des places pour laisser 2 m2 terre en friche ? Le prix du chauffage explose ? Il est impossible d'avoir un permis de construire et les coûts explosent ? C'est le futur camarade ! Sers les dents et admires !

A moins de vivre dans des zones très spécifiques, le trajet en voiture reste plus rapide que les transports alors même que les zones urbaines on tout fait pour le rendre insupportable. Et soyons clair, qui voudrait manquer les effluves musqués et viriles de votre voisine se décomposant dans trois jours de crasse dans un RER bondé par une énième grève de la CGT, une panne ou simplement l'air du temps. Le future les gens ! Si les robots vous font peur, attendez de voir la réalité !

Et ca va plus loin, quand les prix des transports, de l'énergie et du logement explosent, c'est au moins 60% des dépenses du travailleur moyen qui deviennent 65%. Devenir propriétaire est un rêve, et les politiques d'accession à la propriété ni changent rien. Le logement est déjà découpé entre logement pour riche et logement pour pauvre... Même si ça sauve la planète, ça peut le faire un peu chier le travailleur.

Du coup, l'autre définition du socialisme c'est l'étouffement de la liberté personnelle. Où finit par vivre l'individu ? Quels sont les domaines dans lesquels s'exercent son libre arbitre ? D'après Jean-Luc Mélenchon, probablement tous les ans quand il va glisser un papier dans une enveloppe pour choisir entre vermillion et carmin.

Dans un monde comme le nôtre la première des libertés est de dépenser son argent. Hors cynisme, l'argent est un lubrifiant universel pour rendre et recevoir des services. En-dessous d'un certain niveau de richesse il est illusoire de voir énormément de choix et de liberté de choix à un individu.

L'inflation.

La planche à billet a fonctionné remarquablement bien et remarquablement longtemps car depuis des années que certains annoncent un effondrement monétaire, l'outil a presque semblé magique. Est-ce toujours avant l'orage que la lumière est la plus forte ? ... La métaphore est nulle. Mais 2021 semblait presque miraculeuse, l'inflation transitoire mais légère s'expliquait par les problèmes logistiques, l'emploi était en très bonne forme.

L'inflation est pour le salaire minimum une chose formidable puisqu'elle l'abaisse de manière indolore. L'emploi continue donc d'avancer, les revenus effectifs des travailleurs un peu moins.
100% des choses que notre travaillauer moyen pouvait s'offrir avec son salaire passe à 95%, mais le montant en fin de mois est le même.

L'inflation est maintenant moins transitoire, moins indolore, mais on l'explique par la guerre en Ukraine, on l'anticipe même. Le tortionnaire mégalomane qui dirige la Russie va en toute probabilité également causer une explosion des prix de l'alimentaire. Ne pleurons pas trop ici, parce que si cela va impacter notre qualité de vie, cela va tuer des millions de personnes dans les pays pauvres. Les pâtes à 4€ le kilos, c'est toujours plus sympa qu'une pénurie totale de nourriture.

La mesure de l'inflation est compliquée en essence parce que ce n'est pas nécessairement intuitif de venir avec une définition universelle consensuelle. Et en pratique parce que les pouvoirs publiques passent un peu pour des cons quand elle s'envole et peuvent jouer sur les modalités de calcul.

Par exemple, est-ce que simplement s'intéresser aux loyers est suffisant pour regarder la composante immobilière ? En théorie oui, en pratique le BLS aux USA procède ainsi, en pratique le rapport entre loyer et prix d'achat s'est effondré. Si le loyer a peu changé, le fait de devenir propriétaire coute beaucoup plus cher.

Est-ce que dans le prix des choses que mesure l'inflation, on doit considérer que l'individu veut faire des épargner ? Est-il légitime de regarder le multiple moyen des bénéfices que l'on paie une action pour avoir une base comparable ? Je crois que la réponse est non dans la plus part des mesures de l'inflation.

On a donc une définition très "basse classe sociale" de l'inflation, sans placement et locataire à vie.

Sur la période récente jusqu'en 2022, ces deux éléments ignorés ont flambés. L'inflation affichée était faible, les propriétaires étaient heureux, les actionnaires aussi, c'était Noël pour les banquiers centraux.

Si je mélange les deux idées, la politique environnementale crée une inflation sur une grande partie de l'économie, en majeur partie sur des choses incompressibles et en partie sur des choses non mesurées.

Ainsi se croise deux éléments proches dont aucun des deux ne semblent ralentir, le marteau descend, l'enclume monte. Je ne suis pas certain que la situation soit tenable à long terme.


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