mardi 17 avril 2012

Le marketing qui n'aimait pas les mirroirs

Je trouve ça amusant d'observer les travers dans lesquels peuvent conduire la communication. Je vous invite à observer deux publicités (plutôt bien réalisées au passage).





Le marketing se charge de construire des offres, de monter des univers, d'agir en donnant une cohérence à l'offre produit.

A ma gauche j'ai Mercedes qui me propose «un futur plein de promesse», et, pour mettre en avant ce futur plein de promesse, une histoire qui se répète, l'histoire d'un jeune couple qui ne veut pas finir aussi con que leurs géniteurs mais qui finit par faire des enfants qui pensent pareil. On commence rebelle, on finit bourgeois dans un pavillon sorti d'une pub et avec une bru (putain il est moche ce mot) qui se ramène en Louboutin Goth (on va finir par faire du fashion ici) et qui croit voir un mix de Gandhi et Madonna quand elle croise un miroir. On commence rebelle, on veut changer le monde, on termine en Mercedes... Est-ce que le spectateur doit comprendre que Mercedes fait à ses clients des promesses de même qualité, priant, les mains jointes au bord du lit chaque soir, que le monde aura oublié ses mensonges dans quelques années ? Ne condamnons pas, amusons-nous simplement du quiproquo, d'une ambiguïté dont je ne sais si elle est volontaire ou maladroite.

A ma droite, le PMU, la pub est sympa, mais le slogan relève presque du foutage de gueule «On parie que vous allez gagner». Quand vous mettez de l'argent dans une boite, il ne s'en créé pas au milieu avant de l'ouvrir de nouveau. La boite c'est le PMU, voyez-vous ? Les parieurs mettent de l'argent dans la boite et les gagnants remportent une partie de la boite, le PMU garde l'autre partie (cons de capitalistes). Ceci amène à une considération simple, statistiquement les parieurs perdent de l'argent (la somme encaissée par le PMU).

Ca marche avec le PMU, mais également avec la totalité des sites de paris et de jeux d'argent. Les maths sont implacables quand elles s'y mettent, et quand on a des millions de joueurs, on est sûr de gagner. Le PMU a donc un business model que l'on peut résumer comme étant l'inverse exacte de son slogan, il parie que vous allez perdre ... et c'est plus logique. Là, j'ai du mal à croire le hasard ou la précipitation, je trouve ce slogan d'un cynisme froid.


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