Comment mesurer les pertes causées par le piratage ? La question parait innocente mais elle mérite déjà d'être vue comme partiale puisqu'elle suppose déjà que le piratage coûte (je parle ici du piratage d'œuvres artistiques, of course).
J'écoutais attentivement un intervenant d'une institution quelconque, qui vogue comme tant d'autres à mi-chemin entre la culture et la censure, qui évoquait un chiffre impressionnant des pertes recensées par les maisons de disques et autres producteurs de cinéma. Le point rassurant est que contrairement à ce que suggérait la bêtise primaire, les pertes ne sont pas mesurées sur la base d'une œuvre téléchargée est une œuvre qui aurait été achetée. Mais en réalité les pertes sont mesurées sur la base d'un ratio de 10 % des téléchargements qui auraient effectivement conduit à un achat...
Brièvement le calcul parait honnête, mais il est basé sur une supposition forte : le téléchargement est substitutif à l'achat... Hors de nombreuses études tendent à affirmer le contraire et le téléchargement tenderait à favoriser l'acte d'achat. Ainsi la mesure proposée n'est pas capable de distinguer les deux cas parce qu'elle est construite sur la base que le second n'existe pas. Si je suppose que les pirates consomment 10 % de plus que les consommateurs non-pirates, la mesure utilisée par notre lobby mesure une perte équivalente à ce qui est en réalité gagné.
Une approche plus intéressante aurait pu être d'échantilloner la population pirate et la population non-pirate ainsi que la propension de chacune à consommer du médias de manière légale pour pouvoir en mesurer l'impact réel de manière non subjective.
mardi 2 mars 2010
Mesurer les pertes causées par le piratage
heure 19:52 Ça vous a plu ? Votez
Tags : informatique, marketing, politique
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Ce qui m'intrigue dans tous ces calculs c'est le sens même du mot "perte" dans le contexte. S'agit il vraiment de pertes, au sens de bilan négatif, ou seulement de baisse de bénéfice?
RépondreSupprimerGlobalement, dans cette affaire, tout est dans la communication, tout est dans les mots. Tout... ou rien du tout?
Le terme de perte ne me choque pas plus que ça, à ceci prêt que le terme est posé par "défaut" et n'admet pas de contradiction dans le modèle proposé.
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