«Toutes choses étant égales par ailleurs», ceteris paribus
Cette mention présente entre autres dans un grand nombre de cours d'économie, est parfaite pour quiconque a déjà le plaisir de la comprendre, mais m'avait laissé dans un état végétatif consécutif à sa non compréhension.
Plus pragmatiquement, elle signifie que l'auteur invite à considérer sa réflexion dans le cadre d'un univers inchangé. Typiquement sur un marché, l'augmentation du coût des matières premières entraîne une augmentation des coûts des entreprises, toutes choses étant égales par ailleurs, c'est à dire que si parallèlement le coût d'autres facteurs de production diminue (typiquement des coûts de main d'oeuvre), il est possible que les coûts de l'entreprise diminue ; l'auteur se 'protège' donc de cette situation par la formule qui nous occupe.
Cette mention peut paraître superflue, mais c'est bien sa présence qui fait la justesse du raisonnement.
Ici s'arrête le point didactique, ici commence ma tirade.
En effet cette mention m'évoque deux sortes de travers communs dans les modes de réflexion politiques.
Le premier, l'utilisation de cette mention alors qu'elle n'a rien à y faire. Ceci est en général le signe d'une incompréhension chronique de l'économie de marché, où le politique ne comprend pas que ses actions ont un impact très large. Exemple : M. Borloo qui, entre deux allocution notée X par le CSA et censurées par France TV, explique que si le système des bonus / malus est déficitaire il faut augmenter le montant des malus. C'est vrai que dans les comptes si on rectifie ce simple chiffre l'opération peut devenir fiscalement profitable. Mais même (surtout ?) un ministre devrait comprendre que l'on ne peut pas hausser les prix sans altérer le marché et que ce faisant, il risque d'aggraver son cas.
Sur d'autres points, le socialisme a également des espérances miraculeuses, le RSA a été crée pour que les gens arrêtent de rester à ne rien faire chez eux parce que c'est plus sympa et aussi bien payé. Alors du coup, on leur donne un bon point pour les x premiers mois de travail, et dans les mois qui suivront,... pouf ils seront comme de fiers Stakhanov.
Il me semble néanmoins que l'on vient de déraper, puisqu'une fois que l'on aura fini la distribution de bons points, on sera revenu à la situation de départ modulo le fait que l'individu travaillera. Mais toute chose étant égale par ailleurs, il cherchera à retourner à a situation qui lui est la plus confortable.
Toutes choses étant égales par ailleurs, augmenter le prix fait augmenter les rentrées, mais pragmatiquement augmenter le prix fait diminuer la quantité de produit vendue.
Toutes choses étant égales par ailleurs, quelqu'un qui ne voulait pas travailler dans un situation X, aura tout un intérêt à retourner à son oisiveté une fois la 'stimulation' terminée.
lundi 28 septembre 2009
Toutes choses étant égales par ailleurs, mention légale souvent oubliée
heure 21:41 Ça vous a plu ? Votez
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Dans le même ordre d'idées je me demandais quel genre de calcul a permi de supposer que la baisse de la TVA dans la restauration déclenchera une avalenche d'emplois et une baisse sensible des prix. Coté emplois ça marchais déjà pas mal avec des jobs au noir ou a temps très partiel . Qu'est ce qui poussera les restaurateurs a embaucher?
RépondreSupprimerCôté prix, j'aimerais savoir, par quelles analyses savantes, on est arrives a croire qu'en baissant le prix du café de 10 centimes on provoquereait un retour massif des clients dans les restaurents. Que doit on penser quand on voit a Paris des affiches attrape- nigaud: "baisse de la TVA ! Votre canette de soda a 3€50 SEULEMENT!". Toutes choses étant égales par ailleurs, je pense que du foutage de gueules.
La fiscalité est souvent révélatrice, par les attentes qu'elle suscite, des capacités de fantasmes des politiques.
RépondreSupprimerhttp://delbart.nicolas.free.fr/Nico_D./Blog/Entrees/2009/9/16_Toutes_choses_etant_egales_par_ailleurs..html
RépondreSupprimerMerci pour cet article très intéressant, beau boulot !
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