lundi 20 juin 2011

Mitterrand et Marini, les M&Ms du moment

L'actualité fiscale est toujours riche en France, une belle illustration de ce que peuvent donner des esprits de frustrés dopés aux amphètes et sujets à l'euphorie du pouvoir.

Les blues brothers du moment sont le charismatique humaniste Frédéric Mitterrand ministre de la culture estampillée bonne-à-consommer et l'amical Philippe "je-regrette-vraiment-Zitrone" Marini. Pareillement à Laurel et Hardy, on ne peut apprécier pleinement leur tartufferie sans les voir réunis.

Frédéric, entre deux réunions d'états majors pour conquérir Internet, faisait part de ses préoccupations quand au projet d'intégrer les oeuvres d'arts dans le calcul de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune. ISF fameuse Incitation à Sortir de France. "Ceci provoquerait une chute du marché de l'art", les analyses de cette pertinence me laissent à penser qu'il ne serait pas délirant que l'ont remette à tous les ministres un doctorat d'économie honoris hausa quand il apparait qu'ils auraient un début de compréhension des phénomènes d'offres et de demandes. Mitterrand illustre bien les préoccupations générales de la classe politique française : "Primum non nocere" ("d'abord ne pas nuire") étendu pour l'occasion à "Amicis primum non nocere" ("d'abord ne pas nuire aux amis"). Toute velléité de réforme se heurtant aux intérêts de ceux qui profitent du système actuel, ça se termine en : "faites le bruit que vous voulez, mais pitié, ne changez rien de significatif".

Cette approche pose de légers problèmes... Par exemple : "il manquerait un million de logement en France", ce qui contribue à des loyers et des prix élevés dans l'immobilier, on comprend bien que solutionner le problème en créerait un autre : la baisse des prix du marché de l'immobilier.

Etape masturbatoire ultime de l'exception culturelle française (ne cherchez pas trop loin, c'est un joli pour dire taxes & subventions) le capital investit dans des oeuvres d'art échappe à certaines taxes. Ni sur le plan moral, ni sur le plan économique je ne vois de justification du fait que l'état doive taxer plus 60 000 € en banque ou dans des actions que dans un Picasso... C'est presque une incitation au mauvais goût.

Philippe Marini prend au corps un autre problème.

Malheureusement, la France est un pays où l'on peut voir de nombreuses startups apparaitre. Ces startups sont un vrai cancer, elles ruinent la crédibilité du champion France Télécom dans le monde du numérique, elles créent de nouveaux médias qui nuisent à l'audience de France Télévision, elles créent des emplois qui nuisent à l'image de la toute puissance de l'industrie en matière d'emploi... Bref elles nuisent au renouveau de l'ambiance trente glorieuses, objectif central de l'action publique depuis la fin de celles-ci.

Merci donc à Philippe Marini, sénateur cumulard de son état, de rétablir quelque peu le doux rêve d'énarque qui berce nos nuits à tous en ayant l'idée formidable de la Taxe Google.

Philippe Marini connait bien le pouvoir de nuisance de Google, il a d'ailleurs basé son site sur Google Sites. Ainsi, il frappe fort, il frappe au coeur, il frappe donc Google, il a donc vaillamment frappé sur sa machine à écrire t-a-x-e- -G-o-o-g-l-e, se disant "voilà qui va être bien vu de taper sur une boite qui gagne sa vie honnêtement et respecte ses utilisateurs et clients, on aime pas ça en France"... Oubliant quelque peu ses intentions initiales, il a créé une taxe que paieront les annonceurs français sur leur publicité en ligne.

Merci M. Marini. Grâce à vous, les sociétés française auront désormais une balle dans le pied supplémentaire pour se développer, grâce à vous, il est fortement improbable à présent de voir des sociétés se développer en France sur la base d'un modèle publicitaire (comme les immondes Google & Facebook).

Il n'est pas beau ce couple d'individus, l'un protégeant l'existant, l'autre étouffant le futur ? Le conservatisme new age.

Dans quelques mois les Pieds Nickelés et leurs amis viendront vous raconter que c'est à eux qu'il faut confier le pouvoir, ils savent faire des réformes !

Messieurs, vous collez des rustines pour colmater des fissures sur les vitres d'un navire pour empêcher la pluie de s'infiltrer. Pendant ce temps des trous béants laissent rentrer l'eau par torrent dans la coque, ceci ne vous inquiète pas car vous avez parié il y a 30 ans que celle-ci était incassable.


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