Imaginons un peu la courbe du pouvoir d'achat moyen en fonction du revenus d'un français, que verrions nous ? Quelque chose comme ceci :
Ici, j'ai considéré comme revenu un revenu réel : ce qui est produit par la personne à travers son travail (travail présent ou travail passé à travers la notion de capital et son réinvestissement). Le RMI n'est pas un revenu, une allocation quelconque n'est pas un revenu. Par pouvoir d'achat, j'entends la quantité qu'il est possible de consommer (comptez en baguettes de pain si ça vous botte), mais admettez en revanche que le RMI c'est directement du pouvoir de consommation.
Comme vous pouvez le voir, cette courbe comporte un certain nombre de discontinuités flagrantes (des trous quoi), et oui grâce à un système d'aides bordélique et systématisé on peut très facilement gagner plus et pouvoir consommer moins :
- Disparité des prix de l'accès à certains lieux ou services publics : piscine, musée, transports ; en général plus t'en paye avec tes impôts plus on t'en demande pour pouvoir y entrer ;
- Incluons également certains lieux privées : cinéma, entre autres et tous ces petits services moins cher si vous avez la carte famille nombreuse ;
- L'impôt sur le revenu est également là pour vous en mettre une couche au cas où vous auriez cru pouvoir vous faire oublier, le joyeux système d'imposition par tranche vous calmera bien vite de l'engouement suscité par une augmentation.
La conséquence principale de ce type de situation est que si chaque individu ne travaille que de manière à maximiser son intérêt à court terme, il va naturellement chercher à se placer sur le haut des segments présentées ici. Il se positionnera sur un point où s'il produit plus il gagnera moins, c'est un phénomène tout naturel que de ne pas souhaiter travailler plus pour voir son pouvoir d'achat diminuer.
Dès que sur le graphe, vous voyez une rupture cela signifie tout bêtement que pour une variation très limité de sa production, un individu constate une rupture nette et franche de son pouvoir d'achat. La plus part des gens connaissant bien : "Ah non, je veux pas gagner plus, je vais payer plus d'impôt". Ainsi pendant qu'il serait naturel de s'interroger dans une optique matérialiste sur : "Que faire pour produire plus et donc engranger plus ?", de nombreux individus cogitent sur : "Où est la niche la plus proche ?". Naturellement cet état de faits encourage le parasitage, ou du moins la stagnation à une classe sociale de laquelle on n'ose point bouger de peur de perdre.
Je pense que jusqu'à ce point mon propos peut fédérer tous les partis et tous les bords, de l'énarque au postier d'extrême gauche, en passant par Jean-Marie. Si ce n'est pas le cas, j'aimerais bien comprendre pourquoi ? Je précise que je ne parle pas de flat tax, je parle simplement d'un système où plus de travail de productivité signifie un gain plus important.
D'un autre côté, si tout ceci peut-être considéré comme consensuel, pourquoi tout le monde s'en fout ? Parce que si l'on considère que dans ce pays tous les yeux, des particuliers comme des entreprises, sont concentrés sur "comment est-ce que je vais me faire subventionner" ; changer de paradigme fiscal signifierait peut-être voir un peu plus de monde focalisé sur le "comment produire plus".
Ainsi tous le monde admettra ainsi que la fonction de pouvoir d'achat en fonction du revenu devrait être strictement croissante.
Par ailleurs, vous pouvez observer vers la droite du graphe une rupture positive indiquée comme étant due à la découverte de cette science approximative qu'est la fiscalité. Cette rupture, c'est le jour où vous gagnez suffisamment pour vous dire, soit je trouve un moyen de payer moins, soit je me barre de ce pays. Rassurez-vous, on a pensé à vous sur ce point, vous allez trouver un moyen pour payer moins. Ce n'est pas pour rien que les entreprises du Cac 40 payent beaucoup moins de taxes que les PMEs... c'est simplement parce que dans le cas contraire, elles délocaliseraient. Est-il normal d'encourager la recherche de niche fiscale plutôt que la productivité ?
Je vous incite à laisser votre avis dans cette cas qui attend nonchalamment vos commentaires.
EDIT 09 octobre 2011: il semblerait que l'impôt en France tel qu'il n'y ait pas de rupture comme indiqué sur le graphiques (voir Wikipedia). Ainsi cette partie de mon argumentaire est fausse. A noter cependant : le fait que personne n'ait fait la remarque me laisse penser que peu de personnes savent à quelle sauce on les déguste.
Le graphique est une très bonne illustration du bazar franchouillard des taxes.
RépondreSupprimerD'accord sur tout, mis à part :
RépondreSupprimer-le fait que je pense qu'un pays nécessite la protection de la famille, et devrait favoriser les familles nombreuses. Le problème qu'on a actuellement avec les familles nombreuses ne vient évidemment pas des "familles nombreuses catho" traditionnelles dont le père bosse en général comme un taré, mais je ne vais pas m'étaler sur le sujet...
-encore une fois, quelque soit l'économie mise en place, la première chose à changer est de donner envie aux gens de vivre ensemble, et de rétablir une morale commune : tous les systèmes fiscaux peuvent être plombés par la triche et les abus...
Je suis pressé que tu passe ton blog en wordpress au lieu de rester sur cette merde de blogspot... histoire qu'on puisse, entre autre, s'abonner aux commentaires !
MiKa
Le graphique est excellent !
RépondreSupprimer@h16 @Lolik : merci, il m'a pris pas mal de temps ce salaud de graphique ! ;)
RépondreSupprimer@Mika : tu connais mon avis sur la subvention à la procréation mais mon discours ici était au-delà de ça. Mon but était d'illustrer un système qui incite à la triche et au calcul, ce que tu appelles abus, je le nomme recherche naturelle de l'intérêt direct de l'individu. Quand à la migration, ... je suis relativement satisfait de Blogger et ce n'est pas encore planifié.