Les états empruntent sur les marchés, au même titre que les grosses entreprises. Ces emprunts se font par le biais d'obligations (point à détailler dans un futur article). Le soucis des investisseurs est de placer leur argent au meilleur taux et en même temps au meilleur risque, c'est à dire risque le plus faible et taux le plus haut.
Le risque qui nous intéresse ici est le risque de non remboursement. Un non remboursement (ou défaut) désigne le fait que l'emprunteur ne soit pas en mesure d'assumer le contrat qu'il a passé à travers l'emprunt, et donc que l'investisseur ne retrouve pas l'argent qu'il avait placé.
Le rôle des agences de notation est de faciliter la vie aux investisseurs en évaluant la capacité de remboursement des emprunteurs. Dans la cas d'un état de très nombreux critères rentrent en jeu, entre autres : ses perspectives économiques, sa bonne gestion, sa capacité à lever l'impôt (encaisser), sa capacité potentielle à augmenter les impôts (encaisser plus).
Ces agences ayant une certaine notoriété font office de référence quand il s'agit de quantifier un risque. Ainsi une des garanties que peut proposer un fond de placement à ses clients peut-être de n'investir que dans des valeurs d'une certaine notations (AAA par exemple).
Ainsi lorsque la note d'un état baisse, sa dette va être susceptible d'intéresser une quantité moindre d'intervenants sur le marché. L'art du crédit consistant à faire payer le risque il va s'agir donc de payer plus cher quand on est un état en plus mauvaise posture. Ceci n'est pas une perversion du système c'est une de ses vertus. En effet : à quoi bon être vertueux (ici bon gestionnaire) si on en tire aucun profit ?
Sur ce sujet, petit raisonnement par l'absurde. Supposons qu'on vous confit de l'argent, disons 20 000 €, à placer à deux connaissances, l'une qui vous a toujours remboursé rubis sur l'ongle, l'autre qui vit plus difficilement et à souvent fait quelques difficultés à vous payer. Les deux ont besoins de 40 000 € (votre argent seul ne satisfait pas leur besoins quoi qu'il advienne), si vous vous basez sur le principe que le plus en difficulté doit être aider par un taux d'intérêt plus faible, lui prêteriez vous ? Placeriez-vous cet argent à un rendement moindre pour risquez bien plus de ne pas le revoir ? J'espère sincèrement que non. Ainsi l'emprunteur le plus risqué doit payer une prime pour se rendre de nouveau attirant à vos yeux.
L'écart entre un bon et un mauvais emprunteur se nomme spread, ainsi la mesure du spread entre les pays donne une idée de ce que doit payer un mauvais pour faire concurrence à un bon. Par là on mesure une certaine tension sur le marché, plus les spreads sont élevés plus le risque d'un défaut est jugé important car les pays potentiellement fragiles doivent en conséquences mettre plus dans la balance pour se financer.
Ceci n'est pas injuste, le second paye plus difficilement ou semble donner moins de garanties ? Il doit donc compenser le risque qu'il représente par un rendement plus important.
Les conséquences d'une baisse de notation pour un état sont sévères, et n'aident pas à redresser une situation compliquée. Les agences justifient cependant leur prise de position et avertissent des baisses envisagée de notation (ca ne tombe pas du ciel).
Les notes et donc les agences n'ont de sens que lorsque l'on sait qu'une note AAA correspond à une probabilité de défaut inférieure à 2% sur 20 ans (chiffre donné pour exemple). On notera sur ce principe qu'une agence a donc tout intérêt à favoriser les faux positifs; se couvrir au plus tôt d'un défaut potentiel. Néanmoins si ce comportement se généralise trop la note ne signifie rien puisqu'elle ne discrimine pas les bons emprunteurs des très mauvais.
Prétendre comme on l'entend que les agences de notation doivent être réglémentées suite à la baisse de leur notations. C'est engueuler le thermomètre quand on a 39,5. Notons à ce sujet, qu'il n'a jamais été démontré que se mettre le cul dans la glace pour diminuer la valeur du thermomètre ait un jour atténué une fièvre.
Mentions Légales : je n'ai pas la prétention d'être un expert de la gestion des finances publiques, ceci est donc livré sans autre garantie que l'implication que j'ai mis à frapper ces quelques caractères. Par ailleurs, l'AMF demandant de déclarer ses positions lorsque l'on parle trop sur des actifs quotés, je tiens à informer le lecteur que je suis résident français, j'ai donc à ma charge le remboursement d'une partie du foutoir qu'ont mis les dirigeants de ce pays. Gloire à eux et vive la France !
Si vous cherchez d'autres sujets moins compliqués : Rubin vous propose des sujets plus simples, ancrés dans la réalité des délires transgénérationnels et patriotes que nous aimons tant en France
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