Qu'est-ce qui fondent nos choix ? Un question intéressante que j'ai tendance à considérer comme insolvable dont l'importance est capitale : en matière de responsabilité pénale, de libre-entreprise, de liberté...
Qu'est-ce qui nous fait ? Notre origine (capital génétique), notre vécu, certainement une combinaison subtile des deux et quoi alors ? On ne choisit donc rien ? On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas non plus vraiment ses expériences : milieu social, accidents, ... Le point de départ est aléatoire, enfin il n'est pas dépendant de nos choix, sachant que l'homme agit toujours sur une forme de logique qui est le fruit par son passée, il fait ses pas en avant de manière complètement prévisible.
Le criminel n'a pas vraiment choisi de faire ses crimes, son passé et ses gênes l'ont conduit à agir comme tel, le génie a été conduit à géniter (néologisme), j'ai été pousser par mon expérience passée à écrire cet article.
Personnellement je trouve que cette idée se tient, en discutant avec mon père ce midi il m'a dit cette phrase dont la qualité et la poésie m'ont interpelées :
Pas faux, pas faux, j'ai pas mieux à dire. Pour autant l'idée ne me convient pas, le libre-arbitre c'est le fondement de la liberté et de la responsabilité qui l'accompagne. Le remettre en cause c'est malheureusement se considérer comme un pantin programmé.
C'est du Descartes déformé : "Je pense donc je suis", je suis mes instincts et mon conditionnement... je trouve ça déprimant ; ma pensée c'est plutôt le culte du self made man.
Merci pour le lien ! ;)
RépondreSupprimerYou're welcome !
RépondreSupprimerTrès intéressant, ce billet!
RépondreSupprimerC'est vrai que la phrase de ton père est très belle et que, pendant un instant, on sent bien qu'il n'y a pas grand chose à y redire. Mais... Au fait, pourquoi se sent on intimidé quand on se compare au Soleil? Sommes nous comparables? ;-)
En parlant plus sérieusement, ta réflexion sur nos actions qui sont conditionnées par notre milieu, notre éducation, ne tient pas tout à fait la route. Elle se tient si l'on admet que nous agissons en fonction de notre perception du monde et nos instincts. C'est vrai que dans le plus part des cas, simples et quotidiens, ces deux facteurs suffisent parfaitement et alors on peut dire en effet qu'il n'y a pas de véritable choix de notre part.
Mais, ce qui nous fait, c'est le fait que nous avons également la capacité de construire une conception du monde et de la vie. Cette conception se construit et évolue tout au long de notre vie, sous l'influence,certes, de notre entourage familial, nos rencontres, nos expériences vécues, plus ou moins heureuses.
Dans certaines situations de la vie, plus rares, peut être, nos actions sont déterminées non seulement par nos perceptions et nos instincts, mais aussi par notre conception des choses. C'est là, peut être, que se cache le libre arbitre. Certes, l'influence du milieu fait que certains de nous choix peuvent être prévisibles. Mais un choix, même prévisible, reste un choix.
Enfin, la question même de l'existence ou non du libre arbitre est pour moi une question de conception de la vie. Et la réponse que nous y donnons est un choix. Alors oui, je pense que le libre arbitre a un sens.
@Anya : une réponse choisie, c'est une obligation, une réponse calculée me conviendrait mieux, mais je crains le problème insolvable.
RépondreSupprimerBillet intéressant! L'idée se tient effectivement, elle reprend les grandes idées des philosophies de Nietzsche, de Marx, de Skinner notamment.
RépondreSupprimerIl est clair que l'être humain est animé par une foule de déterminismes qui agissent en-dehors des limites de sa conscience. Ces déterminismes, génétiques, sociologiques, psychologiques, économiques, définissent en grande mesure ce que nous sommes, ce que nous devenons, ce que nous pensons et faisons. Le libre-arbitre, à mon avis, est la capacité hypothétique de l'être humain à se positionner au-delà de ces déterminismes et à faire des choix qui échappent à leur influence.
J'ai cependant la tendance pessimiste à considérer cela comme une illusion, illusion qui dériverait de notre incapacité à saisir l'ampleur de ces déterminismes. Se croire libre n'est-il pas ignorer les facteurs inconscients de nos choix? D'ailleurs, plus notre connaissance de l'être humain augmente, la vraisemblance du libre-arbitre ne diminue-t-elle pas?
Toutefois, quand tu parles de la responsabilité criminelle, il faut souligner que critiquer le libre-arbitre ne remet pas en question le bien fondé du système pénal, par exemple. Un tueur en série peut très bien mettre ses actes sur le compte de son enfance difficile, de son manque d'amour, de ses parents absents, de son parcours violent, etc. Mais les peines qu'on lui applique n'ont pas pour but de le punir ou de le laver d'un «péché», mais bien de l'empêcher de récidiver: la compassion ou sa responsabilité consciente n'entrent pas en ligne de compte. Peu importe ce qui l'a rendu ainsi, la question est de savoir si une fois dehors, il recommencera à tuer. Ce sont les faits qui importent, pas leur raison d'être.
Cet exemple illustre bien pourquoi, comme Sartre nous l'expliquait, l'être humain est entièrement responsable de lui-même. Ce qui compte n'est pas la motivation de nos actes, qui en général nous échappe totalement car inconsciente, mais bien la réalité concrète de ces actes. Ainsi, nier le libre-arbitre ne revient pas à nier le fardeau de la responsabilité.
Le sujet est vaste... Bravo pour la réflexion.
Merci pour ton commentaire, je comprend ta réflexion autour de la justice mais pour moi la justice est là pour punir, et bien souvent un tueur en série qui mettra en avance une enfance difficile bénéficiera de la mansuétude de la justice.
RépondreSupprimerRéflexion que je te soumets : comment être responsable si on est pas libre ? Si on est totalement déterminé, peut-on réellement condamné pour des actions qui finalement ne sont pas les nôtres ?
Tel était mon point; je ne suis pas d'accord avec ta vision de la justice. Je crois que pour un système égalitaire et fort, on doit la départir de cette notion commune de «punition» qui appelle la loi du talion, le désir de vengeance et finalement, la multiplication de la violence.
RépondreSupprimerJe crois en la punition dans la mesure où celle-ci cherche à dissuader le coupable de récidiver, mais pas quand elle vise seulement à assouvir la colère populaire. La justice dans toutes ses applications doit servir à limiter la violence, non à la punir.
Tu admettras que cette position est la seule conciliable avec notre pensée commune sur le déterminisme de l'homme; en effet, pourquoi punir si on considère les actes de l'homme comme déterminés? Ta position est donc contradictoire. Selon moi, on ne peut trouver d'excuses à nos actions dans les déterminismes qui les ont motivées: peu importe ce qui me pousse à agir de cette façon, je dois assumer la responsabilité de ce comportement et non la fuir en me réfugiant dans une mauvaise foi philosophique. La justice doit concerner uniquement les actes concrets et ne pas se laisser infléchir par la considération de leurs causes: elle cherche à endiguer les crimes et non les criminels eux-mêmes.
En acceptant toujours l'hypothèse du déterminisme humain, je crois que cette obligation d'assumer la responsabilité de nos actes malgré nous est justement ce qui fait de nous des êtres se résumant à plus qu'à un amas de facteurs. Permets-moi ici de pasticher Sartrer en affirmant, un peu vite peut-être (!), que dans le fond, le nihilisme est un humanisme!
Donc, pour répondre à ta question: je dirais que si nous limitons l'homme à des déterminismes, tu formules mal ta question en parlant «d'actions qui finalement ne sont pas les nôtres». Ces actes sont déterminés mais ils demeurent les tiens, car tu es FAIT de déterminismes; leur origine se trouve en toi-même bien que leurs mécanismes t'échappent. Donc oui, on peut te les reprocher et te condamner. C'est la condition humaine!
Allez, à plus. Bravo pour ton blog.
A la fin de mon article je concluais que je conservais l'hypothèse de l'existence du libre-arbitre. Ce qui retire de mon champs cette hypothèse de déterminisme.
RépondreSupprimerNéanmoins je dois reconnaître que ton hypothèse basé sur le déterminisme tient la route. Pour apporter un peu d'eau à ton moulin j'aurais tendance à dire qu'en sanctionnant la justice joue pleinement son jeu dans le déterminisme en orientant vers une conduite moralement meilleur. Cependant je ne saisi pas bien en quoi la responsabilisation fait de nous plus qu'un amas de facteur.
Pour ma part, je continue de pensée que la justice doit avoir ce rôle de vengeance, la vengeance n'est rien de plus qu'une demande de réparation, une volonté brut de justice. La justice a, selon mes valeurs morales, le devoir de sanctionner mais pas de se battre pour un monde meilleur, je laisse cela aux hommes.
Merci pour tes commentaires construits