lundi 19 juillet 2010

Combattre la concurrence : le libre accès au marché

Encore un article à la suite d'un précédent parlant de la concurrence, mais cette fois autour du libre accès au marché. En effet, si vous êtes une entreprise déjà bien implantée dans un secteur vous avez tout intérêt à y rester le plus peinard possible et le fait que votre marché soit en libre accès ne vous facilitera pas la tâche.

Par libre accès au marché, on entend deux choses :

  • La facilité d'y entrer ;
  • La facilité d'en sortir, car si par voie de conséquence si la sortie est difficile, l'entrée y est plus risquée et donc en un sens plus coûteuse.
Plusieurs choses peuvent être activement faîtes pour limiter ces entrées intempestives sur le marché :
  • Augmenter le flou juridique sur le métier : de cette manière les nouveaux entrants auront un coût d'information et un risque plus élevé ;
  • Augmenter les obligations, normes et règlement lié à l'activité, toutes ces contraintes génèrent des coûts et augmentent de manière sensible le coût d'un investissement mais sont facilement pris en charge pour une entreprise déjà implantées ;
  • Diminuer les possibilités de sortie ou de recyclage de l'activité, le nouvel entrant y verra un risque supplémentaire à cause de l'aspect long terme ou définitif de son entré.
Un très bon exemple de ces propos sont tous les marchés nouvellement "libérés" en France, dès libération on prend des mesures :
  • Mise en place d'une institution ayant pour but de limiter la quantité de nouveaux entrants sous le prétexte de contrôle. Généralement ces instituions sont qualifiées d'"autorité" ;
  • Mise en oeuvre d'une législation stricte visant à augmenter les coûts d'accès sous des prétextes de sécurisation de l'offre cette fois.


13 commentaires:

  1. Excellent. En faisant le négatif de ton article on voit bien ce qu'est en définitive la concurrence (telle qu'elle a été décrite par les tenants de l'école autrichienne) : la concurrence est un processus de découverte par essais et erreur, et le seul moyen de l'encourager est de faciliter l'entrée (et la sortie) de nouveaux acteurs sur les marchés. C'est la liberté individuelle d'agir, en somme.

    à bientôt

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  2. Merci pour ce retour. C'est tout de même assez hallucinant de voir tous ces gens qui protègent la concurrence en l'annihilant, même si je pense que l'on peut noter de manière très ponctuelle des actions étatiques qui sont allées vers un plus de concurrence (en faisant autre chose que détruire un monopole naturellement).

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  3. salut,
    les monopoles n'ont rien de gênant ; tant qu'ils ne sont pas le résultat d'une interdiction d'entrée sur le marché. Il y a des monopoles légitimes qui apparaissent et disparaissent. Toute innovation donne une situation de monopole temporaire à son inventeur : rien de plus normal et légitime. Ce qui ne le serait pas, ce serait d'interdire à d'autres de proposer le même service ou le même produit...

    à bientôt

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  4. Ils sont légitimes, mais on peut dire qu'ils jouent clairement dans le sens d'un seul des acteurs et brisent plusieurs des avantage économique de la concurrence.

    Toute entreprise cherche à l'atteindre en théorie puisque cela lui permet de maximiser son profit.

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  5. Non, justement, les monopoles légitimes ne brisent rien. Cette vision est empreinte de la théorie de la concurrence pure et parfaite, que justement les autrichiens ont remis en cause.

    Il n'y a pas à décrire une situation idéale (un grand nombre de producteur d'un même bien, ou un grand nombre de clients), mais à expliciter la règle générale qui permet d'assurer la cohérence et l'ordre du système, sans entraver la liberté individuelle. C'est exactement ce qu'est la concurrence : la situation de concurrence n'est pas une description d'une situation voulue ou souhaitable, mais une règle générale autorisant n'importe quel acteur à entrer sur le marché.

    Et c'est tout. Toute autre considération revient à vouloir faire une règle générale d'une situation contingente.

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  6. J'aimerais bien lire le point de vue de l'école autrichienen sur ce point. Cependant même si je pense que l'éloignement de la concurrence pur et parfaite telle que définie dans mes articles limite l'efficacité du marché dans les gains que peuvent en tirer ses acteurs, je reste un libéral tendance large sur le domaine de la régulation de cette même concurrence.

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  7. Salut,
    j'en avais donné un bref aperçu ici : http://www.expressionlibre.net/2008/01/07/monopoles-legitimes-et-illegitimes/

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  8. Cela peut-être légitime mais mauvais. Ton exemple de Microsoft est éloquent, Microsoft ne vend ses produits parce que les gens les trouvent "bons", mais parce que les gens ne les trouvent pas suffisamment "mauvais" pour exiger autres choses à l'achat et que Microsoft négocie très bien ses accords avec les fabricants (qui ne sont pas les utilisateurs finaux des produits)...

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  9. "Cela peut-être légitime mais mauvais."

    "Légitime" et "mauvais" sont dans deux domaines différentes. "Légitime" précise que quelque chose se situe en accord avec la loi et les principes justes, "mauvais" est un jugement de valeur.

    Tu peux juger comme tu le veux les produits de microsoft, personne ne te force à les acheter. C'est aussi simple que cela. Après, on peut toujours reprocher à quelqu'un d'autre nos propres choix, mais jusqu'à preuve du contraire les gens achètent les produits de microsoft parce qu'ils leur sont utiles.

    Le meilleur moyen de les rendre meilleurs est de permettre à chacun de proposer des produits concurrents si le coeur lui en dit.

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  10. Par mauvais je ne parlais pas des produits, mais de l'impact d'un monopole sur l'efficacité des marchés.

    Tu seras à la RDB de juillet ?

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  11. @Aster
    Ce que dit LOmiG et sur l'établissement d'un marché, et sur les monopoles, correspond à la vision des Autrichiens.
    Une petite remarque : rarissimes sont les monopoles qui ne doivent pas leur pouvoir à autre chose que les lois du marché...

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  12. @ L'hérétique : oui, et les autrichiens (comme Salin par exemple) expliquent que les monopoles obtenus autrement que par le jeu du libre échange le sont forcément grâce à la contrainte - quasiment toujours étatique. Une raison de plus pour éviter toute intervention de l'Etat dans l'économie...

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  13. @l'hérétique : je suis parfaitement d'accord avec toi, et ton constat peut-être étendu aux oligopoles qui sont quasi systématiquement créés par des autorités de contrôle de la concurrence quelconque, qui contrôle surtout sa disparition.

    @Lomig : je suis également d'accord. Moins d'Etat, plus d'individualisme, c'est presque une religion chez moi (à ceci près que je prends le soin de justifier mes convictions).

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