« Le meilleur endroit pour être éduqué [...] c'est l'école de la République »
Xavier Darcos
Xavier Darcos
Ma réflexion par de cette courte citation trouvé dans un article concernant Fais Mes Devoirs, je ne portes pas M. Darcos dans mon coeur, mais au lieu de s'extasier sur mes sentiments personnels développons un peu.
Tout d'abord ce fameux terme d'école de la République... le concept qui est caché derrière est plutôt séduisant : quoi de mieux que d'offrir à tous les mêmes chances, les mêmes outils pour réfléchir et devenir des hommes libres de par leur capacités de réflexion et leurs cultures. C'est tellement beau que ça m'a presque arraché une larme, mais malheureusement ce terme est généralement dans la bouche de ceux qui sont plus égaux que d'autres, de bons dirigeants qui regardent vers la France d'en bas.
Un peu à la façon « l'école de la République c'est l'égalité pour tous, mais moi... j'ai fait l'ENA. Bref je suis moins con que toi et en plus on a joué fairplay ». Bref ce terme un peu condescendant et je ne le réutiliserais donc pas ici.
J'aimerais d'ailleurs savoir si M. Darcos oserait confier ses enfants à un établissement standard de son ministère ?
Sur le fond, néanmoins, l'éducation gratuite c'est une vision noble (utopique ?) : offrir les mêmes chances à tous le monde, les mêmes chances de développement quelque soit la répartition géographique ou l'origine sociale (et donc les revenus).
Qu'il s'agisse de faitmesdevoirs ou non, le succès des services relatifs à l'éducation et l'enseignement sont l'expression de l'échec de l'éducation nationale. Si l'école était si efficace, il serait peu probable et peu compréhensible que de nombreux fassent appel à Acadomia ou Top profs pour assurer du soutien scolaire à leur progéniture. Les gens n'ont pas perdu de l'esprit que l'éducation était un point clé pour l'avenir de leurs enfants, mais ils refusent de faire confiance à l'état... Est-ce qu'il ont tort en la situation actuelle ? J'aurais tendance à dire que non.
D'ailleurs l'état lui-même le reconnait à travers l'abattement fiscal fait pour ces services. Je m'explique en considérant, au-delà du cadre législatif et de la raison avouée de ces abattements, la symbolique forte que l'on peut leur conférer. L'état est conscient que l'éducation est un service clé, mais il reconnait son incapacité à la prendre en charge et consent donc une ristourne à ceux qui pallient aux faiblesses de son service.
Si l'on y réfléchit bien ces avantages fiscaux combattent fortement l'idée d'un accès à l'éducation indépendant de la classe sociale. Une famille pauvre (pas d'impôt sur le revenu) ne pourra bénéficier de ces avantages et donc paiera deux fois plus cher (si l'on en croit les brochures). Vous voyez le décor dans la grille tarifaire ?
Soutien de math niveau troisième :
- Pauvres : 25 €/h
- Autres : 10 €/h
Je pense que l'éducation nationale a besoin d'un profond renouveau et pas de réformes de pacotilles.
A mon esprit, la seule réforme majeure de l'éducation depuis quelques années c'est l'apprentissage de la Marseillaise, ... ça va pas nous aider à en faire des hommes libres qui pensent par eux-mêmes ça ... au mieux on aura une équipe de France de football qui connaitra les paroles d'ici quinze ans, ça nous évitera des heures de pinaillage chauvin stérile : youpi !
J'ai déjà un problème avec les enseignants de mon côté, je suis sortis il n'y pas si longtemps du système l'éducation nationale... Merci aux quelques personnes que j'ai croisé qui faisaient leur métier avec passion et envie, mais je pense que les noms qui me reviennent en tête tiennent sur les doigts d'une main. Par contre, nous allons sortir nos mains de nos poches pour compter les dépressifs, les alcooliques, les incompétents, etc... Je n'en fais pas une généralité, mais une minorité très présente et très pressante. Oui les gamins ne sont pas faciles à gérer, mais la majorité des personnes qui s'orientent vers ces métiers me semblent glisser doucement vers la première solution de facilité qu'elles rencontrent. (Il a un ton d'alcoolique anonyme ce paragraphe).
Je vous parle donc de la planque ... On se défonce pour un ou deux concours et ensuite plus aucune contraintes les vacances et la garantie de l'emploi. Oui ce sont des stéréotypes, mais j'aimerais pouvoir dire qu'on ne m'a jamais rien rapporté ou que je n'ai jamais rien vécu de correspondant.
Nous retombons donc encore et de manière invariable sur le statut de fonctionnaire qui à mon sens est contraire à toute logique de performance et de motivation. Je ne vois toujours pas ce qui moralement justifie cette idée de métier à vie ? C'est laisser un peu plus de place aux vocations et à l'efficacité pédagogique réelle que de donner une vrai capacité d'évolution aux ressources humaines de l'éducation nationale. La fin du statut de fonctionnaire, c'est le début de l'établissement de critères de performance, de rémunération plus incitatives et motivantes.
Dans le même genre, je me prononcerais en faveur de la suppression de la carte scolaire, elle est un outils très pratique s'assurer que tout le monde reste à sa place et empêcher des établissements de se construire. Cette carte c'est la garantie pour celui qui nait dans un ghetto éducatif d'y rester jusqu'à son Bac.
Autour de cela l'idée du chèque scolaire me semble très constructive. L'argent suivant les élèves dans l'établissement qu'ils ont choisis, il permet ainsi un essor de l'éducation privée qui ne serait plus réservée qu'à ceux qui peuvent se l'offrir.
Tout en gardant un cadre de programme nationaux , on pourrait même imaginer des établissements se spécialisant (de manière naturelle par mécanisme de marché) et proposant ainsi des pédagogies différentes pouvant correspondre à différents profils d'élèves. Peut-être une opportunité de sortir de ce mur sans visage qui veut une éducation pour tous, nous sommes tous différents et avons tous différentes manière d'apprendre et de nous développer.
Remarque annexe : entre la rédaction de cet article et sa publication le site faismesdevoirs.com a fermé... Un projet bidon ?
Article également publié sur lepost.fr.
Article également publié sur lepost.fr.
Excellent texte ! Cher Aster, je vous décerne 20/20.... J'espère au moins que vous n'avez pas fait appel à un service spécial pour ce texte. Je note toutefois que vous avez pompé le programme d'AL, ce qui n'est pas plus mal vous en conviendrez ! Donc pour cette excellente référence je vous décerne les palmes académiques.
RépondreSupprimerJe te remercie. La première fois que j'ai entendu parlé du chèque scolaire, c'était chez Le Pen ... Mais je vois que l'idée de base vient de ce cher Milton Friedman !
RépondreSupprimerTrès bon article!! Tes idées sont, à mon sens, réaliste dans le contexte actuel et serait un bon moyen d'allier public et privé. Il est vrai que les gens sont naïfs: ils ne veulent pas admettre que l'éducation nationale n'est pas un bon système mais à côté de cela, ils payent des services privés pour aider leur enfant.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne le chèque scolaire: un même montant est donnée à tous le monde? ou sur critères sociaux? Parce que je pense que dans ce cas, les bourses aux mérites devraient existées, de tels sorte que les meilleurs soient récompensés de leur effort, ceci leur permettant d'aller dans l'établissement de leur choix. Mais là encore se pose le problème des innégalités dans le sens où les meilleurs sont souvent des enfants aisés qui ont eu des cours particuliers ou une meilleur situation pour étudier et qui de ce fait sont meilleurs que les autres.
Le principe du chèque scolaire c'est que l'état au lieu de dépenser une somme pour chaque enfant, confit cet argent aux parents qui choisissent ensuite dans quel établissement le dépenser.
RépondreSupprimerPour les bourses personnellement, j'aurais tendance à être contre, car cela revient de toute manière à changer les inégalités néanmoins je pense qu'entre une bourse au mérite et une bourse au revenu, il faudrait priviliégier la première solution.
salut
RépondreSupprimerexcellent article en effet !
En plus du chèque scolaire, il faudrait 1) faire payer directement aux gens l'école (pas par les impôts) et 2) donner une complète autonomie aux établissement qui le souhaitent. De recrutement, de programmes, d'organisation, etc..
C'est le seul moyen de faire vivre une saine concurrence entre les écoles, et de permettre à l'offre de s'améliorer, à un coût optimisé.
La mise en oeuvre de cela, la transition, est à penser avec précaution pour ne pas se retrouver avec 1million de fonctionnaires dans la rue...
à bientôt
J'ai cherché à faire des propositions raisonnable pour évoluer dans la bonne direction. Tes propositions ne me gênent pas sur le fond, je suis même d'accord avec toi. Mais dans le contexte actuel ce type d'évolution n'est pas faisable tout simplement parce qu'il détonne trop.
RépondreSupprimerPour la non gratuité de l'école, j'aurais tendance à t'opposer l'argument : comment auront-ils les moyens d'être réellement libre s'ils n'ont pas eu d'éducation.
Pour l'autonomie sur les programmes, ça me fait franchement rêvé, mais il faut reconnaitre que c'est la porte ouverte à toute les dérives. Je penses que tu seras sensibles aux problèmes des écoles religieuses.
Un article riche d'idées et intéressant. Bravo pour ce ton franc et direct tandis que la démagogie
RépondreSupprimeret la langue de bois abondent sur le sujet.
Les idées que tu analyses dans ton article sont intéressantes mais, si on creuse un peu leur succès n'apparaît pas comme évident.
En ce qui concerne la carte scolaire, sa suppression pure et simple ne résoudra pas à mon avis les problèmes des ghettos éducatifs. Et ce pour plusieurs raisons. Une chose est de supprimer cette carte sur le papier, la supprimer dans les esprits, les mentalités, en est une autre. J'ai du mal à croire que demain les collèges de Neuilly ouvriront grand leurs portes aux élèves du 93;) . Les établissements feront tout naturellement de la sélection à l'entrée et dans le meilleur des cas ( au moins officiellement) ce sera par le niveau scolaire des élèves. Cela semble juste et logique à première vue. Seulement dans les premières années d'école primaire, si importantes pour la suite, les inégalités scolaires des enfants sont très fortement liées aux conditions sociales des familles. Sélectionner par le niveau dans ces classes reviendra à rejeter dès 6 ans les enfants des pauvres qui n'ont pas eu les moyens d'accéder à toute la diversité d'activités d'éveil et d'éducation.
La carte scolaire n'est pas à mon avis la vraie raison des ghettos éducatifs. Ils ne sont que l'ombre des ghettos sociaux. Le principe de la carte scolaire donnant (en théorie) l'accès aux mêmes conditions d'éducation à tout le monde me semble défendable. Mais tel qu'il est appliqué aujourd'hui il n'est d'aucune efficacité. En créant les ZEPs dans les quartiers "difficiles" l'état lui même déroge au principe, sans parler des inégalités en moyens matériels et pédagogiques entre les écoles.
Pour ma part, je pencherai vers un système mixte, avec une carte scolaire stricte pour le primaire et une libéralisation du système pour le collège et le lycée.
En ce qui concerne les réductions d'impôt des cours particuliers, ton raisonnement n'est pas tout à fait exact. Ces services bénéficient du crédit d'impôt. Dans le cas des familles qui ne paient pas d'impôts cela veut dire qu'ils reçoivent une compensation financière de l'état. Le système reste tout de même injuste envers ces familles car elles ne disposent tout simplement pas toujours de ressources suffisantes pour avancer les frais en attendant que les impôts les remboursent.
Et pour finir je dirais que je suis d'accord avec ceux qui pensent que les établissements scolaires devraient avoir une plus grande autonomie dans les recrutements des enseignants. Ne pas pouvoir congédier un prof de français qui fait trois fautes par ligne de texte est inadmissible. Et pourtant c'est ce qui se passe!
Merci pour ce commentaire bien développé
RépondreSupprimerJe ne crois pas aux solutions miracles et en l'occurence la carte scolaire me parait un premier pas vers la fin des ghetto éducatifs et c'est au moins l'opportunité pour quelques uns d'en sortit plus facilement.
Pour les cours particulier, c'est vrai. Mais ça revient à supposer que parmi l'argent donnée par l'état aux familles pauvres, il y en aurait une partie qui serait dédiée officiellement à combler les lacune de l'éducation nationale, il faudra les voir admettre ça, ça vaudra le coup je pense ;)
On est d'accord ensuite côté garantie de l'emploi je ne développe donc pas, mais je te remercie pour ton exemple : du vécu ?