samedi 14 février 2009

Total : les profits de la honte

Le mot "bénéfices" subit une dérive assez hallucinante dans la perception que j'ai des médias français : plus le temps passe, plus faire des bénéfices c'est mal.

Total nous sort des bénéfices records, on hésite sur le supplice adapté...

Alors on va leur faire créer des emplois... ils pourraient faire une remise aux consommateurs... Oui on pourrait, sur le plan moral ça n'a même pas l'air de gêner beaucoup de monde et ça me choque un petit peu (enfin façon de parler, je suis habitué).

Mais bon, comme on me le répète, l'argent et les bénéfices ne peuvent être que le fruit d'un vol qualifié. Chose parfaitement logique puisque l'économie sur la planète rouge (la version bleu, mais repeinte) c'est juste le partage d'une richesse fixe et constante. Donc si j'ai, c'est que j'ai pris au pot commun, si j'ai beaucoup c'est que j'ai volé... En clair si on se met tous d'accord pour rien branler, la richesse va pas non plus se tirer et donc on attend tous les allocs peinards (qui vont augmenter puisqu'il n'y aura plus de riches pour phagocyter 90 % du pot commun).

Hors cynisme méprisant, je dirais que cette approche assimile le travail et sa qualité à un opportunisme méprisable qui revient à subtiliser une part du pot commun plus ou moins importante... Ca répond un peu au principe de Lavoisier : «Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme». Je dirais que le principe vaut son pesant d'or en chimie, peut-être même en philosophie, en matière de finance publique en revanche un peu moins. Si je prend de l'argent des impôts que je multiplie par l'état, j'obtiens une dette, la dette étant un montant négatif, l'état est donc négatif.

Je retourne donc à mes préoccupations de départ et à ma conviction personnelle que le travail est une production de richesse et pas une prise de part. Les bénéfices de Total sont le fruits du travail des employés permis par l'investissement des actionnaires. On réclame à grand renfort une taxation spéciale, je vous laisse voir l'image : «ça marche bien ici, vous me filez de l'oseille ?», un peu mafia napolitaine comme ambiance.

Reagan l'a dit : «Les administrations ont une vision de l’économie qui peut être résumée en quelques mots : “Si ça bouge, taxez-le. Si ça continue à bouger, réglementez-le. Si ça s’arrête de bouger, subventionnez-le.”».

Je comprendrais mieux l'idée de taxer plus une compagnie comme Airbus, enfin l'idée nous allons dire, en effet Total n'attend pas de nouveau maxi-VRP financé les contribuables en 2012.


11 commentaires:

  1. J'adore le passage sur la mafia napolitaine

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  2. Si, pour toi, "Collectif gauche alternative", ça veut dire "socialistes" ... on ne comprend effectivement pas la même chose !!

    Je dirais même que tu ne comprends pas grand chose !!

    Mais ton blog n'est pas triste !!

    Bon courage et ....informe-toi !!
    Guy

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  3. @JPO : merci

    @Guy : j'avouerais ne pas avoir parcouru le blog de nos "gauchistes alternatifs", je t'accorde que le terme n'est surement pas adapté. Je m'informe pas mal à mon goût, mais ça fait deux fois que l'on me fait la réflexion en deux jours... j'y réfléchirais si ça se répète trop souvent.

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  4. Si j'en crois ton profil, tu es très jeune, ce qui n'est pas un défaut. Tu dois aussi être assez "fonceur", si j'en crois ton blog.

    Tout ceci est plutôt positif mais permet au vieux con que je suis (63 ans) de te conseiller de prendre le temps de la réflexion et de l'information avant de régir. Ta crédibilité y gagnera.
    C'est à toi de voir.
    Fraternellement
    Guy
    g.dutron@yahoo.fr

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  5. C'est vrai que l'image est excellente, et justement avant de lire l'article je me disais que tu avais du la trouver chez des ... libéraux...!

    Etonnant !

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  6. Ca fait plaisir de lire ton article, tout comme les commentaires.
    Pour ce qui est de ces derniers, il y a ceux qui sont d'accord avec toi (c'est mon cas). Et puis il y a ceux qui ne le sont pas, et ceux-là sont à court d'arguments, comme d'habitude...
    Faire des profits est suspect. Faire de gros profits cache forcément quelque chose de malhonnête. Et ce sont les mêmes qui hurlent contre les licenciements, en oubliant que les salaires ne peuvent être payés que par les profits. Logique, où es-tu passée ?
    J'ai bien aimé ta façon de caricturer la rémunération du travail en une forme de détournement d'un supposé bien commun.
    Quand on étudie sérieusement l'économie, on devient logiquement libéral. Dommage que l'enseignement de cette matière soit si confidentiel dans ce pays.
    @+

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  7. @Guy : merci pour les compliments et oui je suis jeune, 22 ans mais il paraît que ça ne dure pas donc je fonce ;) Je prend un temps assez important à construire ma réflexion. Pour ce qui est du manque d'informations, c'est surement vrai, mais je ne me sens pas de lire tous les blogs, tous les articles et textes sur un sujet. Désolé je manque de temps, mais je prend soin néanmoins d'éviter de balancer des informations fausses (souvent avec lien à l'appui) et mes réflexions sont toujours étayer. Mon culte de l'emphase et de la métaphore contribue surement à diminuer ma crédibilité, mais je pense qu'il renforce la qualité de mon exposé en général en le rendant plus accessible.

    @LOmiG : je pense que l'idée était de dire que l'autre capitalisme viable c'était le collectivisme.

    @René : merci de ton soutien, j'espère convaincre par le dialogue avant tout, donc autant s'ouvrir même à un soupçon d'incohérence.

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  8. Cette affaire me rappelle un peu la fameuse histoire de la cagnotte de L.Jospin. C'était en 1999-2000. L'état a eu la bonne surprise d'avoir un déficite de 50 milliards au lieu des 80 milliards prévus. Alors pendant des semaines les média ont été un champs de bataille entre ceux qui voulaient à tout prix partager "la cagnote" et ceux qui essayent malgré tout de faire entendre la raison : il ne s'agissait même pas de bénéfice! Il n'y avait même pas d'argent positif sur les comptes de l'état! Résultat: sous les pressions, Jospin a dépensé "la cagnotte", et personne n'a rien gagné. Jospin, lui, a perdu les élections.
    Même si l'argent qui n'existe pas est suspect (tant qu'il n'est pas dans la poche de celui qui râle) que dire des bénéfices!

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  9. Je n'étais pas impliqué dans la politique à l'époque Jospin, mais je trouve que l'exemple montre bien le mépris profond des valeurs morales ou même une notion d'intérêt commun : c'est une surenchère à la démagogie.

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  10. C'est justement le langage métaphorique, le recours à l'emphase et le procédé rhétorique imagé qui donne envie de lire ce blog, si on n'aime pas ça, il y a les dépêches AFP.
    Le cynisme est toujours méprisant, seul le kunisme, version primaire du cynisme, ne l'était pas.
    Le rappel sur le cagnotte par Anya est justifié. En y repensant, j'ai encore rigolé. Les Fr. ont un drôle de rapport à l'argent. Je trouve ça étrange et surtout très ambiguë.

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  11. En parlant de rapport à l'argent ambigu, jettes un oeil à ça : http://journal-libertas.blogspot.com/2009/02/la-criiise.html

    Merci pour les compliments sur mon style, j'apprécie.

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