- "J'ai une mauvaise nouvelle, on va devoir fermer l'usine. On ne va plus avoir besoin de toi.
- D'accord mais vous allez me donner une prime de 30 000 €
- Michel soit raisonnable
- C'est ça où je t'enferme, je viole ta femme et ta fille, je les jette dans la seine avec de la soude et après je fais péter l'usine avec toi dedans."
- "Putain, c'est cool, les marchés repartent, on s'est bien démerdés on a fait une super marge.
- C'est vrai que c'est pas mal.
- Faut que je te dise un truc, j'ai été contacté par des concurrents anglais et l'offre était plutôt intéressante. Je te le dis franchement, s'il n'y a pas d'efforts fait de votre côté, je me barre."
La première bien que quelque peu exagérée (le viol n'a pas encore été évoqué comme pratique acceptable par la CGT, la séquestration la violence et la menace écologique étend déjà appliqué) fait état de pratique criminelle, de menace sur la propriété ou l'intégrité physique d'autrui.
La seconde utilise comme argument de pression la liberté d'association et de rupture d'association des deux partis et me parait à partir de là parfaitement acceptable moralement.
La première a été dénoncée entre deux portes, entre deux colonnes de journal. Il faut le reconnaître ces pratiques sont illégales... On attend toujours d'entendre parler de condamnation... On s'étonne même que des gens n'acceptent pas de retourner bosser tous ensemble joyeusement.
Pour la seconde c'est le sujet de meeting à une échelle internationale pour savoir comment couper court à ces libres négociations qui sont scandaleuses car elles ridiculisent un état interventionniste et peu précautionneux de l'argent qu'il prête.
Notons pas ailleurs, que la situation 2 est beaucoup plus intéressante pour les politiques : il reste quelque chose à interdire... ce n'est pas le cas dans la situation 1.
Ta dernière phrase est lumineuse.
RépondreSupprimerHhhhhm...
RépondreSupprimerJe vais ajouter quelques nuances, histoire de faire un peu de polémique ;-)
Tu dis que les deux situations que tu cites ont pour cadre l'entreprise. C'est un peu large, comme cadre. C'est comme dire que les deux situations se produisent sur la planète Terre. Alors qu'elles n'ont pas grand chose en commun en réalité: elles ne se produisent pas dans les mêmes entreprises et pour les mêmes catégories de personnel. Les ouvriers qui travaillent à la chaîne dans les usines ne se retrouvent jamais dans la situation 2, comme par hasard. Ils voient en ce moment plutôt des rencontres du troisième type ( ;-) ) :
"- Eh, les gars, j'ai trouvé de la main d'oeuvre moins chère ailleurs, alors si ici vous ne faites pas d'effort pour que je vous paie moins, je me barre. "
De là à justifier tous les dérapages des derniers mois, il n'en est pas question, bien sûr. Mais je dois avouer que j'éprouve une certaine compréhension envers les ouvriers de New Fabrice, l'usine à Châtellerault qui a fait du bruit médiatique cet été. Ce que ne disent pas beaucoup les journaux mais qu'on entend dire ici, dans la ville, c'est que Renault a forcé l'usine à acheter du nouveau matériel pour les chaînes de production, des machines très chères, sous menace de fin de contrat, sachant très bien que cela mettait l'usine dans une situation difficile. Et à peine les machines arrivées sur le site, Renault a coupé net les commandes.
Et puis, qu'est ce que c'est, 30 000 €? Nous, les simples mortels, on pense que c'est beaucoup: 15 mois de salaire à 2 000 euros par mois. Hmmmm. Mais pour ce prix là, on peut aussi s'acheter 3 m2 de logement près de la Tour Eifel, de quoi mettre son lit et une chaise pour admirer la Belle (la vue sur la Tour est en option payante); C'est le prix d'une bouteille de vin "moyenne" dans les restos chic du sud de la France ( pour s'offrir une bonne bouteille il faut négocier une augmentation avec le patron: 45 000 €); c'est le prix d'une nuit de rêve dans un hôtel quelque part aux Emirats Arabes, sur une île artificielle. Bref, tout est une question d'échelle.
Ceci me ramène la Situation 2. Si on tient compte du facteur d'échelle, elle semble être acceptable, oui, mais ça n'a rien à voire avec la morale, à mon avis. Un contrat est un contrat, ce n'est ni moral ni amoral. Elle est acceptable, mais avec une nuance: tant que l'argent des rémunérations en questions est celui de l'entreprise. Mais quand c'est de l'argent public qui a été injecté en masse dans les banques ( et pas uniquement les banques, d'ailleurs), c'est moins acceptable.
Enfin, quand tu dis qu'avec la situation 2 il reste encore quelque chose à interdire, ce n'est pas tout à fait exact, à mon sens. LE gouvernement ne peut rien y faire, et tout le monde le sait. Il n'y a rien à interdire. Par contre, on peut toujours faire des discours, des appels à bonnes volontés, pour faire croire qu'on s'en occupe. Ca, oui et, malheureusement, ça marche du tonnerre!
@Rubin : merci ;)
RépondreSupprimer@Anya : La différence radical est tout de même que personne n'oblige un ouvrier à travailler. Je ne dis pas que le sentiment de révolte de ces derniers n'est pas justifié. De la même manière, il est compréhensible de penser que les traders gagne trop. Mais cela n'autorise à aller empiéter sur la liberté des gens, la liberté implique aussi qu'il y ait des salauds, mais rien n'empêche de se venger d'eux à travers des actions plus ... morales.
Le boycotte par exemple.
Pour les 30 000 €, même si cela peut paraitre peu comme tu l'as fait remarquer, il n'en reste que les exiger en mettant en avant tout type de menace est anormal.