Il y a quelques temps, sur un sujet probablement lié à la circulation des véhicules dans la capitale, j'avais lu une déclaration de la maire de Paris, Anne Hidalgo, "les parisiens veulent [...]". J'avais trouvé la remarque intéressante, car probablement vraie, mais également déplacée.
Aujourd'hui, le banlieusard travaillant à Paris, y sortant le soir, ceux qui y ont une résidence secondaire, ou le touriste ne se disent généralement pas parisien. Mais ne ferait-il pas sens de se demander s'ils n'ont pas leur mot à dire.
Le principe général est de ne pas laisser les gens voter deux fois. Idée bien intentionnée et pleine de bon sens pour l'époque où la démocratie émergeait et les transports n'avaient pas fait leur révolution. Le citoyen d'une commune y dormait, y vivait, y travaillait.
Mais aujourd'hui la notion s'est probablement un peu assouplie, Paris, archétype du problème, vit avec ses habitants mais aussi une hordes de passants plus ou moins réguliers, plus ou moins permanents.
Ont-ils la même légitimité que les habitant pour s'exprimer sur la vie de la cité ? Quid du propriétaire d'un bien qui n'y vit pas ou ne vient pas ?
Ils remplissent les restaurants, font vivre les entreprises, y consomment de la culture ou simplement viennent se promener ?
Si la lutte farouche contre les véhicules dans Paris est peut-être un sujet qui tient à coeur aux parisiens, c'est un sujet qui je pense demanderait un peu plus de conciliation si l'on reconnaissait que la capitale n'est pas propriété unique de ceux qui y ont déclaré leur résidence principale.
Le problème n'est d'ailleurs pas parisien. Combien de communes vivent de la taxe foncière d'une poignée d'entreprises dont ni les salariés, ni les actionnaires ne sont résidents ?
En 2014, c'est un peu moins de 700 000 personnes (1 200 000 inscrits) qui ont voté aux élections municipales à Paris. L'Ile-de-France compte 12 millions de personne d'habitants (un peu moins de 7 000 000 d'électeurs), dont une partie pourraient prétendre avoir leur mot à dire.
Doit-on penser à système où mon vote locale pourrait être subdivisé entre les communes sur lesquels j'ai un intérêt légitime (de part mon patrimoine, mon emploi ou ma résidence) ?
Ou peut-être que l'échelle urbaine que l'on observe de nos jours devrait changer, et Paris devrait absorber la plus part des communes de l'Ile-de-France pour réduire cet écart "impliqués" / "citoyens" ?
dimanche 22 avril 2018
Quelques questions sur la démocratie locale ?
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