dimanche 15 novembre 2009

La place de la tradition dans la construction d'une idéologie

Si vous suivez un peu la blogosphère politique, vous remarquerez que le réseau LHC à une méchante tendance à fusionner avec la réacosphère ; appartenant au premier et pas à la seconde j'éprouve un léger besoin de prendre position. Car au fond quelle est le point commun des pensées réactionnaire, conservatrice et progressiste ? Ce sont tout simplement trois mots qui ne signifient pas la même chose d'un pays à l'autre, tout simplement parce que ce sont des systèmes de pensée positionnées par rapport à la tradition et la culture.

"_Dis papa ! Tu ferais quoi à ma place ?"
"_Si je posais des questions aussi connes dans le but de me déterminer ? ... je me flinguerais fils !"

Même si je n'ai pas un amour particulier pour certaines de réflexion de Descartes, je dois lui reconnaître la valeur particulière qu'il a apporté à la philosophie à travers son idée de remise en cause systématique de ce qui se présente à lui.

Pour moi une idéologie est un objectif de long terme qui ne peut se positionner de manière relative, elle se doit d'être un absolu. C'est pour cette raison qu'y intégrer des éléments changeant comme la tradition que ce soit pour la renier, l'aduler ou trouver un argument pour dire que "franchement les pédés...", me paraît une faute de raisonnement grave. Ce type de discours nait d'un mélange malsain entre le ressentiment ou la nostalgie pour une époque passée au point de la prendre pour référence.

La chose que je suis prêt à concéder néanmoins c'est que la culture et par là, la tradition doivent être prises en compte dans le processus de décision politique. Ceci au sens que je conçois la politique comme l'application d'une idéologie à une réalité concrète ; l'idéologie donnant le but de long terme et la réalité le chemin le plus simple pour s'en rapprocher.


9 commentaires:

  1. Ce que tu dis donc c'est qu'il faut que l'idéologie soit neutre face à toute forme de tradition (ne pas se définir par opposition, ne pas se définir par assimilation). Je ne vois pas comment c'est possible.

    Une idéologie doit se baser sur un certain nombre de notions (valeurs) fondamentales, soit ces valeurs existent déjà dans notre histoire, donc tu t'assimiles à elles et tu rejettes les autres, soit elles n'existent pas encore, tu renies toutes les autres. Au final tu n'es pas vraiment neutre face à la tradition.

    Il y a aussi l'idée de construire une idéologie qui serait définie par l'absence de valeurs fondamentales, sans axiome donc. Mais c'est un peu paradoxal puisqu'au final ça revient à dire : Le seul axiome c'est qu'il n'y a pas d'axiomes... donc il y a bien un axiome.

    Comme je crois que je sais à quoi tu pensais en disant ça, je termine en parlant de libéralisme. Certains disent que le libéralisme est une anti-idéologie car c'est une idéologie qui laisse chacun choisir la sienne. En supposant que ce postulat soit vrai, on se retrouve dans le cas du paradoxe évoqué plus haut, et donc le libéralisme ne tient pas debout logiquement parlant. (une idéologie définie comme une anti idéologie est-elle contre elle même ?).

    Mais il se trouve que ce postulat est faut. Je pense que le libéralisme est basé sur deux axiomes:
    Tous les humains (humanoïde?) possèdent les même droits.
    Les humains possèdent des droits.

    Donc le libéralisme est aussi une idéologie oppressive (comme les autres) qui n'accepte que les traditions qui collent bien avec ses axiomes et il y a bien de fait une "tradition libérale" qui est d'accepter toute forme de comportement respectant les axiomes libéraux.

    Certains ont aussi pensé à créer une idéologie "naturelle" i.e. basée sur certaines propriétés naturelles/biologiques qui font la spécificité de l'être humain. Pour le coup on dirait vraiment qu'on se situe à un niveau d'abstraction supérieur à la tradition. Je pense que ce genre d'approche est fondamentalement biaisée (les gens ne voient que ce qu'ils veulent voir dans la nature).

    Le fait est qu'à mon sens, il n'y a pas de morale dans la nature. J'ai bien une opinion sur comment la morale est apparue. C'est certainement explicable par la théorie de l'évolution, mais ça n'est certainement pas une morale "de la nature". Simplement quelque chose que la nature a produit, par le biais de l'homme. Vu que la nature a produit en matière de morale une chose et son contraire, je ne vois pas bien ce qu'on peut entirer comme conclusion.

    La suite après, c'était trop long pour blogger...

    RépondreSupprimer
  2. Je pense particulièrement à tous ces socialistes qui voient dans le fait que l'homme est un animal social une justification absolue de toutes les crétineries que l'on subie en ce moment.
    Je pense aussi à tous ces petits malins qui arrivent à expliquer froidement que le libre arbitre n'existe pas car l'univers est déterministe et que donc le fascisme c'est pas si grave... puisqu'on ne choisit pas de toute façon...

    Au final tout ça relève plus du fanatisme qu'autre chose. Ce serait peut-être bien de ne pas remplacer dieu par les sciences naturelles en matière de morale.

    Et pour vraiment finir cette fois, mon opinion sur l'apparition de la morale : je pense que l'être humain, de part le fait qu'il est conscient de lui même, à tendence à vouloir se protéger. Ceci se traduit par pleins de comportements, et sur le plan de la morale, ce qu'il se passe est qu'un être humain choisit la morale qui lui permet de mieu s'accepter. Parceque s'accepter soit même est un reflexe d'auto préservation.

    Mais comme évidement ça ne marcherait pas si l'humain en question était conscient du stratagème qu'il emploie pour ne pas se sentir trop mal, il en arrive à se mentir à lui même en se convainquant que cette morale ne vient pas de lui mais de quelque chose de supérieur qui est "juste" et que.. oh ben ça tombe bien, ça lui convient... hop la sans les mains...

    Bref le communisme a peut-être tué des millions de gens, volé des millions de gens, et réduit en esclavage plus ou moin tout ce qui reste... mais le bon côté c'est qu'il a permi à pleins de gens de se sentir un peu mieux dans leur peau ce faisant.

    RépondreSupprimer
  3. Je pense que tu étends un peu trop ce que j'ai dis et tu pars également avec acquis que la morale est une valeur purement humaine qui n'existe pas dans la nature. Reste que l'on a quand même vue des notions comme l'équité présentent chez d'autres espèces (c'est d'ailleurs toi qui m'avait parlé de ces faits).

    Nihilisme mis à part, quand je critique l'utilisation de la tradition pour la construction d'une idéologie, je critique la faute de jugement à la prendre telle quelle ou a contre bien juste parce qu'elle se nomme tradition. Je critique la tradition en tant qu'argument de choix.

    Après je ne nie pas que la culture (plus que la tradition) à pour une part importante dans notre hiérarchisation des valeurs morales. Mais néanmoins pour avoir une valeur de vérité la plus générale possible une idéologie doit s'abstraire le plus possible du contexte culturel.

    RépondreSupprimer
  4. Effectivement il y a des espèces qui semblent posséder en eux la notion d'équité. Il y a aussi des espèces qui pratiquent l'esclavage. Et je ne pense pas que ni l'une ni l'autre ne le fasse par vertu morale. D'ailleur dire qu'ils "pratiquent l'esclavage" c'est juste un modèle pour expliquer un phénomène constaté. La chose ne se passe pas de manière autant intentionnelle en réalité.

    Mais je ne vois pas vraiment en quoi on peut en déduire quoi que ce soit sur une "vrai" morale de l'homme. Si l'homme n'avait pu convevoir qu'une certaine conception de la moralité, on aurait pu utilisé ça comme un modèle pour décrire son comportement et ses valeurs, mais ce n'est pas le cas.
    Du coup parler de vérité sur la question de morale de l'homme me semble être une approche biaisée par nature. Si il y en avait une, on n'en discuterait pas.. on l'appliquerait (comme les fourmis par exemple).

    Partant de là on pourrait se dire que la "vrai" morale de l'homme c'est le plus grand dénominateur commun à toutes les formes de morale qu'il a conçu. C'est à dire le truc qu'aucune forme de moralité n'a jamais remi en question. Aillant lu un article hier sur la soupe au foetus humain en Chine, j'ai de sérieux doutes face à l'idée que ce PGCD soit non nul.

    Par ailleur je peux aussi te dire qu'à priori PGCD (moi, Sarkozy) = 0 ;)

    Pour le deuxième paragraphe, je suis d'accord, l'argument "parceque c'est la tradition" est stupide.

    Juste une remarque annexe: Imposer une idéologie trop abstraite c'est mettre en place une dictature.

    RépondreSupprimer
  5. Comme je l'ai expliqué pour moi la politique c'est l'application d'une idéologie à la réalité. Une idéologie pure ne s'atteint en conséquence que rarement.

    Pour le reste un PGCD nul c'est ... pas vraiment mathématiquement correcte ;)

    RépondreSupprimer
  6. Hm effectivement oui. donc disons que pour garder l'analogie, je dirais que je suis premier avec Sarkozy ;)

    RépondreSupprimer
  7. D'un côté vue la taille de Sarkozy, lui trouver un diviseur entier c'est touchy ;)

    RépondreSupprimer
  8. C'est bas... :p

    Si ça se trouve c'est un irrationelle transcendentale.. et là c'est toi qui te sentirais petit ;)

    RépondreSupprimer
  9. Irrationnel je n'en doute pas... remarques du coup c'est peut-être pas la même de faire des calculs de primalité sur un truc qu'est pas entier.

    RépondreSupprimer

Related Posts with Thumbnails