vendredi 12 juin 2009

Quels objectifs pour l'Etat ?

Le récent article d'H16 et l'actualité récente de la Commision de Mesure de la Performance Economique et du Progrès Social me rappelle cette pensée profonde et ravissante qui veut que "l'Etat, ne soit pas ta mère".

Le point commun entre ces trois éléments c'est l'interrogation profonde autour du rôle de l'Etat qu'ils suscitent chez moi. En effet, cette commission sublime a la lourde tâche de trouver un indicateur montrant que ce pays n'est pas dans un état de délabremment complet... Va falloir en bidouiller des chiffres hein ! Mme Lagarde propose déjà des mesures drastiques pour montrer que la France est encore dans le vent. Ne vous y trompez pas, si une entreprise fait ce genre de conneries ça s'appelle trafiquer les comptes ou essayer de prendre les gens pour des cons.

Je suis peut-être un peu sévère vis-à-vis de cette belle commission, mais quand l'initiative de ce travail d'économistes part d'entités politique, j'ai tendance à imaginer que le résultat ne pourra qu'être biaisé... Néanmoins la mesure de performance est un point critique et délicat sur lequel je ne manquerais pas de revenir.

Tout ça pour venir lancer en l'air cette idée du rôle de l'Etat, puisque tous les politiques se font un malin plaisir de mesurer leur efficacité en mesurant la croissance économique pendant leur exercice. C'est-à-dire qu'en définitive 30 millions de personnes vont bosser (10 millions pour les plus pessimistes), mais quand ça marche c'est grâce à eux... Sous cet angle, l'objectif serait l'économie.

Mais en définitive, l'économie mesure une production purement matérielle, le but serait donc de diriger le pays de manière à maximiser une quantité de richesse produite. Bref l'Etat ne serait qu'une putain d'entreprise monopolistique et coercitive vis à vis de ses sous-fifres (nous-mêmes). Au passage, tous ces objectifs économiques sont incompatibles avec un paquets d'autres choses : écologie, développement social et bien-être. Si je dis bien-être, c'est parce que cet objectif économique engendre des discours sur "la valeur travail" et une certaine haine du oisif. Et si je ne suis pas de ceux qui associent le travail à une notion de torture, je ne l'associe pas non plus à une notion de devoir ou de pied systèmatique.

D'un point de vue plus conventionnel, on nous explique souvent l'instauration de nouvelles mesures comme reposant sur une idée de justice social (cherchez pas, il parait que ça existe, c'est quand tout le monde à tout ce dont il a besoin, un peu comme dans les schtroumfs). Donc le rôle de l'Etat serait de s'assurer que personne ne crève de faim, ne manque de télévision, ni de bulletin de vote... Bref d'être cet élément déresponsabilisant qui permet à chacun, même à la pire enflure ou la pire loque, de survivre, on ne crèvera pas la bouche ouverte ici. Dans le succès de cette optique, l'homme n'est même plus responsable de sa survie.

Tiens prennons un autre aspect, le bonheur de tous... Moi personnellement, les biens mutualisés je peux comprendre, les sentiments mutualisés, faudra voir. On va donc reformuler ça autrement : le "bonheur de chacun". Ca c'est cool. Je veux dire que ça personne ne peut contester que c'est trop mignon... Mais là, on vire dans une utopie délirante, et pour le coup c'est les bisounours, mais sans les méchants... Mais faut quand même reconnaître que ce serait cool...

Pour ma part, j'aurais tendance à ne donner comme mission basique à l'Etat de préserver son intégrité, l'intégrité physique des personnes et de leurs biens...

L'illustration vient d'Antagoniste.net


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