jeudi 5 septembre 2013

Est-ce qu'il existe des jobs bidons ?

Il y a quelques jours, je lisais un article fantastique dans Strike Mag qui parlait d'une explosion des "job bidon" (comprendre sans utilité pour le monde qui nous entoure) au cours du dernier siècle. L'article avait ses défauts, le principal étant peut-être un argument frisant la théorie du complot. Peu de temps après @Rubin s'insurgeait contre cette idée de "métier à la con" arguant que la notion d'utilité sociale n'existait pas.

En absolue, c'est vrai. Comment vous démontrer qu'un tel (potentiellement vous) est inutile ? En dehors de député (Prenez! C'est gratuit!), je pense qu'il y a peu d'emploi, de fonctions, où votre absence et celle de vos paires ne change rien au monde qui vous entoure.

Si le comptable de l'artisan permet à celui-ci de voir quand il gagne et quand il perd de l'argent, il n'en est pas moins vrai qu'il est aussi pour gérer un environnement administratif, fiscal et juridique créé de toute pièce. Est-ce que cet environnement est utile et nécessaire ? Autre question intéressante. Si nous admettons qu'il est en totalité ou partie inutile, alors quel est la proportion d'emploi de comptable générés par cette inutilité forcée ?

Si j'aurais du mal à vous faire admettre l'existant tant ceci semblerait être une attaque ad hominem sur certaines professions. Je pense que je peux vous voir acquiescer si je vous dis que si demain, l'envie en prenait à une assemblée réunie en séance, il serait facile de créer des postes sans valeurs ajoutées, voir contreproductifs. Inquiet de voir la progression de l'usage des stylos, une entité d'approbation des modèles avant leur mise sur le marché verrait le jour. Elle aurait pour objet premièrement d'approuver les nouveaux modèles et deuxièmement d'informer les consommateurs sur les dangers de ne pas écouter ses avis. Clic, clac, Kodak, voici donc un budget annuel se chiffrant en million dépensés en campagne de pub, charge administrative et réunions bidons... Si l'exemple des stylos ne vous semblent pas assez grotesque, inventez en un autre.

Si la possibilité de l'existence de jobs bidons est une réalité, j'aimerais évoqué la listes des raisons qui ferait qu'il n'y en aurait pas: ils créent de nouvelles charges économiques baissant la productivité des institutions souhaitant s'en pourvoir et diminue grandement leur compétitivité. Fin de la liste

Maintenant sachant que le monde n'est pas plat, on ne déménage pas à l'étranger d'un claquement de doigt, l'atomicité entre les offres des pays est faible, il m'est difficile d'avoir la couverture santé allemande avec le système de chômage espagnol tout en vivant à Paris. L'impact de ces différences de productivité ne se ferait probablement pas sentir que sur le long terme.

Si l'on considère les schémas qui peuvent pousser à la création de jobs bidons en revanche il y en a dont les effets peuvent être très court-termistes. Dans une culture où l'étalon maitre de la gestion économique est le nombre d'emploi et où le chantage à l'emploi est monnaie de référence, j'imagine qu'on trouve plus d'un politicien pour voter des emplois d'avenir et plus d'un grand patron pour choisir de garder un travailleur inutile qui lui coûte moins que la connivence ne peut lui rapporter.


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