J'espère que vous n'êtes pas venu ici en espérant que je vous parle des camps de concentrations (rapport au titre), mais je vais vous parler de socialisme et de léger problèmes de perception face au travail.
C'est un rituel en France, si vous voulez voir un ministre, son agenda est tellement plein qu'il vous faut remonter en haut de ses priorités. Mais comment remonter en haut des priorités d'un ministre ?
C'est très simple : vous devez ennuyer suffisamment le reste de la populace pour avoir un rendez-vous et une écoute pas trop distraite : "Crevez dans votre coin, on s'en fout; mais pitié ne nous faites pas perdre des électeurs !".
Donc c'est parti chez les agriculteurs, on va allé faire chier le citadin, mais bien, ...opérations escargots tout ça. On se met un peu de bouse de vache pour faire du camouflage (de la merde sous la merde ça ne ressort pas trop), on fait vrombir les tracteurs, on emmène trois ou quatre vaches et c'est parti.
Alors quand les journalistes arrivent, on ne dit pas qu'on emmerde le citoyen moyen parce que ça permet d'avoir un peu d'attention. C'est donc ainsi que sur France 3 hier soir, on voyait des gens caillasser des préfectures et pourrir des rues, mais rassurons-nous pour eux, ce n'est pas de l'ultra-gauche anarchiste (ce terme me fait pisser de rire). Pour le coup : ils vivront sur notre économie morbide, voir moribonde ! Française, français rassurez-vous : vous pouvez casser sous réserve de n'être ni jeune, ni gauchiste, ni étranger, ni basané.
Dans la foulée, un journaliste interview Dédé Guevara (les noms ont été remplacés pour pallier à mes trous de mémoire). Dédé explique qu'il faut un juste prix pour récompenser son travail. Il travail, c'est donc normal qu'il obtienne un salaire décent. C'est là qu'intervient dans mon esprit cette phrase qui était en haut des portes des camps : "Le travail rend libre"...
Comme si le travail pouvait vous permettre de vous affranchir d'une forme de dépendance ou d'emprisonnement à votre condition humaine. Comme si le travail comblerait vos besoins. On m'a mentit quand j'étais petit : tout travail ne mérite pas salaire, car à cette phrase j'opposerais cette citation pugliese (Italie du Sud) dont la traduction n'est qu'approximative : "Démolir, puis reconstruire, ça s'appelle toujours travailler". Le travail peut-être inutile, ou non performant.
Le travail de cette agriculteur mérite-t-il forcément qu'il en vive décemment ? Devons-nous nous interdire d'acheter des denrées moins chers produites par d'autres travailleurs sous prétexte qu'ils seraient étrangers ? Doit-on obliger des touristes à aller dans cet hôtel quatre étoiles de 2000 chambres perdu dans le désert de Gobi sous prétexte que des gens ont travaillés à sa mise en place ? Doit-on empêcher cette industrie de tombée car elle ne serait plus compétitive sous prétexte qu'elle est stratégique ?
Tout ceux qui vous affirment les vertus du travail vous mentent... On ne s'enrichit pas par le travail, le travail n'est pas une fin en soit, il n'est ni un but, ni une garantie d'atteindre ses buts. C'est un éventuel outil, mais celui qui en attend aveuglément une récompense sous prétexte qu'elle lui serait due se voile la face.
samedi 17 octobre 2009
Arbeit macht frei
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Tags : philosophie, politique, société
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