dimanche 25 mai 2025

Interdépendance

Interdépendance, coopération, mondialisation, globalisation, beaucoup de presque-synonymes.

Autarcie, indépendance, autonomie, souveraineté, d'autres presque-synonymes antonymes des premiers.

Le choix des mots reflète bien souvent l'opinion de celui qui les emploie. Je continue dans les quelques débats qui me semblent s'y rapporter.


Le COVID a mis en avant les fragilités de la logistique mondiale, et aussi ses conséquences internationales. Peut-être au mépris des autres et de l'humain, peut-être légitimement certains états ont privilégié leur population à leurs engagements et au droit.

Les agressions russes en Ukraine sont pénalisées depuis 2014 par des sanctions économiques, dont l'efficacité est critiquée par certains, mais force est de constaté que c'est un sujet qui revient lorsque sont couvertes les discussions pour la fin des hostilités dans l'actualité. La Russie n'est pas une exception dans ce genre de pratique du monde occidentale pour imposer une vision et pénaliser un comportement. Iran, Chine, Hongrie, Israël...

Beaucoup de pays, dont la France et les Etats-Unis, ont des positions visant à promouvoir une renaissance d'une industrie locale, principalement autour d'idée de création d'emploi et de richesse. Ceci suivant une démarche selon laquelle, il est possible que l'économie tertiaire ne soit pas aussi solide, robuste et inclusive que l'on aurait pu l'imaginer il y a 30 ans.

D'autres encore promeuvent le développements de pays du tiers monde, qui s'ils ne vivent pas de subside des autres, vont devoir trouver des choses à vendre sur la place mondiale.

Le coût écologique du transport, souvent mis en avant, est en réalité souvent une fraction plutôt faible voir dérisoire sur un produit fini.

Autre idée, je crois, développée par Adam Smith, si les nations échangent, elles auront moins d'intérêts à se faire la guerre. Même si cette idée peut-être nuancée, beaucoup de guerres dans l'histoire n'ont pas vu les flux économiques entre les belligérants s'interrompre.

 

Fin des éléments factuels, début des idées personnelles.

 

Les conclusions relatives aux points précités sont souvent antagonistes : on ne développe pas une industrie locale, sans diminuer ses échanges avec d'autres, ce qui n'est pas sans conséquence pour eux, et ce qui diminuent les leviers et les raisons de rester en paix.

Ainsi je pense que la bonne position est une position d'équilibre.

  1. Les bonnes politiques doivent pouvoir être réciproques et soutenables.
  2. Un pays (voir même une région) doit être en capacité de nourrir sa population. Ceci afin d'éviter que les fragilités logistiques menacent un élément fondamental de la vie. Ceci est conciliable avec une économie de marché ouverte et un maintient de prix: si l'Etat veut garantir l'autonomie sur ce sujet, il doit donc être un acheteur de dernier ressors maintenant les prix, quite a détruire un éventuel surplus. Ou par une politique de subvention de l'agriculture. 
  3. Une même idée, peut-être plus nuancée en fonction du climat, autour de l'énergie. A défaut d'être produite localement, celle-ci devrait à minima soit être fortement diversifiée, soit être productible localement rapidement en cas de besoin exceptionnel.
  4. Dans cette même idée, d’exceptionnalité, et sans savoir si la chose est techniquement imaginable. Avoir quelques sites industriels convertibles en un interval de temps rapide vers une production ou une autre. Ceci pourrait être privatisé, les industries sous contrat se verraient demander une production proche de la leur sous un intervalle de temps limité de sorte à valider leur capacité toutes les X années, sans être informées au préalable. L'idée d'avoir des usines nationales de masques et de respirateurs est débile, à moins que l'on ait la certitude que le prochain problème de l'humanité soit une pandémie d'infections respiratoires.
  5. Ces exceptions prises en compte, le commerce ouvert est relativement efficient, il crée des ententes, distribue les richesses, améliore nos vies, permet de résoudre des conflits internationaux sans violence. Sans être un but unique, il devrait être regardé comme vertueux à défaut d'avoir été prouvé coupable.
  6. Les acteurs économiques ne doivent pas être encouragés à faire des hyper optimisations, qui créent des systèmes plus efficients à court terme mais moins robustes. E.g. l'absence de stock est formidable jusqu'à ce que la logistique échoue.

 


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