La baguette du boulanger, en bas de chez vous, doit coûter aux alentours de 0,85€, un peu plus un peu moins selon où vous êtes. La quasi norme culturelle est des voir les prix augmenter, de façon généralisée, un peu partout, un peu tout le temps... Personne ne sera choqué si j'annonce qu'a priori le pain, l'essence, les loyers, les impôts et pas mal d'autres choses, seront un peu plus chers l'an prochain. Cette hausse généralisée des prix (et en théorie des salaires) s'appelle l'inflation.
Le phénomène économique inverse existe, c'est la déflation.
La déflation est souvent "mal vue" par les économistes keynésiens car elle a tendance à se renforcer par un cercle d'action et de réaction. Si les prix baissent, les consommateurs sont incités à différer au plus leurs achats, ainsi le volume d'affaires est moindre, certains y voient une nouvelle incitation à baisser les prix (ce qui reste à voir) ou encore tout simplement un facteur de ralentissement économique.
Toujours sous cet angle on peut voir quelques avantages à l'inflation, en effet, lorsque tout augmente et que tout signifie salaire et prix, les grands perdants sont, in fine, ceux qui ont de l'argent. Et quand on lit ceux qui ont de l'argent, l'illusion est de croire qu'il s'agit des "riches", car il s'agit de ceux qui ont de l'argent pas nécessairement de la richesse.
Un des moyens de créer de l'inflation est tout simplement d'imprimer de la monnaie. Admettons qu'il s'échange uniquement 10 kg de nourriture, et que la masse monétaire en circulation soit de 10 € (en totalité sur tout un pays pour une période donnée), très logiquement on peut supposer que le prix d'1 kg de nourriture soit de 1 €.
Si demain pour la même quantité échangée, on double la quantité de monnaie en circulation, 20 €, la quantité de bien en circulation étant la même, on double très logiquement le prix de chaque bien, on aura probablement un prix de 2 €/kg.
Avant la monnaie, il y avait le troc, ce qui signifie, que je pourrais envisager dans mon exemple qu'il n'y ait pas juste 10 kg de nourriture mais 5 kg de viande et 5 kg de pommes, en supposant que les deux soient également désirables, on aurait un "taux de change" de 1 kg de pommes pour 1 kg de viande. La chose semble parfaite jusqu'au jour où il y a en fait 5 kg de pain, 2 kg de viande et 3 kg de pommes, car si je n'ai que des pommes et désire du pain de quelqu'un qui ne souhaite avoir que de la viande, là ça devient compliqué. La monnaie n'est rien d'autre qu'un moyen de simplifier le troc, à la fin nous sommes tous en train d'échanger nos biens et nos services.
Une des choses les plus distrayantes est d'entendre les grandes théories autour de la monnaie. Parmi elle, très tendance avant que l'euro ne se casse la gueule, donner le contrôle de la monnaie à un gouvernement populiste résoudrait probablement tous les problèmes de la France, de la Grèce, du monde entier... L'euro serait trop fort... Comprenez à travers tous ces messages qu'il faut imprimer des billets.
Naturellement aujourd'hui on imprime rarement des billets dans les pays développés, on procède à des opérations plus sophistiquées de LTRO ou de QE. Le wording est plus sexy, le grand public ne comprend rien, mais il ne se passe pas grand-chose de différent. Plus de détail sur ces pratiques sur la Main invisible.
Faire tourner la planche à billets à deux impacts principaux: augmenter la masse de monnaie et transférer de la richesse.
L'augmentation de masse monétaire est assez intuitive, c'est le premier effet et généralement le seul qui arrive en tête quand on parle de faire tourner la planche à billets. J'ai 100 billets, j'en imprime 100, j'en ai 200... Tout devrait coûter deux fois plus cher et dans le fond pas grand chose ne changerait, si sur chacun recevait autant de billets que ce qu'il a en poche.
Si vous imprimez de la monnaie chez vous vous êtes de faussaires, vous abusez du monopole de l'Etat, en l'occurrence, en Europe, de la Banque Centrale Européenne. Car en général celui qui imprime de la monnaie s'enrichit. En général, il s'agit de l'Etat, il imprime la monnaie puis s'en sert, et comme en payant des voyages en jet privé à Manuel Valls et sa famille on dépense de l'argent, au final c'est l'Etat et ses serviteurs qui s'enrichit (en ayant appauvris les servis)...
Les nouvelles méthodes d'impressions (LTRO / QE) de billets donnent une place aux banques qui généralement prêtent en contrepartie aux états ou s'assurent de maintenir les marchés boursiers à flot pendant que l'économie s'effondre ou stagne.
A ce type de petits jeux d'arrangement comptable, généralement, si quelqu'un gagne de la richesse (ici donc les banques et les états), quelqu'un doit se doit d'en perdre quelque part. Probablement ceux qui détiennent de la richesse ? Oui, dans un sens, mais de la richesse en terme monétaire, c'est à dire du cash, de l'argent sur un compte un banque ou de l'argent à venir (un crédit que l'on doit vous rembourser)...
Dire les riches est faux, si vous détenez quelques millions vous avez probablement diversifié votre investissement en actifs financiers (du coup que quelqu'un maintienne les marchés peut vous arranger), dans l'immobilier et, vous avez probablement une proportion faible de votre richesse sur un compte en banque. En dehors des créanciers, ce sont probablement les classes moyennes qui sont les plus affectées par ce genre de stratégies.
In fine, c'est comme lever un impôt assis sur les créances et les possessions monétaires. Mais ça semble moins douloureux.
Dans tous les cas, si ce n'est que parce qu'on appauvrit les populations, j'ai toujours du mal à saisir en quoi ça augmente la compétitivité du pays. Question ouverte ceci étant dit, avec les commentaires, tout ça.
vendredi 4 septembre 2015
Déflation, création monétaire et autres sujets hasardeux
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Tags : économie
jeudi 25 juin 2015
Quelle partie du terrorisme a été créée au nom de la lutte contre le terrorisme ?
N'entrons pas dans les théories du/des complots.
Au motif de la sécurité, certains états s'autorisent à infiltrer des groupes pour y favoriser l'extrémisme au prétexte de voir s'il y a là un terreau fertile. Au motif d'un amour sélectif des droits de l'homme, d'autres états les autorise à intervenir au-delà de leur frontière, à armer les uns pour défaire les autres.
Si la seconde déclaration ne fait pas de doute, la première peut-être un peu plus :
- Récemment le FBI a infiltré une mosquée, son informateur s'est fait dénoncé pour son extrémisme.
- Il y a des histoires très dérangeantes qui lient Mohamed Merah aux services secrets français, rien d'affirmé. Toujours au conditionnel, Merah aurait affirmé avoir été impliqué dans des opérations douteuses par un membre des services secrets infiltré.
- Est-ce dur de l'imaginer ? Est-ce que l'état s'en cache ? Je veux dire, quand ça foire ça fait désordre, mais autrement, on ne se l'interdit pas non ?
- La CIA a soutenu avec ardeur ceux qui sont devenus les talibans (et donc également Al Qaida) quand il s'agissait d'emmerder les russes.
- Il y a deux ans la Syrie était dirigé par un dictateur sanguinaire qu'il fallait renverser. De grands humanistes ont donc financé et armé les rebelles. Les rebelles syriens aujourd'hui sont globalement composés de quatre factions: des salafistes qui passent pour des laïques comparés aux deux autres, un groupe faisant partie d'Al Qaida (les gentils du jour), l'Etat Islamique (ISIS, les méchants cette fois), et les kurdes qui a défaut d'êtres des extrêmistes sont un groupe ethnique. Les Kurdes sont un peu emmerdant, vu que le Kurdistan chevauche la Turquie, ce n'était donc pas les premiers clients d'une aide. Comprendre qu'en gros, les gentils d'hier sont aujourd'hui sans équivoque les hommes pieux qui balancent des homosexuels pour leur apprendre à vivre et violent des femmes pour passer le temps. Le dictateur d'hier a soudain normalisé ses méthodes de guerre, comme par magie, et celle-ci sont passées dans le camps adverse... C'est tellement grossier de lire les mêmes sujets visités par les deux partis à un an d'intervalle que l'on se demande presque comment soudain les journalistes s'arrêtent de parler de l'un pour parler de l'autre. Exemple, chez Assad en mars 2014, à l'ISIS en décembre 2014.
vendredi 29 mai 2015
Interdiction de jeter de la nourriture: l'Etat triomphant
C'est assez rare d'entendre parler de la France dans le monde anglophone, mais ces derniers jours on y voit un peu d'enthousiasme, ce qui est rare. Le gouvernement français a décidé d'interdire aux supermarchés de jeter de la nourriture.
Il faut reconnaître que par rapport aux déclarations corporatistes d'Arnaud Montebourg c'est quand même plus sympa à lire.
Les supermarchés n'ont plus le droit de jeter et de rendre impropre à la consommation de la nourriture. La chose amusante c'est que le problème n'est pas nouveau, mais que par le passé la destruction de nourriture n'était pas particulièrement motivée par une cupidité effrénée mais les distributeurs pouvaient être tenus responsables si quelqu'un s'empoisonnait en mangeant un produit récupéré dans leurs déchets.
Lorsqu'un cadre réglementaire prouve son inefficacité car il pose des problèmes inattendus, doit-on considérer que la modification réglementaire soit une solution de long terme ? Certes la situation de sortie est meilleure, aujourd'hui. Mais a-t-on résolu le problème.
Est-ce qu'une intervention du gouvernement aurait été nécessaire dans un cadre réglementaire plus souple ? Combien d'interventions étatiques cette rigidité demande chaque année ? Combien de problèmes sont ignorés car pas assez gênants ? Combien de temps perd notre société à chercher des règlements parfaits ?
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Tags : politique
vendredi 9 janvier 2015
Musulman, exprime toi !
Fermons les yeux un instant
1916 au milieu des tranchés, débarqué d'Afrique pour servir l'Empire Français, ça fait trois mois que tu vois par intermittence les assauts répétés de soldats en uniforme gris, casque à pointes, étrange grenade à la ceinture, leurs fusils et leur baïonnettes t'ont déjà blessé une fois. Les trois gars débarqués avec toi de ton village, ils les ont eu, tous les trois, le même jour.Te voici en train d'avancer dans une tranchée lorsque, en face de toi, tu en croise un, avancant vers toi son fusil pointé à terre. Que fais-tu ?
Au fond cet homme est peut-être comme toi, parachuté dans un conflit qu'il ne comprend peut-être pas, qu'il n'a jamais demandé.
Moralement
Le récent assassinat de 12 personnes en plein Paris traumatise un peu les français, on a du mal à leur en vouloir. Il ne fait que suite à la barbarie perpétrée depuis des décennies au nom de ta religion, l'Islam, et plus récemment au gentil groupe de terroristes suicidaires qui faute d'arme à feu ont utilisé leurs véhicules.Pour toi l'Islam est une religion de paix, que l'on s'entende, je veux bien le croire. Admettons. Quand bien même elle serait une religion de violence et de sang, tu n'as pas participé aux événements tu n'en es pas responsable. Tu n'as pas à t'excuser, tu n'as pas à te prononcer, on a pas à te demander ton avis. Moralement, je suis d'accord, pas un peu d'accord, 100% d'accord. T'es clean. Dans mes bras !
Moralement tu peux te mettre dans cette position sans sourciller.
C'est un peu comme moi sur les sujets des colonies et de l'esclavage, je n'en ai jamais fait, je n'ai jamais soutenu. Je pourrais laissé ce silence un peu lourd, note ce conditionnel ô combien subtil.
Depuis ma fenêtre
Je n'aime pas jugé par les médias, même les bons médias sont là pour rapporter les faits saillants, une vision de la réalité mais pas forcément la réalité la plus générale. Je regarde donc autour de moi. J'ai peu de gens de culture musulmanes dans mon entourage, je crois que l'on grandit tous au sein de nos communautés, partons sur une douzaine. Parmi ceux-là une écrasante majorité d'athées ou simplement d'agnostique, ou disons-le de gens qui sont passés un peu au-delà, ou à côté, j'en sais rien, de la religion. On sent cette fierté à ne pas s'exprimer parce qu'on a pas à s'exprimer.Cependant, au milieu de ceux-là deux courageux s'expriment: "ils l'ont bien cherché / bien fait". Soyons honnête, la deuxième personne avait entendu parlé d'un attentat mais sans en connaître le bilan. Ce qui me fait donc, 100% d'opinions exprimées favorables à ce que des gens débarquent chez toi pour te tuer parce que, tu as critiqué, ce qu'ils ont cru interpréter d'un bouquin leur a demander de le faire. Il y en a que j'ai prévu de revoir, mais j'ai envie de vous insulter chers amis, liberté d'expression oblige.
Encore une fois, on grandit son réseau à partir de sa communauté de naissance, je ne pense pas avoir les plus extrémistes.
Depuis leur fenêtre
Quand je dis leur c'est les "français", les "blancs", les "babtous". Tout le monde a ses étiquettes, pas de problème là-dessus.Ils font pareil, selon le bord et l'éducation, on peut aller de la "communauté musulmane" au "bougnoules" (je hais tout le mépris qui se balade derrière ce mot). Malheureusement derrière une étiquette, il n'y a qu'un seul stéréotype qui cache la diversité des individus. Le fait d'être basané n'empêche pas d'être un peu con je suis sûr que tu en as aussi à la maison des comme ça !
Beaucoup, en particulier dans la France profonde, ne connaissent pas de musulmans, ils n'ont pas "l'ami marocain".
Viens t'asseoir à côté de moi et regardons par leur fenêtre !
Vu qu'il n'y a personne en vue, regardons par leur télé !
En Irak et en Syrie, au nom de l'Islam, on viol, on réduit en esclavage, on décapite en broadcastant sur Youtube. En Israel, l'Israel est peut-être un cas particulier qui va t'énervé, n'en parlons pas, où plutôt si, disons simplement que le gamin qui meurt sous les bombes à Gaza à probablement autant le droit de vivre que celui qui est victime d'une roquette à Ashdod, même si son père à une grosse barbe. Au Pakistan, les insultes à un livre sont aujourd'hui le meilleur moyen de faire executer un chrétien. Voilà ce qu'est l'Islam dans le téléviseur, ce ne sont pas les médias qui font mal leur boulot, ce sont les faits saillants qui ressortent. Oui, un peu, comme les prêtres pédophiles.
Plus proche de nous, certains médias essayent de se censurer eux-mêmes, ce que je trouve malsain voir lamentable. Parce que oui, en France, tu trouves des petits cons pour exprimer publiquement leur joie après un massacre pareil pour un délit d'opinion en direct à la télé. Si c'est ton gosse, ton cousin, ton rat musqué, colles lui une baffe pour moi je te prie ! A côté à l'étranger, ce sont les journaux turques qui se félicitent de l'attentat, l'Iran qui censure ses journalistes exprimant leur solidarité, on fait des tirs de joie en Palestine.
La seule prise de position allant dans l'autre sens, c'est celle d'Hassen Chalghoumi. Va lire sa page Wikipedia, c'est informatif. Même si l'individu semble être un pantin, il prétend parler en ton nom. Premièrement soit cet homme est un apaisé, soit c'est un hypocrite. Deuxièmement, certaines phrases reflètent une ambiance: "en avril 2012, son appel à manifester contre le radicalisme ne suscite aucune mobilisation et est un échec".
Globalement M. Gaulois (on va l'appeler comme ça), il faut que je te dise une chose à son propos. Il ne fait pas la différence entre un arabe et un musulman, et, il faut souvent lui rappeler la différence entre un musulman et un islamiste. Tout ça pour te dire que la différence entre un sunnite, un chiite ou un salsifiste, il n'en a aucune idée, pour être franc, moins non plus. Il voit quelqu'un à la peau plus foncée que lui, et il cherche dans la case de son cerveau sous l'étiquette "foncée" ce qu'il peut déduire à propos d'elle, c'est humain. En exagérant, c'est, ton origine ethnique, c'est l'équivalent du casque à pointe de notre introduction, l'homme de notre introduction n'avait pas plus choisi d'être sûr un front qu'il avait choisi le lieu et l'époque de sa naissance. N'en déplaise à la plupart aux monuments aux morts.
L'Echiquier
Voici le découpage en France qui transparait dans les médias, les options de positionnement pour M. Gaulois sont:- Islamophobe, version "Charles Martel 2015", ceux-là ne t'aiment pas. Principalement par idéologie, mais je dois t'avouer que le terrorisme les aide un peu.
- Négationniste, version "Leibniz 2015, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes", ceux-là t'ignorent comme ils ignorent le monde, mais, ils sont convaincus que t'es sympa. Principalement par idéologie.
L'Islam vit son Inquisition
La conclusion, et pourquoi ce serait bien d'arrêter ce mutisme stupide
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Tags : philosophie, politique, société