Il est bon parfois de savoir se ressourcer, de regarder ses valeurs, et, éventuellement, de les comprendre, de voir son engagement, de se représenter. Les valeurs de liberté et de démocratie sont souvent mises en avant par les cultures occidentales mais la France ne supporte pas bien longtemps une réflexion sur ce sujet.
Une liberté d'expression inexistante
L'affaire Dieudonné est le symptôme récent du problème. L'opinion publique importe peu, c'est venu d'en haut. Dieudonné doit se taire et ne plus se donner en spectacle. Il s'agirait d'une incitation à la haine et à la violence. Disons surtout que les idées qu'il exprime passent mal. J'ai eu le plaisir de voir des arguments percutants comme "Racisme et antisémitisme sont punis par la loi. Ce ne sont pas des opinions". Ca aurait pu sortir d'un cours d'éducation civique (période France 2014 ou Mussolini 1937), mais non, des adultes éduqués ont ça en tête, que ne doit-on pas entendre pour venir expliquer qu'il ne s'agit pas là d'une privation de liberté. J'ai l'impression d'entendre des Témoins de Jehovah me citer la Bible comme source de vérité universellement admise, je n'accroche pas sur la Bible, c'est pas pour me taper ce qui sort de l'Assemblée en substitut et laisser ma raison au placard.
Qu'il s'agisse d'être raciste, d'être révisionniste, d'insulter ou d'être créationniste, désolé, mais il s'agit de liberté d'expression et de penser.
Pour la blague, je noterais que je ne voyais pas les mêmes sensibilités au sein de ce gouvernement quand il s'agissait de chasser à court quelques roms qui braconnaient sur les terres du Royaume de France.
Des principes, quels principes ?
Au-delà du fond du muselage en règle de Dieudonné, la manière est également très élégante. Je ne suis pas franchement au fait des règles de droit, mais à ma connaissance, l'exécutif dont M. Manuel "ferme-ta-gueule" Valls, a un rôle clé vis à vis de la Justice : ne pas y toucher. Or, décider de la position de Dieudonné par rapport à la loi, c'est, à mon sens, une décision de Justice.
Grosso modo l'UMP faisait revoter les lois jusqu'à les voir passer, le PS revient à la lettre de cachet.
Et le pouvoir ?
Le mec qui faisait péniblement 22% des inscrits au premier tour d'une présidentielle a aujourd'hui une majorité quasi absolue pour diriger le pays. La démocratie en France se passe plus dans les médias, dans la rue, dans les manifestations que dans les discussions de l'Assemblée. Pourquoi ? Car nous avons un mode de scrutin qui fournit un organe législatif tellement édulcoré qu'il est dépourvu de toute contradiction.
Heureusement ils doivent rendre des comptes
Non content de s'arrêter là, nous avons acté la justice à plusieurs vitesses, des syndicats, aux élus en passant par les fonctionnaires, tout le monde s'est aménagé ses petits passe-droits.
Je ne parle pas de différences d'impositions qui me sont déjà incompréhensibles, mais de différence dans le traitement de délits violents par exemple. Frapper un élu ou un fonctionnaire, ce n'est pas frapper un citoyen. Un syndicaliste qui détruit du matériel dans une action syndicale est protégé, nous avons même su élever la nouvelle génération qui prend des gens en otages. On traite plus mal un humoriste non consensuel qu'un élu pseudo mafieux qui reste planquer au chaud dans l'espace gériatrico-legislatif qu'est le sénat ou que des syndicalistes qui donnent dans la séquestration.
- La liberté d'expression : "oui mais ..."
- La démocratie : "oui mais ..."
- L'égalité des droits : "oui mais ..."
- Le droit de propriété : "oui mais ..."
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