Finalement, lorsque deux individus discutent, il est rare que, tous deux de bonne volonté, ils ne se trouvent des points d'accords. Selon moi, une des raisons principales est que les mots nous trahissent et bien souvent leur manque de précision gêne notre pensée.
On note dans le genre: la différence entre le "droit de faire quelque chose", qui indique une liberté et le "droit à quelques chose", qui désigne généralement un droit construit, le droit de venir réclamer quelque chose à la société. Le problème de ces deux notions c'est qu'elles désignent toute deux des notions de droits, toutes deux une opportunité laissées aux individus, l'incapacité d'avoir un mot pour chaque tend à rendre difficile certaines distinction. Par exemple, si je parle du droit des femmes, est-ce que je parle du fait d'avoir les mêmes droits que les hommes, ou du droit d'exiger une parité dans les conseils d'administration et les assemblées fainéantes d'un gouvernement ?
Certains mots n'existent pas, ou ont été phagocytés par d'autres concepts. Pour beaucoup l'enjeu de la démocratie est de mettre un papier dans une enveloppe, pour d'autres, il s'agit de choisir un chef. Pour l'un ou pour l'autre, il est intéressant de noter que la monarchie élective peut satisfaire à ces deux critères. Refusant de pousser la réflexion, beaucoup sont incapables de poser clairement ce qui différencie la démocratie française d'un tel système. Un symptôme, je pense. Certains termes émergent comme celui de "démocratie liquide", mais la faiblesse de ces concepts est de devoir devenir norme avant d'avoir une réelle utilité.
"Racisme" est également un concept assez intéressant, l'idée originale qu'une race est inférieure par nature à une autre, est une idée qui rencontre relativement peut d'adeptes. Si l'on fait glisser ces considérations sur des idées nationalistes, de chacun chez soit ou de supériorité culturelle, pourquoi pas de nécessité de "mimétisme des autochtones chez les populations migrantes", le nombre d'intéressés grimpe en flèche. Quelle importance me direz-vous ? Le racisme est assez universellement admis comme mauvais. Les nationalistes ne se sentent pas visés par le terme, leurs adversaires se focalisent sur l'idée admise que le racisme est mauvais et en font l'argument ultime. Le débat ne dépasse pas celui du sens des mots. Ne parlant pas de la même chose, c'est l'incompréhension seule qui triomphe.
jeudi 26 septembre 2013
Et si nous manquions de mots ?
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Tags : philosophie, politique, société
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J'aime quand tu écris des mots tel Que "Phagocytés" car ça me parle :) intéressante ta réflexion. Mathilde le macrophage.
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