dimanche 19 juillet 2009

Le cas EDF

Je suis très occupé professionnellement en ce moment, je m'amuse avec JQuery, un framework Javascript puissant mais qui ne fait quand même pas de ce language un exemple d'utilisabilité et de portabilité.

Difficile de trouver du temps pour m'exprimer ici, je vais donc revenir sur un sujet d'actualité que je trouve intéressant la demande d'EDF d'augmentation de ses tarifs de 20% sur trois ans. Cela fait a un peu plus de 6% à l'année et la justification de cette augmentation est d'amortir des investissements.

Nous sommes devant un beau cas de dirigisme économique, et la crise a fait que les logiques de marché sont très mal ressenties. Car dans une logique de marché, la chose qui prime c'est la réciprocité des échanges et l'équilibre de l'offre et de la demande. Ainsi un acteur ne pourrait augmenter ainsi ses tarifs sous peine de voir ses clients fuir vers la concurrence, de la même manière. Il paraitrait illogique à cet acteur de financer ses investissements par une augmentation tarifaire, un investissement s'amortit sur le temps alors que les augmentations de tarifs sont généralement permanente.

Dans un vrai jeu économique, des investissements sont généralement financés par des investisseurs (d'où leur nom), mais ici on ne joue pas avec les mêmes armes. Une augmentation de capital d'EDF aurait été beaucoup plus délicate à gérer car elle aurait amené à deux options :

  • L'état souscrit, ce qui aurait provoqué encore un léger malaise et creusé un peu plus la dette ;
  • L'état ne souscrit pas et se retrouve dilué, ce qui aurait été incompréhensible étant donné la situation actuelle puisque vous le savez comme moi : "c'est le grand retour de l'état".
Pour ceux qui ne sont pas vraiment familiés avec la finance, je vais éclairer un peu ce mécanisme de dilution. Actuellement l'état détient 84,8% du capital d'EDF, ce qui implique qu'il touche ce même pourcentage de dividendes et qu'il possède ce même pourcentage de voix à l'assemblée générale. Si augmentation de capital il y a, et que l'état n'y souscrit pas, alors il faudra considérer qu'il conservera la même part d'actions pour un nombre d'actions total supérieur, il perdra donc du pouvoir et une partie des bénéfices.

Heureusement et Dieu bénisse Karl Marx, EDF ne vit pas avec un statut classique et c'est l'états qui fixe les tarifs. Alors pourquoi ne pas choisir d'augmenter les tarifs ?
  • Cela apporte de l'argent ;
  • Cela n'endette pas plus l'état ;
  • Cela maintient son pouvoir ;
  • Cela garantit après les investissements une rente agréable pour fournir encore un peu d'argent à l'état sans pour une fois augmenter les impôts.
Je n'ai pas la prétention d'être expert sur le sujet et je prend volontiers des avis tiers sur le sujet.


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